Li santi-bèlli dóu Bon Diéu
car ma mère le chantait souvent, toute l'année...
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Au moment où certains d'entre vous (que j'espère nombreux) sont en train de ressortir de la boîte marquée Noël, le papier-rocher et les feuilles d'alu des tablettes de chocolat pour construire une merveilleuse crèche avec cascade et ailes du moulin qui tournent, l'envie me prend de rendre hommage à ces petites « figurines en terre cuite peinte », comme disent les dictionnaires, que l'on nomme santons...
Ces petits saints, les santoun de Provence, dont on dit qu'ils
furent inventés par saint François d'Assise, ont fait leur apparition à Marseille en 1803, sur le cours Saint-Louis. Voilà pour l'Encyclopédique.
Mais pour les Provençaux, les santons sont bien plus que cela ; ils sont moulés avec leur histoire et cuits à leur soleil ; ils sont bien plus que des statuettes : ils sont un peu de leur âme !
Il y a longtemps que tous ceux qui « font la crèche » ne sont plus forcément des « bons chrétiens », car la crèche n'appartient à personne mais appartient à tout le monde ; et pour les Marseillais c'est bien aux allées Léon Gambetta que la Foire aux Santons, une institution, a retrouvé sa place après les travaux du tran-oué, comme dit le maire de la ville...
Et les santi-bèlli (à prononcer avec un è ouvert et tonique, s'il-vous-plaît, amis estrangié ), les beaux saints que nous aimons voir (mille excuses, je n'ai pas pu m'empêcher !) nous rappellent que c'est bien d'Italie que cette tradition - 100% provençale, bien sûr ! - nous est arrivée.
Que les beaux saints du Bon Dieu vous rappellent que le petit Jésus n'est pas descendu du Ciel grand et fort, mais qu'il s'est fait petit et faible pour qu'avec lui nous grandissions et trouvions la vie dont rêvent peut-être tous ces personnages qui, tout plantés comme des santi-bèlli qu'ils soient, donnent à Noël une image irremplaçable de ce qu'est la VRAIE VIE.
Bonne crèche à vous tous, chers internautes !
René Guyon