A l'écoute de la Parole de Dieu
3ème Dimanche de l'Avent 15/12/2024
So 3, 14-18a ; Cantique Is 12, 2-3, 4bcde, 5-6 ; Ph 4, 4-7 ;
Lc 3, 10-18
«Gaudete», «réjouissez-vous», ce premier terme de l’introït du troisième dimanche de l’Avent donne la tonalité de la liturgie de ce jour. Il marque comme une pause dans le temps de pénitence qu’était censé être le «petit carême» de l’Avent. Celui-ci est devenu progressivement plutôt un temps d’espérance dans l’attente de Noël. La pause est symbolisée par les vêtements liturgiques roses au lieu du violet de deuil.
On retrouve la même jubilation chez Paul : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur, je le redis: soyez dans la joie […] Le Seigneur est proche» (Phil, 4,4-5). Cette joie est donc lié au retour imminent de Jésus-Christ. Cette proximité peut s’entendre de deux façons, soit elle évoque la parousie attendue comme une libération espérée par et pour le peuple tout entier, soit elle rappelle la proximité immédiate de Dieu pour chacun d’entre nous personnellement. En ce temps suspendu, il convient de prier, afin de connaître la paix de Dieu «qui dépasse tout ce que l’on peut concevoir». Dans tous les cas, l’instruction de Paul,« Ne soyez inquiets de rien…», répond bien à l’enthousiasme d’Isaïe affirmant qu’au jour du jugement (Is 10), le fidèle, au milieu des malheurs, pourra proclamer : «j’ai confiance, je n’ai plus de crainte» (Is 12,2).
Le témoignage de Jean le Baptiste (Lc 3,10-18) est moins joyeux, quand il évoque le «jugement dernier» comme un «nettoyage» rigoureux par un «feu qui ne s’éteint pas». Notre génération répugne à admettre une sévérité divine définitive en niant non seulement l’existence de l’enfer, mais aussi, parfois, du Jugement. Mais c’est dit ici. Pourtant, le comportement nécessaire pour espérer entrer dans le Royaume devrait être simple. Alors qu’il baptise des foules, Jean répond (Lc 3,10-18) à ceux qui lui demandaient ce qu’il fallait faire (pour être sauvé) : d’abord le partage. « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! ». C’est dans la ligne du commandement «Tu aimeras ton prochain». Mais est-ce si facile ? Et nous, qui lisons et probablement approuvons cette consigne, l’appliquons nous au long de notre vie ? Irions nous, comme Zachée (Lc 19,8), jusqu’à donner la moitié de nos biens aux pauvres ?
Pour y parvenir, et toujours d’après Jean, il suffirait d’accomplir les tâches spécifiques de notre vie avec une rigoureuse honnêteté. Les exemples donnés concernent plus précisément des corps de métier particulièrement peu appréciés : le collecteur d’impôts, qui doit n’exiger rien de plus que ce qui doit être payé, et les soldats, qui doivent s’abstenir de brutaliser les gens et de piller…
Joie donc, mais exigence …
Marcel Bernos
AELF - Messe - 15 décembre 2024
Le site de l'Association épiscopale liturgique pour les pays francophones est le fournisseur officiel des textes en français pour la liturgie catholique.