A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

AVENT 2024 1er Dimanche

 

Jr 33, 14-16 ; Ps 24 (25) ; 1Th 3, 12 – 4, 2 ; Lc 21, 25-28.34-36.

 

 

L’Avent, premier jour de la nouvelle année liturgique, annonçant un « nouvel an ». Avent, mot venant du terme « advenire », ce qui va advenir. Qu’attendons-nous ? Que désirons-nous ? Que pensons-nous de ce qui nous attend tout au long de cette année ?

 

L’évangile de ce premier dimanche est un récit d’apocalypse. Peu avant les derniers événements qui l’attendent, Jésus reprend les discours d’apocalypse qui avaient court en son temps. Récits terribles relatant le combat contre le mal que le Fils de l’Homme est appelé à vaincre. Cela amènera la délivrance :

 

« Lorsque cela commencera d’arriver, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche ».


Le temps de Dieu n’est pas le nôtre. La proximité du « Jour du Seigneur » nous est inconnue, mais nous devons vivre comme s’il était imminent, les apocalypses nous rappellent l’urgence de la conversion, d’être prêts. L’Évangile de Luc fait suivre cette annonce apocalyptique de la parabole du figuier : quand il bourgeonne, nous savons que l’été est proche ; quand ces événements terrifiants apparaîtront, sachons de même que « le Royaume de Dieu est proche » (Lc 22, 31).

 

Nous vivons actuellement une période lourde, inquiétante, voire horrible pour certains. Alors ne balayons pas trop vite les mots apocalyptiques de Jésus. Ce combat contre le mal est vraiment d’actualité, nous ne pouvons pas nous contenter de faire « du spirituel » quand le monde est dans la situation que nous connaissons. Ce combat contre le mal doit être le nôtre si nous voulons entrer dans l’Avent sans hypocrisie.

 

Déjà en France, les plus pauvres, les plus vulnérables sont visés par de nouvelles dispositions. Ce qui se passe en Méditerranée, il semblerait qu’on s’y habitue... Combien de souffrances que nous ne savons pas voir !

Puis il y a l’Ukraine, un peuple martyrisé de façon programmée.

Voici un an c’était le massacre de plus d’un millier d’Israéliens avec encore des otages. Puis la destruction de Gaza et maintenant le Liban. Pour Gaza il y a une volonté d’élimination totale du peuple et de la terre, le crime absolu. Cela pour le plus visible et qui cache les massacres quotidiens en Cisjordanie, une façon plus lente d’en arriver à ce qui se passe à Gaza.

Puis ailleurs dans le monde, on aurait tendance à l’oublier : les Ouïghours, tout ce qui se passe au Moyen Orient, en Afrique aussi…

 

Pourquoi rappeler ce que, tous, nous savons très bien ? C’est peut-être pour un peu penser à nos responsabilités. Bien sûr il y a tous les criminels (1) dont nous connaissons bien les noms, mais les complicités, ceux qui les arment pour des raisons égoïstes censées servir leurs pays ? Puis nous, que faisons-nous pour dénoncer cela ? Pour peser sur nos dirigeants et les contraindre à changer de politique, cette politique égoïste où chaque pays ne considère que ses intérêts immédiats, où chaque gouvernement ne pense qu’à sa survie et aux intérêts de ceux qui les soutiennent ?

 

Nous ne pouvons pas entrer dans l’Avent, dans cette période qui appelle un avenir, en continuant à regarder ailleurs. Chacun a sa place, pour la plupart nous ne pouvons pas grand-chose, cela dépend de notre situation, de nos capacités, nous ne pouvons pas tout. Mais chacun est responsable dans le cadre de ses possibilités propres. Les moines ou moniales contemplatifs n’ont pas le même rôle que les gens « du monde », mais tous, en fonction de ce qu’ils sont, ont un rôle à jouer. Dieu ne peut pas intervenir, il n’est pas le « Tout Puissant » comme l’affirment certains. Si nous le supplions, c’est de changer nos cœurs. Mais pour cela il faut le recevoir et nous prendre en mains, sinon ce sont des paroles creuses comme nous le rappelait Saint Jacques des dimanches précédents.

 

Désespoir alors ? Surtout pas, nous devons garder l’espérance, mais cette espérance dépasse de beaucoup nos petits espoirs. Cette espérance est celle que nous fournit Jérémie, dans la première lecture :

 

« j’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda ».

 

Dieu « exercera le droit et la justice », cela passe par nous ! Nous savons que le Christ a vaincu le mal, mais cette victoire ne sera complète qu’à la fin des temps. Notre espérance est fondée sur la Résurrection du Christ, nous savons que

 

« on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire ».


Mais le Royaume est aussi « déjà là », c’est maintenant que nous attendons sa venue, que nous le faisons advenir. L’Avent nous affirme que le Royaume advient, ici et maintenant...si nous le voulons et mettons tout en œuvre pour que cela devienne réalité. Pour cela Saint Paul nous demande

 

« qu’ainsi [le Seigneur] affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. »

 

Reprenons les questions du début :

Qu’attendons-nous ? Que désirons-nous ? Que pensons-nous de ce qui nous attend ?

Et ajoutons, que sommes-nous prêts à faire pour que le Christ puisse advenir à Noël et tout au long de l’année ?

 

Le temps de l’Avent est un temps d’espérance, de confiance (c’est-à-dire de foi dans le Christ). Ne nous laissons pas décourager en ces temps difficiles et osons regarder l’avenir, sans illusion évidemment, mais avec foi, avec espérance et en nous convertissant à la vraie charité de façon sérieuse. Nous pouvons alors prier avec le psalmiste :

 

« Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve ».

 

Marc Durand

 

(1) Il est courant de dénoncer les « gouvernements criminels », c’est peut-être une façon de ne pas nommer. Les « gouvernements criminels » ont des responsables, ce sont des hommes et des femmes qui sont criminels, pas les institutions.

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M
Vous aurez remarqué que je n'ai pas employé le terme de "génocide". En effet sa définition prête à de multiples interprétations juridiques, et je voulais justement éviter d'entrer dans ce genre de débat. Reste que je maintiens que pour Gaza il y a une volonté d’élimination totale du peuple et de la terre, le crime absolu. Il s'agit bien malheureusement de faits et non d'opinions. De même que tous les crimes opérés en Cisjordanie depuis des années et couverts (suscités?) par le gouvernement israélien.<br /> Quant aux considérations de Lauder, elles sont nulles et non avenues. Que les dirigeants sionistes (je ne dis pas "juifs", j'insiste) traitent d'antisémitisme toute critique de Nétanyahou et consorts est une escroquerie qui a réussi, ce sont la majorité des médias et des politiques qui ont repris cette accusation infâmante .Je ne suis pas raciste anti-slave mais totalement opposé à Poutine, je ne suis pas raciste anti-noir mais totalement opposé à plusieurs dictateurs d'Afrique, je ne suis pas raciste anti-corse mais totalement opposé à la mafia qui pèse sur cette région. C'est une ignominie utilisée pour faire taire toute opposition, elle est bien commode, elle est machiavélique et il faudra bien qu'arrive un jour où elle sera reconnue...Il nous restera à pardonner pour faire la paix, mais là nous abordons alors un autre rivage, celui de l'espérance qui nous anime.
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R
Bonjour, Je lis dans l'article de Marc Durand "Pour Gaza il y a une volonté d’élimination totale du peuple et de la terre, le crime absolu. " Formule choquante qui ne correspond pas à la réalité. <br /> La conseillère spéciale de l'ONU pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, l'a, elle-même clairement formulé comme indiqué dans l'article infra: "Elle a notamment mis en garde contre une utilisation abusive du terme « génocide », insistant sur la nécessité de respecter les critères établis par le droit international. Cette posture l’a conduite à conclure que la guerre menée par Israël contre le Hamas ne remplissait pas les conditions légales d’un génocide." <br /> Les mots ont un sens et "mal nommer les choses ajoute au malheur du monde" (A. Camus). La situation en Israël-Palestine est déjà trop douloureuse. Il n'est pas nécessaire d'en rajouter.<br /> Cordialement. In Xto. René Roudaut<br /> <br /> <br /> 27 novembre 2024 JForum<br /> <br /> Alice Wairimu Nderitu : une controverse au cœur des Nations Unies<br /> Le départ de la conseillère spéciale de l’ONU pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, a déclenché un débat intense sur les valeurs et les priorités de l’organisation internationale. Officiellement présenté comme une fin de contrat, cet événement a suscité des accusations de pressions politiques, en lien avec ses récentes déclarations sur le conflit entre Israël et le Hamas. <br /> <br /> Alice Wairimu Nderitu, reconnue pour son engagement contre la haine et sa lutte pour la justice internationale, a marqué son mandat par sa rigueur intellectuelle et son attachement aux définitions légales strictes. Elle a notamment mis en garde contre une utilisation abusive du terme « génocide », insistant sur la nécessité de respecter les critères établis par le droit international. Cette posture l’a conduite à conclure que la guerre menée par Israël contre le Hamas ne remplissait pas les conditions légales d’un génocide.<br /> <br /> Ses propos ont toutefois provoqué des remous, certains acteurs politiques et organisations dénonçant une minimisation de la gravité des événements à Gaza. Selon le Wall Street Journal, ces déclarations pourraient avoir joué un rôle dans la décision de ne pas renouveler son mandat.<br /> <br /> La non-reconduction du mandat de Nderitu a suscité des critiques virulentes, notamment de la part du Congrès juif mondial. Son président, Ronald S. Lauder, a qualifié cette décision de « troublante », affirmant qu’elle reflétait une montée de l’antisémitisme au sein des Nations Unies. Il a salué l’intégrité de Nderitu et son rôle essentiel dans la défense des droits humains, tout en dénonçant une orientation inquiétante de l’organisation.<br /> <br /> Pour Lauder, l’ONU risque de perdre sa crédibilité si elle cède aux pressions politiques et abandonne des personnalités capables de résister à la polarisation idéologique. Il a également appelé le secrétaire général, Antonio Guterres, à réexaminer les décisions prises et à réaffirmer l’engagement de l’organisation envers l’impartialité et la justice.<br /> <br /> De son côté, l’ONU a fermement démenti tout lien entre le départ de Nderitu et ses conclusions sur le conflit israélo-palestinien. Un communiqué a souligné que son contrat arrivait simplement à échéance et a réaffirmé que la qualification de génocide relève des organes judiciaires compétents.<br /> <br /> Cependant, cette explication n’a pas suffi à apaiser les inquiétudes. La controverse met en lumière les tensions croissantes au sein de l’organisation, tiraillée entre des impératifs juridiques, des pressions diplomatiques et des sensibilités politiques exacerbées. Elle reflète également une polarisation internationale autour du conflit israélo-palestinien, qui continue de diviser les opinions.<br /> <br /> Le cas d’Alice Wairimu Nderitu illustre les défis auxquels l’ONU est confrontée dans son rôle de défenseur des droits humains. Alors que l’organisation se bat pour maintenir son autorité morale, les critiques soulignent le risque d’un affaiblissement de ses valeurs fondamentales sous l’influence de considérations politiques.<br /> <br /> L’avenir dira si cette controverse marquera un tournant pour les Nations Unies ou si elle sera simplement un épisode de plus dans l’histoire de l’institution. Ce qui est certain, c’est que la voix d’Alice Wairimu Nderitu, malgré son départ, continuera de résonner comme un appel à défendre les principes de justice, même face aux vents contraires.<br /> <br /> Jforum.fr
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G
Bon, disons pour vous faire plaisir, qu’il ne s’agit pas d’un génocide mais d’un nettoyage ethnique. Cela vous convient-il ?<br /> Et maintenant, que dites-vous ? « Je ne me réveillerai que lorsqu’on annoncera officiellement qu’il s’agissait bien d’un génocide et là vous m’entendrez fustiger avec le plus grande fermeté tous les pleutres qui ne se sont pas bougés et qui n’ont rien dit ».<br /> Je ris de tous ceux qui ont calomnié le pape Pie XII et qu’on n’entend pas aujourd’hui. Lui au moins a agi, dans la clandestinité certes, mais il n’a eu de cesse d’exhorter les Catholiques à agir.