Le mysticisme mensonger de l'idéologie

Publié le par Garrigues

TEILHARD TRAVESTI EN PROPHÈTE DE LA MONDIALISATION
 
Avec l’érudition et le style percutant que nous lui connaissons, notre ami Angelo Gianfrancesco nous livre une lecture critique de deux interventions récentes de Jean Boissonnat et Michel Camdessus, deux éminents experts économiques chrétiens qui en appellent à Teilhard de Chardin pour justifier, et presque "déifier", la mondialisation de notre système économique.
Nous ne donnons ici qu’un très court extrait de son texte que nous vous proposons de télécharger dans son intégralité (en format PDF) afin de pouvoir l'étudier tout à votre aise.
 
Ce fort article, polémique mais très précisément argumenté, est à ranger, bien sûr, au sein de notre dossier Citoyen et Chrétien face au politique.
Notre souhait serait qu’il suscite de votre part nombre de commentaires et permette ainsi d’ouvrir sur notre blog un large débat. Le sujet en vaut la peine : rien moins que l’avenir de notre monde.

EXTRAIT DE L'ARTICLE
 Mon propos ici n’est pas de débattre de la mondialisation, terme abstrait qui dit tout et son contraire, comme d’un Bien ou d’un Mal. Ce débat là est le plus souvent sans grand intérêt. Ni de revendiquer la « pureté » du religieux par rapport aux affaires humaines, d’un mot : revendiquer des mains pures… Je voudrais seulement ajouter au débat complexe entre « Foi et Politique », objet du dossier de Garrigues et Sentiers, une réflexion sur l’idéologie.
 Mais d’abord dire mon indignation.
Qu’une foi vivante, pour le moins une pensée religieuse, se prolonge par une réflexion sociale et politique, je ne le contesterais pas un instant, bien au contraire, croyant résolument que « le Royaume est au milieu de [nous] » (Luc 17,21). C’est un ancrage nécessaire. Mais qu’on se livre, ainsi que le font ces deux experts chrétiens en finance (parmi d’autres), non seulement à une instrumentalisation de la spiritualité mais à sa transformation en idéologie, dominante évidemment, pour légitimer une situation de fait voulue par des hommes en chair et en os et dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle immole des millions d’individus, relève de l’escroquerie religieuse et intellectuelle. Indignation d’un procédé de quelque bord qu’il provienne et quelle que soit sa finalité, mais à plus forte raison de la part d’experts politiquement irresponsables de leurs expertises, même lorsqu’elles se soldent par des catastrophes sociales mortifères sans précédent ou donnent lieu à un « statut du travailleur » qui le protège de tout sauf de se retrouver sur la paille à tout moment et d’être dans l’obligation de faire n’importe quoi.
 La chose n’est pas nouvelle dans sa version religieuse et profane, mais son principe est toujours le même : inventer des abstractions pour légitimer un ordre social, économique et donc politique, qui finalement se retourne contre l’humain.
 o O o
 
Le sommaire de cet article est le suivant :
 
  Dieu, l'ami des puissants compatissants
  Justice pour les puissants
  La création des pauvres et l'art de les traiter
  L'ordre du monde
  Le monde est un peloton. "Qui sera le plus grand ?" (Matthieu 18,1)
  La main invisible ou le mythe de ceux qui ne savent pas ce qu'ils font (Luc 23,34)
  Conclusion et épilogue
 
o O o
 
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Commenter cet article
J
Ces grands personnages chrétiens que sont Camdessus et Boissonnat se meuvent avec délices dans leur démocratie chrétienne, donc dans leurs grands sentiments: aller toujors de l'avant, être "toujours prêts". On annexe ainsi n'importe qui, tel Teilhard !
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B
Merci, Angelo, de ce texte fort, avec lequel je suis largement d'accord, à quelques détails historiques près. Merci surtout de renouer —armé d'arguments sérieux— avec la polémique chrétienne qui a eu jadis, dans le domaine politique et social, ses hérauts, tels Bernanos ou Léon Bloy, et s'est bien affadie aujourd'ui et se trouve réduite au seul plan moral(isateur). Albert OLIVIER
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