Une réponse du Service Après-Vente
Angelo ayant mis en commentaire une réponse supposée de Dieu à la Lettre au Service Après-Vente de Benoît Lambert, nous avons pensé que l'importance de
cette réponse justifiait qu'elle soit publiée en article pour que tous nos lecteurs puissent en profiter directement. En voici le texte :
Si Dieu te répond, je serais curieux de sa réponse. S'il ne te répond pas, voici la réponse que je lui ferais faire :
« Cher Benoît,
J'ai effectivement dit que " j'ai fait l'homme à mon image et à ma ressemblance ". Depuis lors je travaille jour et nuit pour construire cette image et cette ressemblance comme, du reste, te l'a rappelé mon grand garçon : " mon père est à l'œuvre sans cesse et j'œuvre moi aussi " (Jean 5,17.) et comme il a essayé de vous le faire comprendre avec son blabla sur le vigneron, le pasteur, le médecin, le semeur, les oiseaux du ciel etc., etc. Il faut dire que la coopération n'est pas toujours au rendez-vous et pour s'en excuser la métaphysique compassionnelle ou abstraite est d'un grand secours. C'est un peu me faire insulte de donner à penser que je traine la jambe... Même si je comprends que cela est plus facile que de se demander jusqu'où de votre côté va la coopération. C'est me blesser aussi parce que j'en ai payé le prix. On se comprend. Ce ne fut pas facile à vivre. Un copain à toi du quatrième siècle après ce don, un certain Basile, a été capable de s'émouvoir sur un père qui pour ne pas crever de faim " a vendu ses propres entrailles "(lis sa lettre plus bas). Ça a été dur pour lui comme pour n'importe quel père. Et je ne suis pas moins père que n'importe lequel d'entre vous.
Bref tout ça pour dire non l'accablement sur votre responsabilité, votre liberté et autres blabla de ce genre. Je laisse ça à l'accusation savamment élaborée entre vous. Mais pour dire que je continue à faire le maximum et à en payer le prix de bien des manières parce que je vous aime plus que tout, comme vous n'avez pas idée. Parce que comme il vous l'a dit aussi " le père aime le fils et lui montre tout ce qu'il fait ". Si donc tu veux savoir ce que je fais, regarde ce qu'a fait mon fils. Certes, nul n'est responsable des plaques tectoniques, mais de ce qu'on en meure ; il me semble qu'on pourrait y faire quelque chose, sans accabler personne, en organisant quelque peu les choses. Certes aussi, il y a des cellules qui pourrissent. Mais j'ai dit des choses là-dessus et j'ai surtout fait l'essentiel comme on fait l'essentiel quand on permet au grain tombé en terre de refleurir et de ne pas s'arrêter au pourrissement. Et je ne baratine jamais.
Bref des questions comme les tiennes, je les entends un peu. Elles ont commencé bien avant les cris qui me sont venus d'Égypte. J'ai répondu de la seule manière dont on pouvait le faire : pas par écrit mais en y mettant les mains et plus que les mains. C'est à dire en posant les questions là où elles doivent être posées et non ailleurs : dans vos mains.
N'est ce pas plus engageant que de les poser nulle part ? Ça aussi il vous l'a dit : quand, face à un aveugle de naissance, on lui a posé les (fausses) questions habituelles, " qui est responsable, lui ou ses parents " il a répondu : " ni lui ni ses parents " et a ajouté : " c'est afin que soient manifesté les œuvres de Dieu, tant qu'il fait jour il nous faut travailler aux œuvres de celui qui m'a envoyé (Jean 9) - Bref je suis toujours à l'ouvrage et mes mains sont les tiennes.
C'est comme ça que je fais le monde " bon " pas avec des officines, privées ou publiques, et des promesses qui n'en sont pas.
Voilà mon cher Benoît. Courage. Tu crois à la bonne volonté de tes copains. Crois aussi en la mienne, que je partage avec eux quand ils coopèrent réellement et pas façon " officine de promotion " comme ils savent le faire, j'en conviens.
Comme promis, l'écho d'un père qui a vendu ses entrailles pour survivre, comme on le faisait et on le fait encore.
“Comment vous mettrai-je sous les yeux sa situation déplorable ? Après avoir examiné autour de lui quelles peuvent être ses ressources, il ne se voit ni argent, ni espérance d'en acquérir. Un petit nombre d'habits et de meubles, qui tous ensemble valent à peine quelques oboles, voilà tout ce que possède son indigence. Il finit par tourner ses regards vers ses enfants ; il songe à les conduire au marché pour suspendre la mort qui le menace. Imaginez-vous un combat entre la faim qui le presse et l'affection paternelle. La faim lui présente la mort la plus triste, la nature le retient et lui persuade de mourir avec ses enfants. Souvent poussé, souvent arrêté, enfin il cède, forcé et vaincu par une nécessité impérieuse et un besoin pressant. Entrons dans le cœur d'un père pour y voir les réflexions qui l'agitent. Qui vendrai-je le premier ? Qui d'entre eux un dur marchand de grains verra-t-il avec plus de plaisir ? Choisirai-je l'aîné ? Irai-je au plus jeune ? Mais j'ai pitié de son âge tendre qui ne sent pas encore son malheur ; n’est-il pas la plus parfaite image de ses parents ? Quel cruel embarras ! Que devenir ? Que faire ? Me dépouillerai-je des sentiments humains ? Prendrai-je ceux d'une bête féroce ? Si je veux conserver tous mes enfants, je les verrai tous périr de faim. Devant moi. Si j'en abandonne un seul, de quel œil verrai-je ceux qui resteront, auxquels je ne serai devenu que trop suspect ? Comment habiterai-je ma maison, après m'être privé moi-même de mes enfants ? Comment me présenterai-je à une table où sera servi un pain acheté à un tel prix ? Il part donc en versant un torrent de larmes, pour aller vendre le plus cher de ses enfants. Son affliction ne vous touche pas, vous ne pensez pas qu'il est homme comme vous. La faim presse ce malheureux père ; et vous marchandez avec lui, vous le retenez, vous prolongez les douleurs qui le déchirent alors qu’il vous offre ses propres entrailles pour vous payer sa nourriture. ” (Basile, Homélie sur Luc) »
« Cher Benoît,
J'ai effectivement dit que " j'ai fait l'homme à mon image et à ma ressemblance ". Depuis lors je travaille jour et nuit pour construire cette image et cette ressemblance comme, du reste, te l'a rappelé mon grand garçon : " mon père est à l'œuvre sans cesse et j'œuvre moi aussi " (Jean 5,17.) et comme il a essayé de vous le faire comprendre avec son blabla sur le vigneron, le pasteur, le médecin, le semeur, les oiseaux du ciel etc., etc. Il faut dire que la coopération n'est pas toujours au rendez-vous et pour s'en excuser la métaphysique compassionnelle ou abstraite est d'un grand secours. C'est un peu me faire insulte de donner à penser que je traine la jambe... Même si je comprends que cela est plus facile que de se demander jusqu'où de votre côté va la coopération. C'est me blesser aussi parce que j'en ai payé le prix. On se comprend. Ce ne fut pas facile à vivre. Un copain à toi du quatrième siècle après ce don, un certain Basile, a été capable de s'émouvoir sur un père qui pour ne pas crever de faim " a vendu ses propres entrailles "(lis sa lettre plus bas). Ça a été dur pour lui comme pour n'importe quel père. Et je ne suis pas moins père que n'importe lequel d'entre vous.
Bref tout ça pour dire non l'accablement sur votre responsabilité, votre liberté et autres blabla de ce genre. Je laisse ça à l'accusation savamment élaborée entre vous. Mais pour dire que je continue à faire le maximum et à en payer le prix de bien des manières parce que je vous aime plus que tout, comme vous n'avez pas idée. Parce que comme il vous l'a dit aussi " le père aime le fils et lui montre tout ce qu'il fait ". Si donc tu veux savoir ce que je fais, regarde ce qu'a fait mon fils. Certes, nul n'est responsable des plaques tectoniques, mais de ce qu'on en meure ; il me semble qu'on pourrait y faire quelque chose, sans accabler personne, en organisant quelque peu les choses. Certes aussi, il y a des cellules qui pourrissent. Mais j'ai dit des choses là-dessus et j'ai surtout fait l'essentiel comme on fait l'essentiel quand on permet au grain tombé en terre de refleurir et de ne pas s'arrêter au pourrissement. Et je ne baratine jamais.
Bref des questions comme les tiennes, je les entends un peu. Elles ont commencé bien avant les cris qui me sont venus d'Égypte. J'ai répondu de la seule manière dont on pouvait le faire : pas par écrit mais en y mettant les mains et plus que les mains. C'est à dire en posant les questions là où elles doivent être posées et non ailleurs : dans vos mains.
N'est ce pas plus engageant que de les poser nulle part ? Ça aussi il vous l'a dit : quand, face à un aveugle de naissance, on lui a posé les (fausses) questions habituelles, " qui est responsable, lui ou ses parents " il a répondu : " ni lui ni ses parents " et a ajouté : " c'est afin que soient manifesté les œuvres de Dieu, tant qu'il fait jour il nous faut travailler aux œuvres de celui qui m'a envoyé (Jean 9) - Bref je suis toujours à l'ouvrage et mes mains sont les tiennes.
C'est comme ça que je fais le monde " bon " pas avec des officines, privées ou publiques, et des promesses qui n'en sont pas.
Voilà mon cher Benoît. Courage. Tu crois à la bonne volonté de tes copains. Crois aussi en la mienne, que je partage avec eux quand ils coopèrent réellement et pas façon " officine de promotion " comme ils savent le faire, j'en conviens.
Comme promis, l'écho d'un père qui a vendu ses entrailles pour survivre, comme on le faisait et on le fait encore.
“Comment vous mettrai-je sous les yeux sa situation déplorable ? Après avoir examiné autour de lui quelles peuvent être ses ressources, il ne se voit ni argent, ni espérance d'en acquérir. Un petit nombre d'habits et de meubles, qui tous ensemble valent à peine quelques oboles, voilà tout ce que possède son indigence. Il finit par tourner ses regards vers ses enfants ; il songe à les conduire au marché pour suspendre la mort qui le menace. Imaginez-vous un combat entre la faim qui le presse et l'affection paternelle. La faim lui présente la mort la plus triste, la nature le retient et lui persuade de mourir avec ses enfants. Souvent poussé, souvent arrêté, enfin il cède, forcé et vaincu par une nécessité impérieuse et un besoin pressant. Entrons dans le cœur d'un père pour y voir les réflexions qui l'agitent. Qui vendrai-je le premier ? Qui d'entre eux un dur marchand de grains verra-t-il avec plus de plaisir ? Choisirai-je l'aîné ? Irai-je au plus jeune ? Mais j'ai pitié de son âge tendre qui ne sent pas encore son malheur ; n’est-il pas la plus parfaite image de ses parents ? Quel cruel embarras ! Que devenir ? Que faire ? Me dépouillerai-je des sentiments humains ? Prendrai-je ceux d'une bête féroce ? Si je veux conserver tous mes enfants, je les verrai tous périr de faim. Devant moi. Si j'en abandonne un seul, de quel œil verrai-je ceux qui resteront, auxquels je ne serai devenu que trop suspect ? Comment habiterai-je ma maison, après m'être privé moi-même de mes enfants ? Comment me présenterai-je à une table où sera servi un pain acheté à un tel prix ? Il part donc en versant un torrent de larmes, pour aller vendre le plus cher de ses enfants. Son affliction ne vous touche pas, vous ne pensez pas qu'il est homme comme vous. La faim presse ce malheureux père ; et vous marchandez avec lui, vous le retenez, vous prolongez les douleurs qui le déchirent alors qu’il vous offre ses propres entrailles pour vous payer sa nourriture. ” (Basile, Homélie sur Luc) »
Angelo