A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

Ez 37, 12-14  ;  Ps 129 ; Rm 8, 8-11 ; Jn 11, 1-45

 

Ce texte de l’Évangile de Jean, appelé résurrection de Lazare, est bien connu. Nous savons pour Lazare que ce n'est pas une résurrection mais un retour à la vie terrestre.

Une question intéressante a été posée à la radio, c'est : Quelle est la vie de Jésus dans le Paradis depuis sa Résurrection ?

Personnellement je crois que Jésus a quitté le Paradis peu de temps après son arrivée et il parcourt la terre depuis près de 2000 ans pour tenter de sauver l'humanité de toutes ses folies. Christian Bobin parle dans son livre « l'homme qui marche » de cet homme qui parcourt des kilomètres pendant sa vie terrestre. En effet au début de cet évangile Jésus revient en Judée pour sauver son ami Lazare malgré la menace de lapidation qui pèse sur lui. Il dira « l'homme qui marche pendant le jour ne trébuche pas car il voit la lumière de ce monde ». Dans son livre Christian Bobin emploie uniquement le présent et non le passé car cet homme Jésus marche toujours pour accompagner l'humanité. Souvenons-nous, sur la croix on s'est aperçu que Jésus était déjà mort et on ne lui a pas brisé les jambes pour activer sa mort comme aux deux malfaiteurs. Il avait été prophétisé qu'aucun de ses os ne serait brisé. Mais il y a plus que cela car ce fait est à la fois réel et très symbolique car c'est pour signifier que Jésus pourra toujours marcher et qu'il marche toujours à-travers les siècles à la rencontre des humains menacés de mort éternelle.

 

Ainsi le réel peut devenir symbole et vice-versa, le symbole peut devenir réel, un réel invisible. Ainsi en est-il de l'Eucharistie toujours célébrée au présent qu'on peut garder en soi comme une mémoire vivante du Christ partagée avec toute la communauté des chrétiens ou comme une réalité invisible, je crois que le choix nous est laissé.

Jésus est pleinement homme devant la souffrance et la mort. Il pleure son ami Lazare. Mais Jésus pleinement Dieu, réagit vivement et très rapidement pour sortir son ami de la mort qui a déjà commencé son œuvre de décomposition sur son corps.

Devant la croyance de Marthe qui était la croyance des juifs de l'époque et encore de maintenant : « Je sais que mon frère ressuscitera au dernier jour », Jésus rectifie cette croyance en supprimant ce long délai d'attente et répond sans employer le futur comme Marthe mais le présent : « Moi je suis la résurrection et la vie » c'est-à-dire : je suis celui qui ressuscite lui-même et qui ressuscite les autres, mais immédiatement après leur dernier soupir et pas au dernier jour du monde.

En faisant revenir Lazare à la vie après son décès depuis quatre jours avec un début de décomposition, Jésus prouve que ce laps de temps assez long, plus de trois jours, confirme une mort définitive mais que la vie ne finit jamais, la mort est vaincue, elle n'aura jamais le dernier mot. Jésus avait déjà fait revenir à la vie le fils unique d'une veuve à Naïm tout comme l'avait déjà fait Élie à Sarepta. Ainsi la résurrection immédiate est donnée non seulement à ceux qui viennent juste de mourir mais aussi à tous les justes du passé qui se trouvent dans le séjour des morts. Jésus vient ainsi signifier qu'il peut élargir ce simple retour à la vie en résurrection. Il reste cependant dans la tradition biblique du prophète qui fait revenir les morts à la vie.

Jésus prie son Père comme s'il avait déjà été exaucé, comme si ce retour à la vie s'était déjà réalisé. Une fois de plus le temps a été aboli dans le processus de demande et de réponse. Avant même la demande, mais demande-t-il puisque le Père connaît déjà son désir ? Jésus en est déjà à l'action de grâce  : « Je te rends grâce car tu m'as exaucé ». Le temps valeur matérielle a cédé la place à l'éternité valeur spirituelle.

Le fait que Lazare sort avec les bandelettes qui lui lient les pieds et les mains prouve que ces bandelettes lui seront à nouveau nécessaires pour sa seconde mort. Les pieds et les mains liés préfigurent les pieds et les mains de Jésus cloués sur la croix, ce retour à la vie est bien une préfiguration de la résurrection de Jésus. Lazare sort aussi le visage enveloppé d'un suaire. Jésus sortira du tombeau sans les bandelettes ni le suaire, celui-ci soigneusement plié car il enveloppait la tête siège de l'esprit. Jésus ressuscité n'aura plus à s'en servir.

Lazare continuera sa vie terrestre avec son corps terrestre pour mourir beaucoup plus tard et retrouver Jésus dans le Paradis.

 

Les autres textes de la liturgie font pale figure à côté de la richesse de ce texte d’Évangile.

Le texte d’Ézéchiel introduit le tombeau ouvert et vide., la seule preuve matérielle qui nous est laissée de la résurrection du Christ.

 

Le psaume lui, introduit la miséricorde de Dieu : « prés de toi se trouve le pardon »

 

Ce pardon est confirmé par Paul : « Si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l'Esprit vous fait vivre.

 

Christiane Guès

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