Paradoxe politique : La guerre tue
Alors que nos sociétés “progressent” sans cesse dans les domaines scientifiques et techniques, elles
conservent des zones antédiluviennes dans leurs comportements. Une hypothèse argumentée veut que la guerre soit née au néolithique, avec l’apparition de l’agriculture, donc d’une exploitation
stable du sol en vue de produire de quoi vivre de façon permanente. Il fallut dès lors défendre ce sol contre les envieux et les malfaisants qui voulaient s’emparer des champs ou, au moins, des
récoltes. La guerre a dû commencer à mains nues, ou avec un bâton ou tout autre objet contondant (Cf. 2001 Odyssée de l’espace).
Avec la complexification constante de l’armement, son caractère de plus en plus sauvage et destructeur, on crut, en toute bonne foi, “humaniser” la guerre en lui inventant des “lois”. Mais n’est-il pas paradoxal de prétendre imposer des lois à une action qui se place, par définition, “hors-la-loi”, puisque la force peut y primer le droit ? Le terrorisme – que ce soit par des attentats, la torture ou les camps de la mort – a bien compris la leçon : pour gagner, il ne faut pas humaniser la guerre, mais déshumaniser l’être humain par la peur, par la douleur, par la perte de confiance en soi-même, par le désespoir.
Et voilà, en outre, qu’on se met à s’étonner que la guerre fasse des morts. Au cours de la seconde Guerre Mondiale, on ne lésina pourtant pas. La bataille de Stalingrad (août 1942-février 1943), tournant de cette guerre et l’un des combats les plus meurtriers de l’histoire, fit au moins 500.000 morts de chaque côté. Chez les Russes : les habitants civils ont souffert de l’encerclement de la ville autant et plus que les soldats de l’armée rouge qui se battaient ; et les soldats de la VIe armée allemande ont été sacrifiés par leur führer, présumé conscient de l’enjeu stratégique de cet affrontement décisif.
Et voilà qu’aujourd’hui – après encore quelques guerres de plus (Viêt-Nam, Algérie, Irak, …), sans compter les guerres civiles – on s’étonne que des centaines de soldats américains aient été tués en Irak. Au point de tendre à retourner l’opinion d’un pays. Des morts en vain, sans doute, mais n’est-ce pas le cas de toutes les guerres puisque, de toute façon, il faut bien, à la fin, négocier ? Puis un “accrochage” malheureux en Afghanistan faisant dix morts parmi nos soldats émeut à juste titre la nation, fait se déplacer les gouvernants et déclenche une série de paroles bien senties et de “gestes forts” de ces mêmes gouvernants pour voir comment, comprendre pourquoi, chercher à en attribuer la responsabilité, sinon la faute… Il est bien de prendre conscience que la guerre tue, sans rien résoudre et peut-être même injustement.
Car une “guerre juste”, qui la définira de façon indiscutable ?
Et pourtant, il y a fort à parier, malheureusement, qu’il y en aura d’autres …
Avec la complexification constante de l’armement, son caractère de plus en plus sauvage et destructeur, on crut, en toute bonne foi, “humaniser” la guerre en lui inventant des “lois”. Mais n’est-il pas paradoxal de prétendre imposer des lois à une action qui se place, par définition, “hors-la-loi”, puisque la force peut y primer le droit ? Le terrorisme – que ce soit par des attentats, la torture ou les camps de la mort – a bien compris la leçon : pour gagner, il ne faut pas humaniser la guerre, mais déshumaniser l’être humain par la peur, par la douleur, par la perte de confiance en soi-même, par le désespoir.
Et voilà, en outre, qu’on se met à s’étonner que la guerre fasse des morts. Au cours de la seconde Guerre Mondiale, on ne lésina pourtant pas. La bataille de Stalingrad (août 1942-février 1943), tournant de cette guerre et l’un des combats les plus meurtriers de l’histoire, fit au moins 500.000 morts de chaque côté. Chez les Russes : les habitants civils ont souffert de l’encerclement de la ville autant et plus que les soldats de l’armée rouge qui se battaient ; et les soldats de la VIe armée allemande ont été sacrifiés par leur führer, présumé conscient de l’enjeu stratégique de cet affrontement décisif.
Et voilà qu’aujourd’hui – après encore quelques guerres de plus (Viêt-Nam, Algérie, Irak, …), sans compter les guerres civiles – on s’étonne que des centaines de soldats américains aient été tués en Irak. Au point de tendre à retourner l’opinion d’un pays. Des morts en vain, sans doute, mais n’est-ce pas le cas de toutes les guerres puisque, de toute façon, il faut bien, à la fin, négocier ? Puis un “accrochage” malheureux en Afghanistan faisant dix morts parmi nos soldats émeut à juste titre la nation, fait se déplacer les gouvernants et déclenche une série de paroles bien senties et de “gestes forts” de ces mêmes gouvernants pour voir comment, comprendre pourquoi, chercher à en attribuer la responsabilité, sinon la faute… Il est bien de prendre conscience que la guerre tue, sans rien résoudre et peut-être même injustement.
Car une “guerre juste”, qui la définira de façon indiscutable ?
Et pourtant, il y a fort à parier, malheureusement, qu’il y en aura d’autres …
Marc DELÎLE