Into the wild

Publié le par Jonas

de Sean Penn (Etats-Unis) 

 

Voici un très beau film, qu'on ne peut que recommander aux parents et aux éducateurs. Il est réalisé par Sean Penn, acteur américain devenu cinéaste, qui sera le Président du Jury du Festival de Cannes cette année. Il s’inspire d’une histoire vraie, celle d’un jeune américain de 22 ans, en 1990. Au terme d’études brillantes, il décide de tout quitter, rompt avec sa famille, part à l’aventure, incognito, à travers les États-Unis, pour découvrir une autre vie et aller jusqu’au bout de son rêve, l’Alaska.
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Le livre écrit par Jon Krakauer sur cette épopée est admirablement transposé en images par Sean Penn. Il a choisi pour l’aider un chef opérateur français, Éric Gautier, reconnu comme un des meilleurs, depuis les très beaux « Carnets de voyage », de Walter Salles, ce merveilleux voyage à travers l’Amérique Latine. Ici, le voyage nous fait découvrir, comme dans les westerns de la grande époque, la splendeur et le mystère de la nature dans ces grands paysages américains encore sauvages : le désert, les forêts, les montagnes, une descente impressionnante du canyon du Colorado en kayak, et pour finir, l’immensité de l’Alaska sous la neige. Le jeune acteur Émile Hirsch habite son rôle avec une force et un naturel convaincants. Les rencontres qui scandent cette nouvelle odyssée sont aussi fort bien présentées.

Au-delà de ses qualités esthétiques, ce film est donc aussi un message pour notre époque, une réflexion sur notre société et notre civilisation, un formidable appel d’air pour des jeunes. Le film « donne à percevoir les forces complexes et profondes qui ont mis en mouvement ce garçon » (Jean-Michel Frodon) : entre autres, des parents qui se déchirent, une société où l’argent et la réussite sociale règnent en maîtres. En violent contraste avec le récent It’s a free world (commenté sur notre blog), où l’on voyait une jeune femme broyée finalement par sa volonté de réussite, Sean Penn réveille la possibilité d’un idéal différent. Beau sujet de réflexion.

Jacques Lefur

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P
Quel film admirable ! Je redoutais la durée annoncée : 2 heures et demie... Et ce furent 150 minutes de pur bonheur, pas du bonheur en toc des marchands d'illusion, mais un bonheur grave, celui qu'on ressent quand on réalise la force de ce qu'on est enn train de vivre.<br /> Pas un instant où on échappe à l'emprise de ce garçon à la recherche d'un absolu qui lui fait tout quitter, sa famille et tous ceux qu'il rencontre (et qui ne l'oublieront jamais), pour toucher seul (mais trop tôt) le point à partir duquel on ne peut que vivre "ailleurs".<br /> Je n'avais pas enregistré (malgré le bel article de Jacques Lefur) qu'il s'agissait d'une histoire vraie ; c'est à la fin du film que je l'ai réalisé ; alors, l'émotion m'a envahi et j'ai regardé défiler le (très long) générique de fin jusqu'à la dernière ligne... Impossible de me lever plus tôt de mon siège pour repartir dans la "vraie vie", le boulevard du Montparnasse...
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