L'esperluette du blog...
Je cherchais depuis longtemps quel petit cadeau je pourrais vous faire, chers internautes fidèles, pour fêter notre 300e article mis en ligne depuis le 19 novembre 2005...
Et voilà que me vint une idée en signalant à un ami un article particulièrement réussi sur Garrigues et Sentiers.
Bon sang mais c'est bien sûr ! La voilà la coquine qui va charmer nos lecteurs : c'est l'esperluette du blog !
Ce joli mot, piquant comme un piment - d'Espelette, bien sûr - commence comme une espérance et finit comme une bluette ; c'est un mot comme on n'en fait plus, un mot du temps où un challenge n'était pas encore un tchalindge, mais quelquefois un défi, où le moral n'était pas encore le mental, même si le calcul ainsi qualifié nous le sapait bien souvent.
Bien sûr, vous savez toutes et tous - comme on dit en politiquement correct - ce qu'est une esperluette !
Non ? Alors prenez votre souris avec un grand souris et passez-la doucement, tendrement, voluptueusement sur ce beau pré vert où elle s'offre à vous...
Eh oui, c'est elle ! Elle que beaucoup ont des difficultés à écrire d'un seul trait, elle dont le mystère restait entier pour les non-initiés d'autrefois, mystère qu'elle a malheureusement perdu en ces temps sans poésie, où la belle esperluette est devenue un « et commercial »... Elle grâce à laquelle notre Rédacteur en Chef, dans sa grande modestie, peut signer ses éditoriaux en trois lettres : G&S.
J'aime imaginer que les copistes qui ont inventé ce signe étaient très contents d'eux, mais avaient des doutes sur la façon dont il serait lu ! Ils l'ont donc appelé « espéré lu : et », donc esperluet, devenu, grâce à la grâce de ses formes, du genre féminin : esperluette.
Les savants très savants disent qu'il s'agit en fait d'une expression latine : et per se et, qui signifierait : et par lui-même « et » (en anglais ampersand , soit and per se and ), mais je ne suis pas très savant !
Toujours est-il que j'aime à la folie le potelé tout féminin de cette lettre, née à l'époque où les demoiselles n'avaient pas encore l'obsession de ressembler à des « l », mais où paniers et crinolines laissaient les galants espérer la bluette...
D'ailleurs, n'y a-t-il pas une ressemblance - non seulement de patronyme mais aussi d'allure - entre l'espiègle Esperluette et la coquine Mistinguett, dont les fameuses poses alanguies ne messeyaient pas aux messieurs, au grand dam des dames du temps passé ?
Le Blogmestre de G&S