La clôture de la consultation préparatoire au synode sur la Synodalité dans le diocèse de Marseille

Publié le par Garrigues et Sentiers

Le clôture de la consultation synodale dans la basilique du Sacré-Cœur de Marseille, le 7 mai 2022

Le clôture de la consultation synodale dans la basilique du Sacré-Cœur de Marseille, le 7 mai 2022

Le diocèse de Marseille avait ouvert dans la cathédrale de la Major, lors de sa messe « de rentrée » du 17 octobre 2021, la phase de consultation diocésaine du synode sur la Synodalité qui rassemblera à Rome l’année prochaine les évêques de l’Église catholique.

Sept mois plus tard, le bilan de cette phase préparatoire a été présenté par le Père Brunet, Vicaire général, et l’équipe qu’il a réunie à cet effet (une religieuse et trois laïcs : un couple et une femme) lors d’une assemblée de clôture de la consultation qui s’est tenue le 7 mai de 9 h à midi dans la basilique du Sacré Cœur en présence de 2 à 300 fidèles, aux tempes grisonnantes (sinon plus) pour la plupart, tandis que d’autres fidèles suivaient à distance la retransmission en vidéo de la célébration.

120 contributions écrites ont été adressées à l’évêché (dont 61 de groupes émanant de 24 paroisses sur la centaine que compte le diocèse ; 22 de groupes ne se réclamant pas d’une paroisse ; 17 de mouvements, congrégations et aumôneries ; 6 des services diocésains ; 5 de l’enseignement catholique ; 5 de prêtres et séminaristes, 2 de groupes sur le handicap et 2 des communautés albanaise et africaine) ; elles sont le fait des 1130 personnes qui ont participé au moins à une rencontre.

Le diocèse avait proposé à la réflexion des Marseillais, non le schéma proposé par le Vatican, mais un document plus bref distribué en trois thèmes :

  • Écoute, dialogue et mission
  • Coresponsabilité et écoute de l’Esprit-Saint
  • Écouter, méditer et célébrer

Chacun de ces thèmes a fait l’objet le 7 mai d’une table-ronde d’une demi-heure environ, au cours de laquelle des « sachants », clercs et laïcs, ont débattu d’un choix d’extraits significatifs – des verbatim comme on dit aujourd’hui – des contributions des fidèles, qui avaient été proclamés publiquement auparavant.

Les 120 contributions ont ensuite été remises à l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, qui les a reçues en marquant sa volonté de tirer dès à présent des enseignements de la consultation pour l’Église de Marseille, en fonction du principe de subsidiarité cher au pape François. Comme l’ensemble de la cérémonie de clôture, le texte de son allocution est disponible sur You Tube (https://www.youtube.com/watch?v=j6JuvUg_Rhw).

Fait que l’on peut regretter, l’équipe en charge de la synthèse a pris le parti de ne pas publier l’intégralité des contributions, mais seulement un document de 80 pages de « verbatim » que l’on peut consulter sur le site du diocèse ou en le téléchargeant ci-dessous :

Ce document mérite d’être au moins parcouru pour les paroles de fidèles qu’il retranscrit précisément, car nombre de contributions, apparemment, se limitaient à reproduire des notes prises « à chaud » lors des réunions des équipes. Elles ne témoignent pas seulement des aspirations du peuple chrétien, de ses joies, de ses espérances, de son impatience parfois ; elles disent aussi la satisfaction qu’il a éprouvée à « cheminer ensemble » et le souhait largement partagé de poursuivre cette démarche. Un premier fruit du synode, en quelque sorte !

Depuis, le diocèse a également rendu public la synthèse des contributions qu’il a transmise à la Conférence des évêques de France et que l’on peut consulter en le téléchargeant ci-dessous :

Dans ce document de dix pages (format de rigueur), les deux premières pages exposent les modalités de la consultation locale et deux pages et demi présentent in fine les « orientations futures » pour le diocèse, soit le résumé du discours de clôture de l’archevêque. C’est dire que le résumé des contributions elles-mêmes tient en 5 pages et demi contre 80 dans le document réunissant les verbatim, qui ne reprend lui-même qu’une partie des documents adressés à l’évêché.

Ce sévère émondage – mais comment faire autrement ? – se retrouvera dans la suite du processus synodal, car la conférence des évêques de France doit maintenant rédiger une synthèse nationale destinée à nourrir la synthèse pour le continent européen qui sera seule adressée au Vatican. Ces synthèses continentales serviront enfin de trame au document préparatoire du Synode, dont les évêques débattront à Rome à l’automne 2023.

Puissent-ils retrouver dans ce document préparatoire la sève qui innervait les contributions des fidèles du monde entier et surtout s’inspirer de leur expérience de pasteurs ayant eux-mêmes mis en œuvre dans leur diocèse la démarche synodale voulue par le pape, pour que le synode romain sur la Synodalité ne déçoive pas l’espérance (limitée il est vrai) qu’il a fait naître au sein du « peuple de Dieu », comme on disait au temps du concile de Vatican II.

Benoît Lambert

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