A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

12eme dimanche du temps ordinaire 25.06.2023

Jr 20, 10-13 ; Ps 68 ; Rm 5, 12-15 ; Mt 10, 26-33

 

Le prophète Jérémie a subi de nombreuses persécutions au nom de Yahvé allant des calomnies à la torture. Lui-même dit : « La parole de Yahvé a été pour moi source d’opprobre et de moqueries tout le jour ». Il ira jusqu'à maudire le jour de sa naissance. Et son seul recours c'est de crier vengeance et non seulement de la réclamer mais aussi de la voir à l’œuvre adressant à Dieu des reproches. Mais on oublie trop souvent que Dieu réfute la vengeance et répond par l'amour. Ainsi dira-t-il plus loin : « Je susciterai à David un germe de justice ». Ces paroles de colère de Jérémie ne nous viennent-elles pas aux lèvres quelquefois envers ceux qui ne nous aiment pas au lieu de tenter de les transformer en prières de paix ?

 

L'évangile traduit déjà la mort et la résurrection de Jésus. Chaque parole est d'actualité et d'une actualité assez sombre. Nous vérifions dès cette terre le « rien n'est voilé qui ne sera dévoilé, rien n'est caché qui ne sera connu ». Cela peut mettre des années mais un criminel ne peut cacher indéfiniment son crime avec les recherches ADN et les statistiques dans lesquelles par exemple les hommes sont souvent coupables du meurtre de leurs femmes, l'auteur du crime est vite démasqué. Il en est de même pour les abuseurs d'enfants, le nombre de plaintes déposées devient révélateur de l'auteur de ces méfaits. Mais pour Jésus ça va plus loin, si ce qui a été caché sur terre n'est pas révélé, c'est notre conscience à notre mort qui le révélera, une véritable révision de vie nous fera entrevoir et mesurer le bon comme le mauvais car « aucun des cheveux de notre tête ne sera perdu ». Nous récupérerons tout ce qui faisait notre personne dans le Royaume de Dieu.

Jésus nous dit  « N'ayez pas peur, ne craignez pas » trois fois dans le texte. Il est difficile aujourd'hui de témoigner de sa foi. Or des martyrs pour leur foi chrétienne existent encore de nos jours.

À la fin du dernier paragraphe Jésus dit : « Celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux ». Dans le monde sécularisé dans lequel nous vivons avec 59% d'athées ça me paraît difficile d'étaler sa foi, de la crier sur les toits sous peine d'être regardés comme des opposants à la laïcité. Toutefois si cela nous est demandé, nous devons toujours en rendre compte avec une certaine humilité. Mais ça nous est très rarement demandé et ça ne peut se produire que dans un cercle d'amis, dans un groupe fonctionnant avec la même activité et souvent la même foi. Même dans le milieu du travail nous ne pouvons en témoigner qu'avec les personnes avec lesquelles nous sympathisons.

Un écrivain de renom, au cours d'une émission télévisée, qui avouait croire à la résurrection et à l'Eucharistie au milieu de personnes non croyantes ou de religions différentes, s'est entendu répondre : « Vous avez du culot de dire ça ». Pour moi le culot a plutôt une mauvaise image, celle de quelqu'un qui manipule les autres pour obtenir ce qu'il veut. Or, dans ce cas, c'était tout simplement du courage mais il y a longtemps que l'aveu de sa foi ne provoque plus l'admiration ou l'envie mais provoque la réprobation. Sa célébrité les ont empêchés de tourner ses propos en dérision.

N'oublions pas que le premier à renier le Christ a été l'apôtre élu Pierre et qu'il l'a amèrement regretté. Combien de personnes ont été l'objet de révélations dans leur vie et n'y ont pas répondu car cette rencontre avec le Christ creusait un fossé avec leur famille, leurs amis, leur entourage. Mais il y a bien d'autres façons de renier le Christ ne serait-ce qu'en bafouant le deuxième commandement : « Aime ton prochain comme toi-même ».

Le Père est présenté comme le Créateur de tout ce qui vit. Notre vie, l'heure de notre mort lui appartiennent même celle des moineaux. C'est lui Jésus qui interviendra auprès du Père à l'heure de notre mort.

 

Paul dit que le péché ne peut être imputé à personne tant qu'il n'y a pas de loi. Jérémie dira plus loin que la loi de Dieu est déjà inscrite dans notre cœur. Jr 31, 33 « Je mettrai ma loi au fond de leur être et je l'écrirai sur leur cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple ». Il n'est pas précisé si c'était avant ou après la loi écrite et donnée à Moïse.

 

Le psalmiste prie le Seigneur de lui venir en aide car ce qu'il endure dans sa propre famille : « Je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour le fils de ma mère » c'est pour l'amour de la maison du Seigneur. Ces mots rejoignent ceux qui connaissent le rejet de leur propre famille et de leurs amis pour avoir voulu suivre le Christ. Encore un psaume très d'actualité !

Christiane Guès

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