A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

1er Dimanche de l'Avent 27/11/2022

Is 2, 1-5 ; Ps 121 ; Rm 13, 11-14a ; Mt 24, 37-44

 

Ces textes écrits à différentes époques et dans différents contextes sont des visions prophétiques sur la venue du Seigneur dans notre monde et pour laquelle il faut veiller. Pour Isaïe veiller c'est monter, c'est-à-dire s'élever, se grandir : « Venez ! Montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob ! » A la place de l'expression  les « derniers jours », dans la Bible de Jérusalem il y a : « dans la suite des temps » sont-ils ceux relatifs à la naissance de Jésus ou à ceux qui viendront à son retour ? Ce n'est pas très net. Mais vu qu'une ère de paix va s'établir il s'agit soit de la suite des temps, soit du retour de Jésus avec la venue du Royaume de Dieu car nous n'avons pas encore vu cette ère de paix s'établir sur la terre.

Cependant il avait été dit aux apôtres : Mt 16, 28 « il en est d'ici présents qui ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le Royaume de Dieu » Ce verset a été repris par Marc et Luc suite à l'annonce par Jésus de son retour. Comme cela a été dit dans une précédente méditation et comme le fait Isaïe, Jésus utilise le langage apocalyptique qui met au présent des événements futurs qui en sont les signes avant-coureurs. Ce sont les dernières générations de Chrétiens qui ne goûteront pas la mort mais les apôtres l'ont pris pour eux. Ce n'est qu'avec le temps qui passait qu'ils se sont rendu compte que ce retour n'était pas pour leur génération. Ils auraient dû savoir que pour Dieu un jour c'est comme mille ans car les lois de l’Éternité ne sont plus celles de notre temps terrestre. L’Éternité c'est la plénitude du temps, le temps terrestre c'est l'écoulement.

Isaïe ne précise pas de durée car du retour du Christ ni le jour ni l'heure ne nous sont connus. Pourquoi ? C'est sans doute dans la volonté de Dieu ce maintien dans l'ignorance pour qu'on ne se dise pas:je n'ai plus qu'à me croiser les bras et attendre, une attitude négative contraire à l'attente positive de la venue du Messie dans nos vies qui exige que nous nous tenions toujours prêts.

 

Saint-Paul nous dit « il faut sortir de notre sommeil » et « la nuit est bientôt finie » Il croit aussi ce retour du Christ imminent. Or la venue du Christ fait l'objet de la vie de chaque chrétien car notre existence peut être reprise à chaque instant et là encore il nous est demandé de nous tenir prêts, de sortir de notre sommeil. Et Paul nous donne des pistes pour cette veille : Rejeter les œuvres des ténèbres,se conduire honnêtement, sans luxure, ni débauche, sans rivalité ni jalousie, se revêtir des « armes » de lumière. Garder notre intégrité dans ce monde est un combat, il faut s'armer pour ne pas succomber aux forces du mal, c'est une lutte de chaque jour contre nos mauvaises tendances.

Simone Weil philosophe et mystique morte en 1943 à Londres à l'âge de 34 ans dit  : « J'ai eu soudain et pour toujours la certitude que n'importe quel être humain, même si ses facultés naturelles sont presque nulles, pénètre dans le Royaume de la vérité (nous dirions Royaume de la sainteté) réservée au génie si seulement il désire la vérité (ou sainteté) et fait perpétuellement un effort pour l'atteindre. »

 

« Tenez-vous donc prêts : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'Homme viendra »

En quoi consiste notre attente pour nous chrétiens de cette venue du Fils de l'Homme ? Cette attente est un engagement dans la foi mais qui exige la totalité de notre être et de notre existence. Nos vies sont trop souvent envahies de divers soucis, de projets, de travail, de questions de santé, de finances. Or pour accueillir ce règne de Dieu il faut privilégier l'essentiel, rester sans cesse ouverts à cette Bonne Nouvelle qui nous a été donnée gratuitement sans oublier sur notre terre la solidarité envers les laissés pour compte de notre système économique les plus fragiles de notre société.

Mais surtout ne jamais porter atteinte à notre prochain et surtout à plus faible que nous, que ce soit en actes, au moyen des mots ou de toute manœuvre de manipulation à notre profit. Même si ces « préparatifs » nous semblent trop longs, trop pénibles nous ne devons pas baisser la garde. Ne jamais perdre Dieu de vue sinon nous serons victimes d'un « déluge » c'est-à-dire de la mort éternelle dans sa violence radicale car nous aurons refusé « l'arche » qui pouvait nous mettre à l'abri de toutes sortes de débordements pernicieux. Les menaces sont précises : « Deux hommes seront au champ : l'un sera pris, l'autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l'une sera prise, l'autre laissée ». La réalité homme/femme de ces menaces englobe toute l'humanité. Les non-croyants et les adeptes d'autres religions n'y échapperont pas non plus. Pour ces derniers sans doute, Jésus nous dit qu'il est peut-être difficile de connaître et d'aimer Dieu car nous ne le voyons pas mais nous connaissons notre prochain et la première condition pour être « pris » ou accueillis dans le Royaume de Dieu c'est de l'accueillir et de l'aimer comme nous-même.

 

Les conséquences de notre veille, de nous être toujours tenus prêts se trouvent dans le psaume : la joie d'abord : « Quelle joie quand on m'a dit : Nous irons à la maison du Seigneur ! ». - le bonheur – la Paix : « Appelez le bonheur sur Jérusalem. - Paix à ceux qui t'aiment – Paix sur toi ».

 

Christiane Guès

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