A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

32ème dimanche du temps ordinaire 6/11/2022


Les textes de ce dimanche tournent autour de la question du martyre, de la fidélité au Christ et de la Résurrection : trois notions intimement liées.


La première lecture, dans le livre des Maccabées, évoque le martyre de 7 frères encouragés par leur mère à accepter cette mort horrible dans un grand ajout de souffrances, afin de témoigner de leur fidélité à Dieu. Bien des exégètes pensent qu'il s'agirait d'un texte tardif, rédigé lors de la destruction du Temple par les Romains en 70, pour ne pas laisser les chrétiens être les seuls à témoigner de leur foi par le martyre, suite à la persécution de Néron en 64. Cette raison est discutable, mais plus tard les Chrétiens semblent s'en être inspirés dans une sorte de concurrence morbide lorsque certains réclamaient le martyre, la souffrance et la mort pour plaire à Dieu ! Il s'agissait d'une grave dérive à laquelle, heureusement, les responsables de l’Église se sont opposés.
 

Ce que l'on peut souligner aujourd'hui, c'est la nécessité de la fidélité au Christ qui peut, dans certaines circonstances, demander un certain héroïsme (mais ne croyons pas trop vite que nous serions des héros !). C'est aussi l'affirmation de la Résurrection (la seule dans l'Ancien Testament), affirmation qui permet aux sept fils l'acceptation du martyre puisqu'il sera suivi de récompense. Sommes-nous fidèles en vue d'une récompense, notre fidélité oblige-t-elle Dieu? Nous serions alors dans un marchandage qui n'a rien à voir avec l'enseignement du Christ et le don d'amour gratuit du Père. Nous sommes appelés à la fidélité par amour, non par intérêt. Cette fidélité n'est pas toujours facile à respecter, il arrive que nous devions souffrir (pas obligatoirement dans notre corps) pour en vivre.

 

Dans le psaume qui suit , nous pouvons alors dire à Dieu, tout simplement, la difficulté que nous rencontrons à lui être fidèle, et notre désir de le rejoindre (mais sans marchandage!):

"Et moi, par ta justice, je verrai ta face :
au réveil, je me rassasierai de ton visage."

 

La lettre de Paul aux Thessaloniciens, lettre tardive écrite après la mort de l'apôtre, témoigne des difficultés éprouvées par les premiers chrétiens dans un monde qui leur était hostile. Ce genre de difficultés a toujours existé, même en période de chrétienté : être fidèle, vraiment, au Christ, n'est souvent pas très bien reçu par l'entourage, par le Monde :

"Si vous étiez du Monde, le Monde aimerait ce qui serait sien. Mais parce que vous n'êtes pas du Monde et que je vous ai choisis et retirés du Monde, à cause de cela le Monde vous hait" (Jn 15, 19)

 

Alors la lettre encourage ces chrétiens de Thessalonique :

"Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père qui nous a aimés et nous a pour toujours donné réconfort et bonne espérance par sa grâce, réconfortent vos cœurs".

 

Elle les appelle à vivre dans l'amour du Père :

"Que le Seigneur conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu et l’endurance du Christ."

 

L’Évangile nous raconte une diatribe entre Jésus et les Sadducéens, avec l'affirmation de la réalité de la Résurrection. Ce texte complète utilement ceux qui sont évoqués ci-dessus, en insistant sur le fait que nous ne savons rien du ciel, il n'est pas le prolongement de la terre, il y a une véritable césure. Vouloir le décrire est vain. Mais cela permet aussi à Jésus de proclamer cette vérité fondamentale sur Dieu :

"Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »

Notre foi en la Résurrection se comprend comme une espérance dans le Dieu de Jésus, Dieu des vivants (nos morts célébrés récemment à la Toussaint sont des vivants, de la Vie de Dieu), qui nous appelle tous à être sujets devant sa face. C'est cela la "Vie éternelle" sur laquelle débouche notre vie présente, qui nous demande la fidélité au Christ, contre vents et marées.

Marc Durand

 

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