A l'écoute de la Parole de Dieu
12ème dimanche du temps ordinaire 23/06/2024
Jb 38, 8-11 ; Ps 106 (107) ; 2Cor 5, 14-17 ; Mc 4, 35-41
Ces textes, à part la 2ème lettre aux Corinthiens, nous parlent de tempêtes. Ils ne pouvaient pas mieux tomber car le monde est en pleine tempête avec la guerre en Ukraine, l'impossible paix entre Israël et le Hamas dont Gaza en fait les frais et en France le revirement à l'extrême droite aux Européennes, la dissolution de l'assemblée nationale, le retour précipité aux urnes pour les législatives.
Faisant suite au 11ème dimanche ordinaire, dans le livre du prophète Ézéchiel, on y découvrait la « toute puissance » de l'amour de Dieu qu'on redécouvre avec ce texte du livre de Job.
Nous savons que la mer dans le premier testament est signe de chaos, c'est un élément hostile dans lequel se trouvent les forces du mal. Job a tout perdu ; ne cessant de se plaindre il en fait le reproche à Dieu et Dieu finit par riposter. Bien que Créateur de la mer, Dieu dit qu'il lui a mis des limites avec des portes et des verrous, une allusion sans doute aux plages, aux rochers, aux falaises et qu'il peut retenir l'orgueil de ses flots. Donc Dieu reste plus fort que le mal ou les épreuves qui peuvent nous atteindre, plus fort que toutes les tempêtes du monde et de nos vies. A la fin, comme Job retrouve tous ses biens, Dieu viendra nous sauver. Mais arrêtons de dire quand il nous arrive un aléa :« Mais qu'est-ce que nous avons fait au Bon Dieu ? ». Plutôt allez voir le film qui est excellent si ce n'est déjà fait.
Essayons plutôt de rendre grâce à Dieu pour les merveilles qu'il fait dans nos vies comme le conseille le psaume : « Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour ceux qui ont vu les œuvres du Seigneur et ses merveilles parmi les océans ». Sachons dire merci même si on trouve que tout va mal. Dieu nous a donné plus que cette vie. Il nous a donné Sa Vie à Lui en nous créant à son image. Il nous a donné la Vie Éternelle.
« Passons sur l'autre rive » Ce sont les premiers mots de Jésus à ses disciples après avoir parlé toute la journée à la foule. L'autre rive c'est celle du monde païen, le but de Jésus c'est de convertir ce monde à son message. C'est alors que survient une violente tempête, les vagues se jettent sur la barque dans laquelle se trouve Jésus. D'autres barques l'accompagnent mais les vagues semblent les ignorer, elles n'intéressent pas la tempête. La mer se soulève comme si les puissances du mal tentaient de s'opposer à cette décision de Jésus. Et pourtant Jésus fatigué de sa journée, dort à l'arrière de la barque. C'est une invitation à faire la paix dans nos vies. Il y a des « paix » qu'on ne peut pas accepter, la paix de Poutine offerte à l'Ukraine, la paix du Maréchal Pétain à la France lors de la seconde guerre mondiale. Il ne faut pas se tromper de paix. Mais Jésus nous a dit : Jn 14, 27« je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix ». Ce n'est pas n'importe quelle paix. Ce n'est pas la paix qui enferme, qui condamne, qui fait de nous des esclaves, Jésus nous dit je vous donne ma paix mais pas comme le monde la donne, celle de Jésus libère, elle est amour et nous pouvons avoir confiance. Jésus est capable de calmer toutes les tempêtes. Aussi à l’exclamation peureuse des disciples, il leur dit « pourquoi êtes vous si craintifs ? » La peur c'est un manque de foi, c'est manquer de confiance dans l'amour immense de Dieu, c'est refuser sa paix.
Et pourtant, nous aussi, n'avons-nous pas peur ? Cette peur d'un naufrage dans la tempête du pays n'existe-t-elle pas ? Nous savons aussi que pour « passer sur l'autre rive », expression qui pourrait être à double signification, c'est à dire, non seulement passer dans le monde païen, mais passer de la mort à l'au-delà de cette mort, il y a les tempêtes de la vie à franchir mais comme dit saint Paul : « Christ est mort pour tous afin que les vivants n'aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur Lui, qui est mort et ressuscité pour eux ».
Christiane Guès