A l'écoute de la Parole de Dieu
26ème dimanche du temps ordinaire 1/10/2023
Ez, 18, 25-28 ; Ps 24 ; Ph 2, 1-11 ; Mt 21, 28-32.
Les textes de ce dimanche tournent autour des exigences morales pour être en paix avec Dieu. Nous verrons qu’ils ne se limitent pas à cela.
Le texte d’Ézéchiel fait partie du chapitre 18 entièrement consacré à la question de la responsabilité personnelle. Dieu exige de l’homme de s’interdire certaines pratiques, religieuses en renonçant aux idoles, morales qui se ramènent au respect des autres. Sont ajoutées deux exigences positives : nourrir celui qui a faim, couvrir celui qui est nu. Cette exigence divine est simple, mais sans compromis, il en va de notre vie. Et le texte insiste sur la responsabilité de chacun, c’est celui qui pèche qui mourra, celui qui fait le bien qui vivra. Chacun se détermine, il ne faut pas tout mélanger, le fils n’est pas concerné par les fautes du père, et vice-versa. Nous pourrions dire actuellement que si notre éducation, notre entourage, peuvent peser sur nos comportements, il ne faut pas chercher des excuses, nous sommes, chacun, libres et responsables, c’est nous, personnellement qui choisissons aujourd’hui notre façon d’agir. Et Dieu ajoute à la fin ce qui est essentiel, il n’est pas là pour condamner, mais pour nous donner la vie :
« Débarrassez-vous de tous les crimes que vous avez commis et faîtes-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau...Je ne prends pas plaisir à la mort de qui que ce soit, oracle du Seigneur, convertissez-vous et vivez ! » (Ez 18, 31-32).
Nos comportements peuvent être mortifères, c’est notre responsabilité, ce n’est pas Dieu qui donne la mort.
Nous suivrons le Seigneur non pas par nos propres forces, mais en recevant son Esprit qui nous « enseigne ses voies », c’est la supplique du psaume. Que le Dieu de tendresse nous montre le chemin.
Paul nous appelle à vivre avec des sentiments d’amour entre nous. « Si l’on a de la tendresse, si l’on est en communion avec l’Esprit » ayons de l’amour entre nous. Soyons ouverts aux autres, sans intrigue ni vanité mais en toute humilité. Tout un programme de conduite morale. Mais savoir cela ne suffit pas, c’est en suivant le Christ que nous pouvons se comporter ainsi. La source de notre vie, de notre amour mutuel, c’est le Christ qui, pour nous amener à lui, « s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes... il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. » Il est regrettable que soit proposée aussi une lecture écourtée (n’a-t-on pas le temps ou la patience d’écouter toute l’épître prévue?) qui saute cet hymne de la lettre aux Philippiens, alors que c’est sur cela qu’est fondé l’appel à l’amour mutuel. Sans cela on fait de la morale, c’est bien, mais pour nous, chrétiens, c’est le suivi du Christ venu nous chercher qui est notre source. Paul n’est pas un moraliste, ce à quoi il nous appelle sans cesse, c’est de suivre le Christ, l’attitude morale n’est qu’une conséquence.
Dans l’Évangile, Jésus revient sur le sérieux de l’appel à suivre les voies de son Père. Ce ne sont pas nos invocations, nos discours qui comptent, mais ce que nous faisons concrètement. L’important est de croire en sa Parole et de la mettre en pratique, c’est la condition pour avoir la Vie qu’il nous propose. Nos « bons sentiments » ne sont pas une assurance ! Les publicains et les prostituées nous précéderont dans le Royaume (« s’ils revêtent la tenue de Noces », Mt 22, 11).
On a ainsi un ensemble de textes qui, à travers la relation des exigences morales, nous rappelle l’amour de Dieu qui veut nous donner la Vie et qui est la source de ce qui fait notre vie, dès maintenant. Le chemin à suivre est celui du Christ dont l’Esprit est la source de l’amour auquel nous sommes conviés.
Marc Durand