Un entretien avec Dieu ? La prière !

Publié le par Garrigues

Intercession et Présence
« Que mon Seigneur, ne se mette pas en colère,
je ne parlerai plus qu’une fois.
Peut-être en trouvera-t-on seulement dix ?
 »
Et le Seigneur répondit :
« pour dix, je ne détruirai pas la ville… »
(Genèse 18,32)

Nous avons tous lu maintes et maintes fois ce merveilleux dialogue en tête-à-tête entre le Seigneur et Abraham.

Les visiteurs-messagers de la fécondité sont aussi les agents de la justice. Ils ont quitté Mambré pour aller mettre à feu et à sang Sodome et Gomorrhe. Abraham se retrouve seul face au Seigneur. Ce dernier en profite pour expliquer ses noirs desseins à celui qui doit devenir une grande nation. Abraham, pas d’accord avec la justice expéditive de Dieu, ose contester et intercéder. Il discute pied à pied. À force de parler Abraham et le Seigneur arrivent à un accord : la présence de dix justes suffira pour « sauver » les habitants des deux villes.

Pas besoin que tous se convertissent, dix seulement obtiendront la vie sauve à l’ensemble de la population.

Il est bien évident que cette étonnante histoire nous enseigne par sa valeur symbolique. Je remarque :

  • Le tête-à-tête de Dieu et de son serviteur, l’homme de la promesse
  • L’intimité du Seigneur et d’Abraham. Ils se parlent et se tiennent au courant de ‘choses’ de la terre et de l’histoire des hommes
  • La solidarité humaine. Le patriarche, solidaire des villes proches, plaide pour les pécheurs car il est du même ‘bois’ qu’eux. Il intercède
  • La confrontation serrée. Abraham combat pied à pied pour obtenir la miséricorde. Il trouve le bon argument. Il faut beaucoup aimer Dieu et les hommes pour oser un pareil affrontement et s'y tenir
  • La présence bénéfique des ‘justifiés’ enfouis dans le peuple qui non seulement n’honore pas Dieu mais a des drôles de mœurs. 

Cette ‘histoire’ pathétique, racontée au livre ancien de la Genèse, me parle de la prière d’aujourd’hui : entreprise audacieuse qui ne se décourage pas et lutte dans l’affrontement quotidien. Elle suppose l’amour de Dieu et de l’humanité qui se compose de proches et de lointains. Le priant est un médiateur. Le baptisé ne fait qu’un avec Jésus Ressuscité qui se tient là comme don du Père dans l’humanité pour offrir et demander. Par sa présence et sa disponibilité, Il obtient miséricorde pour tous.

Il est clair que Notre Père du Ciel n’a pas besoin de nos avis, recommandations et intercessions. C’est nous qui avons besoin de formuler devant lui nos suppliques et nos louanges. Lorsque nous prions nous entrons à notre mesure dans le même amour que celui qu’il porte sans cesse à la création et à l’humanité. Nous avons besoin de la prière pour aimer comme lui.

Il est évident que lorsque nous nous réunissons pour intercéder pour le peuple et les populations dont nous sommes solidaires nous accomplissons un devoir naturel de fraternité. Notre constance à représenter ceux et celles qui partagent au plus près nos choix de vie professionnelle, amicale, associative, familiale, nous invite d’une part à une présence fraternelle concrète et sans éclipse et d’autre part à une vie engagée dans la collaboration véritable et le pardon habituel.

Il est manifeste que lorsque les baptisés se rassemblent au nom du Christ, pour l’offrande et la louange, ils s’engagent par le fait même à ne pas négliger les occasions où ils pourraient collectivement et témoigner de leur amour pour lui et inviter au bonheur de le connaître.

Il est incontestable que, nous les ‘justifiés par la grâce et la foi’, la prière communautaire et personnelle nous invite chaque jour à pétrir à plein bras la justice, la paix, la concorde, la vérité, l’honnêteté et nous en nourrir avec tous.

Lorsque nous prions Dieu et nous nous entretenons avec lui, il nous donne force et courage pour vivre et accomplir ce que nous lui demandons et suggérons.

 
Christian Montfalcon

Publié dans Réflexions en chemin

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