Un monde qui marche sur la tête ?

Publié le par Garrigues et Sentiers

Comparaison n'est pas raison, mais...

Cinq personnes enfermées dans un sous-marin de poche risquent dramatiquement leur vie. États-Unis, Canada et France mettent tout en œuvre pour les sauver. On ne compte pas ce que cela coûte, les lois de la mer l'exigent, et c'est bien. Pour eux, pour leurs proches, nous souhaitons tous qu'ils s'en sortent. Il s'agit d'un chercheur d'épaves - pourquoi pas? - "grand scientifique" affirme-t-on (je ne vois pas le rapport avec son activité) et de plus français. Les autres : le PDG de l'entreprise qui a conçu le sous-marin, et trois "clients" à 250 000 dollars le ticket. Serait-ce la raison du délire médiatique? Rappel à chaque flash d'infos, émissions télévisées spéciales, etc.

 

Ils ont eu le courage de prendre des risques...

Dans la même période, un bateau coule près de la Grèce, environ 600 morts. Inutile de déployer toute une marine pour les sauver, le navire était programmé pour couler sans tarder et le budget de Frontex n'est pas extensible, il a d'autres priorités. Et puis femmes et enfants s'étaient laissés enfermer dans les cales, alors...Ils avaient payé leur ticket, eux aussi, peut-être un peu obligés...1500 euros la place, quand même! Un avion avait bien alerté avant la catastrophe, mais il paraît qu'ils refusaient qu'on les aide! Quant à la centaine de rescapés...ils sont enfermés dans des camps de transit...tout est donc en règle, on n'en parle plus. Les lois de la mer ont été respectées.

S'ils veulent prendre des risques insensés...

 

Comparaison n'est pas raison, mais...

La semaine dernière, une association locale qui aide les demandeurs d'asile fait ses comptes. Son travail : suppléer aux carences de l’État. Elle loge ceux qui restent à la rue, leur apprend le français, comment trouver du travail quand ils en auront le droit, les aide dans leurs démarches, leur verse un pécule en attendant celui de l’État (il faut bien manger un peu pendant les six semaines environ d'attente administrative), elle se mêle même d'organiser des activités culturelles, etc. Uniquement des bénévoles, pas de subventions, elle vit de dons. Budget? 200 000 euros annuels environ. Un petit calcul : cela représente une (deux si on tient compte de ses impôts) journée du salaire de Mbappé, ou si on préfère un millième de la fortune accumulée de Nadal.

Mais si ces gens veulent venir...

 

Nous vivons dans un monde formidable, mais qui marche peut-être un peu sur la tête?

 

Marc Durand

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