A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

21ème dimanche du temps ordinaire 25/08/2024

Jos 24, 1-2a 15-17 18b ; Ps 33 (34) Ep 5, 21-32 ; Jn 6, 60-69

 

Autour de Jésus il n'y a pas que les douze, il y a de nombreux autres disciples. Le chiffre de 72 avait été avancé par Luc 10, 1 : « Le Seigneur désigna 72 autres et les envoya deux par deux, en avant de lui dans toute ville et tout endroit où lui-même devait aller ».

Ces « disciples » ne sont peut-être pas les siens au même titre que les douze mais assimilés à eux et faisant partie de son entourage. D'ailleurs le texte dit : « Jésus savait depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait ».

Or ceux qui ne croient pas figurent parmi les 72 autres ou plus ceux qui n'avaient pas été « désignés » pour la mission mais celui qui va le livrer, Judas, a été choisi parmi les douze.

Jésus savait, lorsqu'il a fait le choix des douze dès le début de son ministère, que Judas le livrerait. C'est difficile d'admettre ce choix mais Il dit : « personne ne peut venir à moi si cela ne lui a pas été donné par le Père ». Donc, pour Jésus, c'est le Père qui lui a envoyé Judas pour qu'il figure dans son choix des douze. Je n'avais jamais encore remarqué l'importance de ces détails. Judas est donc venu vers Jésus poussé par l'Esprit attiré par le charisme et la réputation de Jésus donc décidé à le suivre.

 

Quand Jésus demande : « Voulez-vous partir vous aussi ? » Simon-Pierre répond au nom des douze donc avec Judas qui se trouve parmi eux : « Seigneur à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la Vie Éternelle ». Donc ils savent ce qu'est la Vie Éternelle qui prend racine dans cette vie mais qui franchit les limites de la mort.

Comment Judas et même l'ensemble des douze ont-ils pu penser que Jésus était venu pour libérer Israël du joug des romains, une libération purement terrestre et peut-être même devant être menée avec des moyens plus ou moins violents contredisant le message d'amour de l’Évangile ? Même après la résurrection de Jésus ils ratifient cette idée et lui posent la question : « est-ce maintenant que tu vas restaurer la royauté en Israël ? ». Or seul Judas ira jusqu'à trahir, dans sa déception enlevant toute sa confiance en Jésus et en son message. Il marque ainsi une rupture totale avec la Vie Éternelle promise à tous et qui dépasse tous les sens et les buts qu'on peut attribuer à cette vie : un travail valorisant et performant, un niveau de vie élevé, une famille, le bien-être, l'accession à un pouvoir quel qu'il soit.

 

Est-ce que nous arrivons à nous poser cette question de Simon-Pierre : « Seigneur à qui irions-nous ? » et mettre dans nos vies les priorités des deux commandements d'amour : aimer Dieu et aimer son prochain ? Oui, nous pouvons aussi dire avec tous ces disciples : cette parole est rude ! Qui peut l'entendre ? Ne jamais perdre de vue le contenu des évangiles et Celui qui en a proclamé la Parole, tel doit être jour après jour le but de notre vie quelle que soit cette vie avec ses joies et ses peines, en situation de richesse ou de pauvreté en argent, en santé ou en affections. Ce peut être fatigant, usant d'avancer ainsi fixés vers ce but sans jamais démissionner comme l'a fait Judas. Arriver à réaliser que la durée de cette vie n'est rien à côté de l’Éternité promise L'Espérance n'est pas de tout repos, c'est bien un mot jailli des évangiles, de l'annonce de la Bonne Nouvelle. Inévitablement nos regards ont des retours en arrière. Lorsque nous reculons, il faut tenter de nous arrêter et de nous demander : Où vais-je ?

 

Trop de ceux que nous connaissions et (ou) admirions comme des saints ont reculé sans s'arrêter et sans se poser trop de questions. Or « c'est  l'esprit qui fait vivre, la chair n'étant capable de rien ». Les saints ne sont pas toujours là où on le suppose, dans des œuvres qui ont fait la renommée de leurs auteurs et l'admiration de tous mais dans des vies ordinaires.

Saint-Paul nous parle seulement de l'amour dans un couple l'un envers l'autre, à la suite il citera l'amour que peuvent avoir des enfants pour leurs parents et vice-versa. Élever un enfant ou toute une fratrie, donner à chacun une éducation, un sens moral, l'apprentissage de la solidarité, de la fraternité, les avoir ainsi accompagnés dans leur enfance et leur adolescence, tout cela relève de la véritable sainteté.

 

Je signalerai simplement dans le psaume 33 : « Je bénirai le Seigneur en tout temps ». Quelles que soient les situations dans lesquelles nous nous trouvons, nous sommes invités à rendre grâce même dans les coups durs.

« Il veille sur chacun de ses os (du juste) » Nous pouvons toujours faire appel à Lui, il est sans cesse à nos côtés sans que nous le voyions et même que nous le sachions. Il veille sur nous et nous accompagne.

« pas de châtiment pour qui trouve en Lui son refuge ». Le pardon est accordé à celui ou à celle qui le lui demande. Ainsi la Vie Éternelle est ouverte à toute l'humanité.

 

Christiane Guès

 

 

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