A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

Dimanche de la Sainte Famille 29/12/2024

1 S 1, 20-22. 24-28 ; Ps 83 (84) ; 1 Jn 3, 21-24 ; Lc 2, 41-52

 

Que ce soit Anne femme d’Elcana, que ce soit Jésus, la compréhension de la filiation des textes bibliques n’est pas biologique, l’être humain est un être spirituel, il naît comme l’incarnation d’un désir spirituel, Dieu est le père de l’enfant, sa puissance s’illustre par le don de la vie.

Dans notre société, beaucoup de parents se vivent comme propriétaires de leurs enfants, ils développent une mainmise sur leurs enfants, ce comportement dès la naissance devient un obstacle à la vocation de ce nouveau-né, à ce qu’il détient de particulier, d’unique.

 

Entre Dieu et les hommes, entre les parents et les enfants circulent le don de la vie. Une femme m’a introduit à cette compréhension alors qu’elle abandonnait son enfant. Pour des raisons de contradictions de sa vie affective, cette naissance devait être tenue secrète et elle est venue accoucher loin de son pays. Au moment de la naissance elle s’est retournée pour ne pas voir le petit garçon nouveau-né, j’étais auprès d’elle et elle m’a avoué « je ne peux rien faire d’autre pour cet enfant que lui donner la vie », dans le vécu de son impuissance elle formulait la générosité du don de la vie.

 

Anne reçoit sa fécondation comme un dépôt, sacré, l’enfant ne lui appartient pas il n’est pas là pour assouvir ses désirs affectifs, il est autre qu’elle, il lui est confié. Il lui suffit peut-être d’avoir à prouver dans son clan qu’elle est une mère. Dans une tradition sémitique, la femme n’existe pas en tant que personne libre, elle est avant tout une mère, la mère, mais Anne est une personne… libre, reconnaissante elle consacre Samuel au service de Dieu.

 

Jésus intègre très jeune sa filiation divine, il est fils de Dieu cela ne veut pas dire qu’il n’aime pas ses parents mais la préséance revient à son vrai père, au père spirituel.

La valeur de foi « selon l’Esprit » supplante tous les discours de propriété, de projet matériel,

de projet d’héritage, sera libre l’enfant qui est reconnu comme un fils de Dieu, il porte sur son front, le privilège d’être un humain, une conscience et non pas un objet convoité.

Peut-on comparer l’amour de Dieu pour ses enfants avec celui des parents ?

L’amour divin reconnu permet à l’enfant d’intégrer la communauté, de croyants, d’être affirmé pour une personne unique, éternelle qui réalisera sa vocation moins pour lui que pour cette communauté au sein de laquelle il est né, mais nous parents sommes-nous capables d’aimer ? Pourtant nôtre rôle de parents n’est-il pas le chaînon essentiel, une passerelle entre l’amour abstrait et l’amour concret. Le commandement de l’amour que nous rappelle Saint Paul exige d’être incarné. Quelles que soient les péripéties de la filiation génétique, notre amour sensible, charnel pour nos enfants, pour nos proches se joignent à notre amour en Jésus-Christ, qu’il soit l’initiateur des Chemins qui s’ouvrent dans nos cœurs.

Christiane Giraud-Barra

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