La conversion, c’est toute la vie

Publié le par Garrigues

J'ai été baptisée, plus par tradition que par conviction de la part de mes parents. Après ma première communion je n'allais presque plus à la messe sauf pour les fêtes, comme la plupart des jeunes du village ; j'habitais alors à Fos-sur-Mer.

Après le B.E.P.C. je suis partie à Marseille au collège,  j'étais pensionnaire dans un foyer tenu par des religieuses et loin de me rapprocher de l'église cela m'en a plutôt éloignée.

Après avoir passé la première partie du Bac, j'ai changé d'établissement et de quartier pour faire Math-Élem. J'ai collé au Bac la première année et j'ai redoublé la Terminale.

Au cours de cette deuxième année il y avait dans la classe trois ou quatre filles chrétiennes et aujourd'hui je dirais militantes. C'étaient des filles sympathiques et ouvertes, et bientôt je me suis intégrée à leur groupe. Nous discutions beaucoup philo et religion. Je crois que c'est pour Noël que l'une d'elle m'a offert une bible, je n'en avais jamais eu entre les mains.

Je m'y suis plongée avec beaucoup d'intérêt, j'ai lu les quatre évangiles et je crois pouvoir dire que j'ai alors rencontré Jésus le Christ surtout dans l'évangile de Jean.

L'année d'après, à la Faculté de sciences à Marseille j'ai découvert la Maison des Étudiants Catholiques (la M.E.C.) animée à l'époque par le Père Denis et le Père Tayeau. Je me suis intégrée à une équipe de J.E.C.

À la fin de cette année de fac j'ai fait une demande pour rentrer dans l'Enseignement du premier degré. Dès le mois d'octobre j'ai été appelée pour une suppléance. Je quittai l'équipe de J.E.C. et je suis allée demander au père Denis si dans l'Enseignement il existait un mouvement comme la J.E.C.; il m'a parlé des Équipes Enseignantes. Dans les jours qui ont suivi j'ai pris contact avec l'aumônier qui à l'époque était un dominicain et je me suis tout de suite intégrée à une équipe de sept ou huit filles et garçons tous débutants dans l'enseignement et pour certains dans la foi. Il y avait aussi des équipes de gens plus âgés célibataires ou en foyers qui m'ont beaucoup apporté. Nous avions une réunion d'une journée par mois  au cours de laquelle nous échangions sur notre foi, notre vie et notre métier.

C'est au sein de ce mouvement que j'ai connu Jean-Pierre mon mari et depuis nous avons cherché et cheminé ensemble.

En faisant ce retour en arrière il me semble pouvoir dire que ma conversion a démarré quand j'avais dix-huit ans, qu'elle s'est poursuivie toute ma vie et toujours grâce à des personnes et à des groupes.

Mais il y a eu aussi des événements. Lorsque notre fils a perdu la vue ce fut évidemment un choc,  j'étais en révolte en particulier contre Dieu ; je ne pouvais plus dire que Dieu est bon, car s'il est bon pourquoi un petit enfant aimé et désiré peut être ainsi mutilé ! Mais petit à petit, grâce au soutien des amis, de notre équipe de réflexion, à la solidité de notre couple, j'ai pu à nouveau dire que Dieu est bon et j'ai pris conscience de son amour à travers l'amour de tous ceux qui m'ont entourée.

Jeannette R
20 juin 2008

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