A l'écoute de la Parole de Dieu
30ème dimanche du temps ordinaire 27/10/2024
Jr 31, 7-9 ; Ps 125 ; He 5, 1-6 ; Mc 10, 46b-52
Je suis restée sur une très belle méditation à propos de la guérison de l'aveugle Bartimée faite par une personne de ma paroisse il y a quelques années et qui a profondément plu et parlé à toute l'assemblée présente ce jour là.
Aussi comme je n'aurais pas mieux traduit tout le ressenti de ce passage de l'évangile de Marc, je vais vous livrer cette méditation.
Mais avant, dans un premier temps, je me tourne vers Jérémie qui introduit le passage de cet évangile en rassemblant le peuple d'Israël qui revient de 70 ans d'exil à Babylone sans omettre les plus faibles parmi ce peuple : l'aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée. Jérémy se charge de les conduire hors de cette nuit qui a été la leur pendant des années par un droit chemin où ils ne trébucheront pas.
Le psaume est alors un cri de joie étonné du peuple d'Israël qui croit rêver d'être ainsi libéré
Mais je reviens à Bartimée, ce passage de l'évangile de Marc vu et analysé par cette personne.
Christiane Guès
L’Aveugle de Jéricho
Jéricho, c'est la dernière étape avant Jérusalem : de grandes foules sont sur la route avec Jésus et ses disciples pour célébrer la Pâque.
Glissons-nous dans cette foule bruyante, pèlerin parmi les pèlerins, anonymes, disciples que le Christ n’a pas pu arracher à leurs aveuglements, mais qui le suivent. Ce sont eux, moi, mendiants de quelque chose, ou ayant ouvert les yeux sur Jésus. Me situer dans cette foule qui bouge, marche, entoure, suit ou m’installer sur le bord du chemin le guettant.
Je regarde cet homme assis sur le chemin, Bartimée, avec pour seule richesse son manteau. Imaginons sa nuit, sa dépendance, son exclusion, mais aussi sa détermination. Il ne voit pas mais il peut entendre : le bruit, la foule, Jésus qui passe. Entendre son cri qui se détache, dans le brouhaha « Fils de David ait pitié de moi !»
Sans aucun doute Bartimée a déjà entendu parler de Jésus qui annonçait dans la synagogue : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, et il m’a envoyé annoncer le retour à la vue des aveugles. »
Peut-être attendait-il le passage de Jésus dans sa vie, le cœur rempli d’espérance ? Et le voilà qui passe, son cœur ne peut alors que bondir, sa voix que jaillir forte et remplie de foi, il crie cette prière accumulée au long des jours. On lui demande de se taire, mais rien ne peut arrêter la voix de la foi, celle qui vient du fond de son cœur. C’est maintenant qu’il faut crier vers celui qu’il a attendu sur le bord du chemin. Jésus est passé et la lumière est entrée dans sa vie.
Me laisser atteindre par ce modèle de foi, de persévérance, d’Espérance :
*Quels mots ai-je envie de faire jaillir du fond de mon cœur vers Lui ? Quelle prière ?
*En quoi dans mes obscurités, il peut être lumière ?
*Est-ce que j’ose lui demander ce dont j’ai besoin ?
Considérons la foule :
Elle ne voit pas comme l’aveugle, ses yeux sont certes ouverts, mais même si elle est avec Jésus, son cœur est enfermé dans l’obscurité. Elle lui demande de se taire, de ne pas crier sa Foi. C'est une foule qui refuse d’entendre l’appel du plus petit, appel qui dérange.
Demandons-nous qui autour de nous, nous refusons d’entendre, de voir parce qu’ils sont différents, loin de nos schémas de vie ou qu’ils ne crient pas assez fort.
Regardons-les, en nous souvenant de tous ces petits, ces plus pauvres que Jésus accueille sans discrimination.
Guérir
Pour l’aveugle ce n’est pas que retrouver la vue, c’est aussi découvrir une autre lumière dans le monde qui l’entoure : une lumière qui était là depuis toujours mais qu’il n’avait pas encore accueillie. Cette lumière qui le transfigure, qui donne à sa vie une autre couleur, une autre saveur. Lumière qui le pousse à suivre Jésus. En ouvrant tout son être à la lumière « je veux voir » il va devenir lumière pour les autres.
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Est-ce que j’ose mendier cette lumière pour moi ?
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Est-ce que j’accueille pleinement cette lumière en moi et la laisse s’épanouir, ou est-ce que je me cache dans mes obscurités ?
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Répandre, communiquer, faire rayonner cette lumière, mission que me demande le Christ dans mon aujourd’hui, quelle tentative de réponse à cet appel ?
La rencontre avec Jésus, l’attitude de la foule :
On n’étouffe pas un cri de détresse quand un pauvre crie. Au delà du tumulte, le Seigneur l’entend même si la foule semblait faire un rempart entre Lui et l’aveugle. Cette foule va alors s'ouvrir pour faciliter la rencontre. « Appelez-le … » dit Jésus.
Entendre la foule qui l’encourage : « Courage, lève-toi, Il t’appelle ». Regarder Jésus qui le rejoint dans son immobilité, dans son cri, sensible à sa détresse, qui prend le temps de s’arrêter. Sentir aussi que cet appel passe par les autres : cette foule qui change d’attitude, qui sert d’intermédiaire.
Jésus noue un dialogue, une relation personnelle avec celui qui appelle. Jésus sollicite la liberté de chacun et suscite une réponse déterminée.
Voir l’engagement de cet homme remis debout qui aussitôt le suit, devient pèlerin parmi les pèlerins.
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Quelle attention je porte à ceux qui demeurent sur le bord du chemin ?
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Regarder autour de moi, les personnes qui m’ont aidée à me remettre debout, les moments où j’ai accepté de me laisser déplacer.
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Me souvenir de Jésus, proche de moi, dans mes difficultés.
Conclusion :
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Osons comme Bartimée, pousser ce cri avec humilité, en reconnaissant que nous avons besoin de Lui.
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Rendons grâce pour l’attention que le Christ porte aux cris des hommes, à nos propres cris.
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Rendons grâce pour Celui qui sait nous rejoindre au cœur de nos nuits, sans condition.
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Rendons grâce pour cette lumière qu’il met dans nos vies pour avancer sur la route.
Françoise Guibert
En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni , que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin. – Acclamons la Parole de Dieu.