Les sionistes chrétiens américains et le conflit entre Israël et le Hamas

Publié le par Garrigues et Sentiers

Les plus forts soutiens à la politique actuelle du gouvernement israélien se trouvent parmi les chrétiens évangéliques américains. À partir d’une lecture littérale de la Bible, ils dénient toute existence d’un État palestinien. Leur vision est à la fois créationniste et eschatologique : il faut hâter l’arrivée de la Fin des temps. Elle n’est pas philosémite : au terme, les Juifs qui ne se sont pas convertis au christianisme seront détruits.

Pour les évangéliques américains, fort attachés à une lecture littérale de la Bible, il est certain que les Juifs sont un peuple d’élus, auquel Dieu a promis une terre qui s’étend du « Nil à l’Euphrate » et qui inclut la Judée et la Samarie, la bande de Gaza, les hauteurs du Golan et Jérusalem-Est (1). Pour eux, les territoires occupés après la guerre des Six Jours sont les territoires promis par Dieu à Abraham, d’après la Genèse (Gn 15, 18) (2) Du point de vue évangélique, l’existence des Juifs sert de preuve ou plutôt de témoignage à la véracité de l’Ancien Testament.

Les sionistes chrétiens, des « Israéliens de cœur »

Selon le plus célèbre des sionistes chrétiens, le pasteur John Hagee, « il n’est pas possible de dire : “Je suis chrétien” et de ne pas aimer le peuple juif » (3). Pour des raisons eschatologiques, Dieu nous ordonne d’aimer le peuple juif et de défendre sa présence sur la Terre sainte. Or la Bible, selon les évangéliques, ne mentionne pas l’existence d’un peuple palestinien : les Palestiniens n’existent pas, c’est du moins l’opinion maintes fois exprimée par des évangéliques ultraconservateurs comme Mike Huckabee, ancien gouverneur de l’Arkansas et candidat malheureux aux présidentielles de 2008 et de 2016, ou comme Tom DeLay, représentant du Texas et ancien leader de la majorité républicaine de la Chambre des représentants, sous l’administration Bush.

Ce dernier, lors d’une visite à la Knesset, se déclara « Israélien de cœur » et expliqua, en 2002, dans un discours au plus grand lobby juif américain, l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) : « J’ai visité la Judée et la Samarie, je me suis promené dans les rues de Jérusalem, je me suis rendu sur les hauteurs du Golan et je n’ai pas vu de territoires occupés. J’ai vu Israël » (4). Conclusion : les États-Unis ne sauraient agir comme médiateurs entre Palestiniens et Israéliens, il n’est pas question de créer un État palestinien qui ne pourrait être qu’un État terroriste. La négociation est aussi vaine qu’inutile. Seul compte le Grand Israël. Mike Pompeo, le ministre des Affaires étrangères de Donald Trump, un évangélique, fier de l’être, fut le premier ministre d’un gouvernement américain à visiter les colonies de Cisjordanie. Il déclarait, en avril 2023 : « Israël n’est pas une nation occupante. En tant que chrétien évangélique, lecteur de la Bible, Israël, malgré le déni de certains, est bien “the rightful homeland of the Jewish people » (5).

Remontons un peu dans le temps. L’hémorragie cérébrale dont fut victime Ariel Sharon en 2006, d’après le fondamentaliste Pat Robertson, était le signe d’une juste punition divine parce que Sharon, en ordonnant l’évacuation des colonies juives de la bande de Gaza, avait « divisé la terre de Dieu » (6). Pat Robertson n’était pas le seul à dénoncer l’accord de 2005 sur Gaza : la plupart des sionistes chrétiens (soit plus d’une centaine de groupes distincts) le font également, comme les Christian Friends of Israeli Communities du pasteur Ted Beckett de Colorado Springs (le fondateur de la Coming King Foundation), Israël Always d’Earl Cox, Jerusalem Connection de James Hutchens ou American Values, le lobby washingtonien de Gary Bauer, proche des néoconservateurs américains (Brill Kristol, Elliott Abrams, Robert Kagan, John Bolton, etc.)… Tous ces groupes dénonçaient la politique de décolonisation de Sharon à Gaza comme particulièrement irresponsable et dangereuse pour l’avenir.

Parmi les plus célèbres des sionistes chrétiens, seul le théologien Richard Land, l’auteur d’une thèse sur les puritains anglais (soutenue à Oxford en 1980), ancien président du Southern Evangelical Seminary (Charlotte, Caroline du Nord) et ancien président de la Commission d’éthique et de liberté religieuse de la Southern Baptist Convention, prit la défense de Sharon, après une longue discussion avec Shimon Peres (alors président de l’État d’Israël) (7)

Les alliés d’Israël : le CUFI

Parmi les « courroies de transmission » entre l’extrême droite israélienne et les plus conservateurs des sionistes chrétiens, il faut citer Avigdor Liberman, un Israélien russophone, né à Kichinev en Moldavie (l’actuelle Chișinău) dans l’ancienne Union soviétique, à qui l’on doit la création du parti ultraconservateur Israël Beitenou. Ancien bras droit de Benyamin Netanyahou, ancien ministre des Affaires étrangères, de la Défense, des Finances… Liberman est, avec Yuri Shtern, le fondateur à la Knesset du « groupe des alliés chrétiens » (Christian Allies Caucus) et les membres de son parti, en particulier le rabbin Benny Elon (ancien ministre du Tourisme) ont forgé des liens puissants avec les sionistes chrétiens américains. Ce sont eux, d’après l’essayiste Victoria Clark, qui, en 2006, avaient convaincu John Hagee de créer un nouveau lobbychrétien sioniste, le CUFI (Christians United for Israel, « Chrétiens unis pour Israël ») (8). Son patron a installé son empire religieux à San Antonio au Texas, avec une megachurch  e tendance pentecôtiste, la Cornerstone Church, regroupant 20 000 fidèles. Parmi ses nombreuses publications, Hagee a écrit deux ouvrages en défense d’Israël : Should Christians support Israël (1987) et In Defense of Israël (2007), une apologie du sionisme chrétien. Il est aussi connu pour un best-seller eschatologique, Jerusalem Count Down (2005, révisé en 2017).

Dans la nébuleuse des lobbies sionistes chrétiens, le CUFI est particulièrement influent. Il a ses entrées au Congrès des États-Unis et à la Maison-Blanche, y compris à l’époque de la présidence de Trump. Ce sont les membres du CUFI qui, semble-t-il, persuadèrent celui-ci de déplacer l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. L’une des initiatives phares du CUFI est un événement annuel, les « Nuits pour honorer Israël », qui invite des pasteurs et des rabbins à discuter ensemble du Moyen-Orient et cherche à mettre en valeur le soutien massif et inconditionnel des chrétiens à Israël. On notera que ces réunions ne sont pas prosélytes. Il ne s’agit pas de convertir les Juifs dans la perspective de la Fin des temps, mais d’éduquer les chrétiens sur l’importance d’Israël et de justifier une action politique en faveur d’Israël (9).

Ces derniers mois, le CUFI (qui prétend avoir onze millions de membres, soit plus de membres que l’ensemble de la population juive américaine) a posté un message sur X (l’ancien Twitter), quelques heures après le massacre du 7 octobre 2023 : « Aux terroristes qui ont choisi ce combat, je vous le dis : ce que vous avez commis contre Israël, Dieu vous le rendra [au centuple]… Aux pleurs d’aujourd’hui succédera la joie, car Dieu protège Israël. » Au même moment, dans le même contexte, le Comité d’éthique et de liberté religieuse de la Southern Baptist Convention, la plus grande fédération d’Églises protestantes des États-Unis (représentant 47 000 églises et 13 millions de fidèles), présentait une pétition, signée par 2 000 pasteurs, exprimant un soutien sans faille à Israël (« fully support Israel’s right and duty to defend itself »), au nom des « principes chrétiens de la guerre juste », tout en citant la Genèse (Gn 12, 1-3) et le chapitre 13 de l’épître aux Romains pour appuyer ses dires (10).

Parmi les médiateurs entre la droite israélienne et les chrétiens sionistes, il faut noter aussi le rôle clé de Ron Dermer, un Israélo-Américain, né en Floride et éduqué aux États-Unis, un ami intime de Netanyahou, surnommé « Bibi’s brain » par ses amis, ancien ambassadeur d’Israël à Washington (2013-2021) et aujourd’hui membre « observateur » du Cabinet de guerre mis en place par Netanyahou. Ron Dermer avait fameusement déclaré en 2021 qu’Israël devait « renoncer au soutien des électeurs juifs [américains] du Parti démocrate, qu’il jugeait trop critiques, pour se reposer sur l’appui indéfectible des chrétiens évangéliques »  (11).

Au niveau local, il existe de nombreuses initiatives encourageant les contacts entre colons israéliens et sionistes chrétiens, comme ces singuliers cow-boys du Sud et du Midwest des États-Unis, récemment invités par l’organisation HaYovel, qui encourage des expériences de vie agricole dans les colonies de Cisjordanie pour des volontaires étrangers et lève des fonds auprès des sionistes chrétiens. Dans son descriptif, HaYovel, propose aux volontaires de venir pour « expérimenter la culture d’Israël », pour « approfondir [leur] foi » ou encore pour « réaliser la prophétie biblique » (12).

La Parousie : une perspective « dispensationaliste »

Le soutien inconditionnel des évangéliques à Israël prend tout son sens dans une perspective eschatologique, centrée sur la « Fin des temps », l’« enlèvement » (the Rapture) des vrais chrétiens avant la Grande Tribulation, le combat de sept ans contre l’Antéchrist, la bataille d’Armageddon (le « mont Megiddo », en hébreu), précédant le retour du Christ en gloire, la Parousie. Cette perspective est prémillénariste et « dispensationaliste », c’est-à-dire qu’elle divise l’histoire de l’humanité en sept époques distinctes, les « dispensations », dont la dernière est marquée par le rétablissement du « Grand Israël » et la reconstruction du Temple de Jérusalem… prélude à la parousie du Christ (13) .

Cette conception de l’histoire est prédéterminée et extraordinairement pessimiste, mais elle n’interdit pas certaines possibilités d’action. Prenons l’exemple de Jerry Falwell, le plus fameux des fondamentalistes américains, le fondateur de la Liberty University à Lynchburg, en Virginie. Falwell – comme Robertson, Hagee et d’autres – était un prémillénariste. Selon lui, tous les événements observés de son vivant étaient les signes avant-coureurs d’un avenir certain qui prendra place au Moyen-Orient et qui atteindra son apogée avec la bataille d’Armageddon. L’histoire du monde est déjà écrite dans l’Apocalypse de Jean (Ap16, 16), elle est irréversible et seuls les born-again christians et les Juifs convertis (un tiers des Juifs) seront sauvés. Mais avant même la Grande Tribulation, qui aboutira à la bataille finale (précédée par l’« enlèvement » des vrais chrétiens), il y aura des petites tribulations qui, elles, ne sont pas irréversibles.

Ainsi, si les Américains agissent aujourd’hui et se comportent en vrais chrétiens, « Dieu […] nous permettra de devenir une nation libre […] et d’échapper aux tribulations » (14), explique Falwell. Le 11 septembre 2001 était horrible, mais c’était une punition divine contre les mœurs dissolues des New-Yorkais. Il convenait donc de prier encore plus pour protéger le reste de l’Amérique de pareilles mésaventures, pour échapper aux malheurs des petites tribulations  (15)… Falwell, comme l’a bien montré l’anthropologue Susan Harding, envisageait ainsi un moment bref, pendant lequel les chrétiens agiraient de façon positive pour protéger l’Amérique du pire, en multipliant les conversions… Ces actions pouvaient prendre place à l’étranger, lors de voyages touristiques dans les lieux saints, en Israël et en Jordanie. Un tour leader choisi par Falwell n’hésitait pas à cacher de petites bibles dans le sable du désert pour hâter la conversion des Juifs au moment proche et inévitable de la Grande Tribulation, précédant la parousie du Christ (16).

Les évangéliques ne sont donc pas les philosémites que l’on imagine. Leur univers eschatologique prévoit la destruction des deux tiers des Juifs… Et c’est pourquoi, lorsqu’ils discutent avec leurs amis israéliens, ils évitent de faire état de la Parousie, ou même de mentionner le nom du Christ. Mais il convient de souligner que les Israéliens qui collaborent avec les évangéliques ne sont pas dupes. Ils agissent en pragmatistes : le soutien des sionistes chrétiens leur est utile, car ils améliorent l’image d’Israël, tout en contribuant à l’économie touristique du pays, avec près de 300 000 visites annuelles de touristes motivés par leur foi évangélique. Leur influence au sein même des États-Unis, auprès du Congrès et de la Maison-Blanche, était indéniable, à l’époque des présidences de George W. Bush et de Donald Trump. Elle reste négligeable, aujourd’hui, sous la présidence de Joe Biden, un démocrate de confession catholique très attaché à la tradition jeffersonienne d’une vraie séparation de l’Église et de l’État (17). Rappelons ici que Donald Trump obtint 84 % du vote des évangéliques blancs lors des élections présidentielles de 2020, un score inégalé dans l’histoire politique des États-Unis.

L’influence singulière du Speaker américain

Considérons le cas du Président (Speaker) républicain de la Chambre des représentants nouvellement élu, Mike Johnson, le deuxième personnage de l’État dans l’ordre de la succession. Son premier acte législatif, en novembre 2023, a consisté à défendre une proposition de loi accordant des crédits militaires substantiels à Israël (14,3 milliards de dollars), tout en refusant de voter d’autres crédits destinés à l’Ukraine, comme le souhaitaient les démocrates et certains républicains modérés. D’après Johnson, ceux qui s’opposaient à ce vote – en particulier les élues démocrates Rashida Tlaib (représentante du Michigan, fille de parents palestiniens), Ilhan Omar (représentante du Minnesota, d’origine somalienne) et Alexandria Ocasio-Cortez (représentante de New York, d’origine portoricaine) – étaient tous des « antisémites » au même titre que les étudiants « woke » des universités américaines et les médias « mainstream ». Et Johnson précisait avec aplomb : « Dieu n’en a pas fini avec Israël » (18).

Johnson, en fait, est un vrai fondamentaliste. Il est attaché au littéralisme biblique et défend le créationnisme. À ce titre, il a été l’avocat de l’antidarwinien Ken Ham, fondateur d’une petite Église nommée Answers in Genesis (« Les réponses dans la Genèse »), créateur du Creation Museum (« Musée de la Création »), à Petersburg dans le Kentucky, et du parc régional Ark Encounter (« À la rencontre de l’Arche ») qui reconstitue l’arche de Noé grandeur nature, à Williamstown, dans le même État. Comme l’origine de la Terre ne dépasse pas 6 000 ans d’après Ken Ham, l’arche de Noé de Williamstown accueille des lions, des girafes, des zèbres… et des dinosaures. Tous les animaux ont été créés le même jour. C’est pourquoi Noé a véritablement vécu entouré de dinosaures, selon l’intarissable Ken Ham qui multiplie les éditions de livres illustrés sur « les dinosaures du Paradis » (19)…

Peu de temps avant son élection comme Speaker du Congrès, Johnson, avocat de profession, donnait des cours à la Liberty University, fondée par Jerry Falwell, pour lesquels il fut généreusement rémunéré. Son prédécesseur, Kevin Mc Carthy, était aussi un fondamentaliste, mais nettement moins fanatique, sans doute parce qu’il ne venait pas du sud profond des États-Unis, comme Johnson, mais de Californie (20)…

Pour conclure, la Chambre des représentants des États-Unis, à majorité républicaine, soutient sans réserve les « petites tribulations » du Grand Israël, conformément à une lecture littéraliste de certains passages de l’Ancien et du Nouveau Testament. La modernité américaine reste encadrée par un certain biblicisme, particulièrement désuet, qui émergea aux États-Unis au début du XXe siècle, entre 1910 et 1915, avec la publication de douze petits fascicules de théologie, rédigés par une quarantaine de théologiens américains, canadiens et européens et intitulés The Fundamentals : A Testimony to the Truth. Ces Fundamentalss’opposaient au darwinisme et à son enseignement dans les écoles américaines. Ils marquaient un rejet des courants modernistes et de la tradition du Social Gospel (« Évangile social »), tout en insistant sur l’inerrance de l’Écriture biblique (21). Le nationalisme apocalyptique est dangereux à plusieurs égards : il diabolise à outrance les adversaires des « vrais croyants » et prône la plus extrême violence en réclamant leur éradication ; il donne à ses acteurs l’illusion de maîtriser le sens de l’histoire, tout en maintenant un certain fatalisme quant aux Fins dernières ; il risque enfin, quand il se mêle de politique et agit sur les milieux militaires, de « déclencher des forces véritablement démoniaques » (22).

Denis Lacorne

 

Pour aller plus loin : Étienne Lhermenault, « Comprendre les évangéliques »

 

1 Une première version de ce texte a été présentée à la conférence du CERI – Sciences Po, sur « Religions et nationalismes en Israël et Palestine », le 14 novembre 2023.

2 « Ce jour-là, le Seigneur [YHWH] conclut une alliance avec Abram en ces termes : “À ta postérité, je donne ce pays, du Torrent d’Égypte au Grand Fleuve, le fleuve d’Euphrate.” »

3 Célia Belin, Jésus est juif en Amérique. Droite évangélique et lobbies chrétiens pro-Israël, Fayard, 2011, p. 323. Voir aussi, plus récemment, l’ouvrage très complet de Daniel G. Hummel, Covenant Brothers. Evangelicals, Jews and U.S.-Israeli Relations, University of Pennsylvania Press, 2019.

4 Victoria Clark, Allies for Armageddon. The Rise of Christian Zionism, Yale University Press, 2007, pp. 220 et 239.

5 Cité par Chris McGreal, dans « Evangelical Christians Flock to Republicans over Support for Israel », Guardian, 6 mars 2023.

6 C. Belin, op. cit., p. 283.

7 V. Clark, op. cit., pp. 201-214, 237-238 et 248-250. Candidat malheureux aux présidentielles de 2000, Gary Bauer est un conseiller du CUFI et membre fondateur du Project for the New American Century, un think-tank néoconservateur fondé en 1997.

Ibid., p. 220. Ancien allié de Netanyahou avec qui il s’est brouillé en 2018, Avigdor Liberman prétendit que les Palestiniens méritaient tous d’être traités « comme les Russes ont traité les Tchétchènes » et que les Arabes israéliens devraient être « décapités à la hache » s’ils tentaient de s’opposer à Israël (ibid., p. 257).

9 Katia Batut-Lucas, « John Hagee, dirigeant du groupe chrétien sioniste américain Christians United for Israel », Théologiques, volume 22, n° 2, 2014, p. 11 ; voir aussi D. G. Hummel, op. cit., pp. 201-211.

10 Adam Gabbatt, « This War is prophetically significant : Why US evangelical Christians support Israel », Guardian, 30 octobre 2023.

11 Louis Imbert, « Les dissensions gouvernementales se répercutent sur l’organe chargé de mener les opérations militaires », Le Monde, 10 novembre 2023 ; Mark Landler, « Viewed Warily by Democrats, a Netanyahu Ally is a Key Conduit to U.S. », New York Times, 7 novembre 2023.

12 Maayan Jaffe-Hoffman, « Meet the Christian Cowboys Defending Israel’s Heartland », Jerusalem Post, 9 novembre 2023. HaYovel est une organisation évangélique, dirigée par Tommy Waller, un fermier originaire de la petite ville de Lebanon, dans le Tennessee. Ses membres s’engagent à ne pas faire de prosélytisme en Israël ou à « gagner des âmes ». Voir Rivkah Lambert Adler, « Are the Christian Cowboys Helping Israel Evangelical Missionaries ? », Jerusalem Post, 18 novembre 2023.

13 Sébastien Fath, Dieu bénisse l’Amérique. La religion de la Maison-Blanche, Seuil, 2004, pp. 95-96.

14 Cité dans Susan Friend Harding, The Book of Jerry Falwell. Fundamentalist Language and Politics, Princeton University Press, 2000, p. 244.

15 Laurie Goodstein, « Falwell : Blame Atheists, Feminists and Gays », New York Times, 19 septembre 2001.

16 S. Fr. Harding, op. cit., p. 229.

17 Denis Lacorne, De la religion en Amérique, Gallimard, « Essais », 2e édition, 2012, pp. 282-320.

18 Déclaration de Mike Johnson à la Republican Jewish Coalition de Las Vegas, le 28 octobre 2023, citée dans Audrey Clare Farley, « Mike Johnson is not your Run-of-the-Mill Christian Zionist », New Republic, 8 novembre 2023. On notera que la proposition de loi de la Chambre des représentants n’a pas été retenue par le Sénat, à majorité démocrate.

19 Denis Lacorne, « Des musées contre Darwin », L’Histoire, janvier 2020 ; Ken Ham, Dinosaurs of Eden. Did Adam and Noah Live with Dinosaurs ?, Master Books, Green Forest, Arkansas, [2001, 2015] 2016.

20 Sur la carrière de Mike Johnson et son extrême conservatisme (interdiction de l’avortement, homophobie, antiféminisme, etc.), voir Ruth Graham, « “Like Winning the Lottery” : Mike Johnson’s Ascent Excites Conservative Christians », New York Times, 5 novembre 2023.

21 Voir l’excellent article de Jean-Paul Willaime, « Fondamentalisme », Encyclopédie du protestantisme, Labor et Fides – Édition du Cerf, 1995, pp. 604-605.

22 Selon les propos du sociologue américain Philip Gorski, dans American Covenant. A History of Civil Religion from the Puritans to the Present, Princeton University Press, 2017, p. 23.

 

Sources : Revue Études, article offert : https://www.revue-etudes.com/article/les-sionistes-chretiens-americains-et-le-conflit-entre-israel-et-le-hamas/26640?utm_source=newsletter&utm_medium=mail&utm_campaign=4311

https://nsae.fr/2024/01/13/les-sionistes-chretiens-americains-et-le-conflit-entre-israel-et-le-hamas/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter-nsae_97

Publié dans Réflexions en chemin

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H
U.S.A. – Israël<br /> Les USA et Israël partagent un même postulat : Israël est le "peuple élu" et les USA sont le "camp du bien". Mentalité soutenue par la lecture un peu naïve de l'Ancien Testament. Les présidents des USA jurent sur la Bible, qui est présente sur les tables de chevet de presque tous les hôtels aux USA. Il est dit que les "pionniers" ont conquis le "far west" avec le fusil dans une main et la Bible dans l'autre. Les Evangélistes (mal auto-nommés) sont plus fans de l'Ancien Testament que de la Bonne Nouvelle de Jésus et de son enseignement (notamment l'amour du prochain, inséparable de l'amour de Dieu).<br /> Pour ce qui est du don de la "terre promise" aux fils d'Abraham (dont les juifs se disent les héritiers légitimes...) : c'est bien écrit dans la Bible, mais par qui ? Par les juifs eux-mêmes (pas une ligne écrite par Dieu). Un bel exemple de "plaidoyer pro domo" en étant juge et partie. N'oublions pas que la Bible est un livre politique écrit (à l'initiative du roi Osias) pour souder les tribus des Hébreux à l'aide un récit fondateur (une "saga"), avec Jérusalem comme capitale politique et religieuse, et son roi de Judée, au détriment de la Samarie et de la Galilée). N'oublions pas non plus que cette "terre promise" a été conquise sur les Philistins (aujourd'hui appelés Palestiniens, même racine linguistique), par les armes (avec soi-disant le soutien du "Deus Sabaoth"). Et ça continue...
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