A l'écoute de la Parole de Dieu
6e Dimanche de Pâques 22/05/2022
Ac. 15, 1-2. 22-29 ; Ps 66 ; Ap. 21, 10-14. 22-23 ; Jn 14, 23-29
Dans le livre des Actes, il s'agit de la controverse qui surgit dans la communauté des disciples à savoir si pour recevoir le baptême il faut être ou non circoncis. C'est Pierre qui prendra la parole en disant que les païens chez Corneille ont reçu l'Esprit-Saint sans avoir reçu auparavant le baptême. Il a suffit que tous circoncis et non circoncis écoutent la parole de Dieu pour que l'Esprit-Saint tombe sur eux. Alors rien ne justifiait plus que les païens n'aient pas droit au baptême.
Les apôtres diront : « l'Esprit-Saint et nous-mêmes avons décidé ». Sans cesse les apôtres se réfèrent à l'Esprit-Saint pour témoigner du message évangélique. Le pape François nous dit : « Jésus envoie l'Esprit-Saint auprès de ses apôtres. Il charge l'Esprit-Saint de leur révéler tout ce qu'ils doivent savoir ». Comme l’Église serait évangélique si elle se référait ainsi à l'Esprit-Saint en faisant fi des lois qui condamnent ceux et celles qui n'entrent pas dans son moule et qui pourtant reçoivent l'Esprit-Saint en dépit de l'exclusion dont ils et elles font l'objet. Mais peut-être pouvons-nous espérer des changements positifs avec le synode des laïcs.
L'apocalypse va aussi élargir la promesse de salut à toutes les nations à partir du témoignage des disciples.
Jean a la vision de la nouvelle Jérusalem, la Jérusalem céleste. Elle repose sur la multiplication du chiffre douze (le chiffre des apôtres) qui figure six fois dans le texte. Multiplié il donne soixante douze le nombre des disciples envoyés par Jésus pour aller témoigner (Lc. 10, 1).
Cette grande muraille que Jean aperçoit a 12 portes ; les portes signifient l'ouverture sur le monde entier car il y en a trois à chaque point cardinal. Elles englobent toutes les extrémités de la terre donc toutes les nations sans distinction de culture ou de religion.
La muraille repose sur douze fondations portant les douze noms des apôtres ce qui témoigne de la solidité de la nouvelle Jérusalem que rien ne pourra ébranler car elle s'inscrit sur cette première communauté chrétienne composée des douze apôtres choisis par le Christ qui en est à la fois la pierre angulaire et l'agneau qui a donné sa vie pour elle.
Le psaume chante la joie de toutes ces nations que Dieu conduit et sauve, ces nations accueillies dans les remparts de la Jérusalem céleste.
On retrouve dans l’Évangile comme dans les Actes la promesse de l'aide de l'Esprit-Saint car c'est Lui qui prend les devants. Jésus l'appelle le Défenseur. Et en effet c'est Lui qui nous rappelle à temps et à contretemps les paroles de Jésus, qui nous aide à les discerner et à les garder précieusement dans nos vies. Or garder la Parole c'est aimer Jésus. Combien plus que l'Eucharistie célébrer et vivre la Parole est proche du Seigneur. C'est la façon dont nous aurons mis cette Parole en pratique qui nous jugera car cette Parole est inscrite en nous.
La question posée par Jude avant ce texte introduisait une séparation entre nous (les disciples) et le monde. Jésus disait : « Celui qui m'aime je me manifesterai à lui ». Et Jude lui demande « Mais est-ce à nous et non au monde que tu vas te manifester ? » Or il ne s'agit pas des autres mais de nous les croyants, de ce qui en nous peut refuser d'accueillir la Parole ou d'y rester fermés. Le disciple doit garder dans le cœur le double commandement de l'Amour : aimer Dieu et aimer son prochain. Et cette relation s'ouvre plus largement à l'Esprit-Saint qui au long de notre existence nous fera nous en souvenir. Comme disait un prêtre lors des funérailles de Danielle B. « Elle a aimé Dieu autant qu'elle a aimé les gens, on peut dire qu'elle a eu une vie réussie ». Une vie réussie n'est pas souvent celle que l'on croit avoir eu ou même ne pas avoir eu : une famille, des enfants, la santé, une profession valorisante. Vis-à-vis de Dieu-Amour elle est autre car elle repose sur l'amour qui a été donné.
Pour nous aider à cette vie Jésus nous donne sa paix. Rappelons-nous les disciples au soir de Pâques, ils étaient bouleversés, effrayés et en recevant la paix du ressuscité s'opère en eux un profond changement, ils deviennent heureux prêts pour l'avenir à aller témoigner.
C'est cette paix que Jésus nous donne comme pour les apôtres. Passant de lui en nous elle devient partie intégrante de nous-mêmes, un merveilleux cadeau car plus que de nous la donner, il nous la laisse pour le restant de notre vie supprimant en nous toutes peurs, tous replis sur nous-mêmes. Il s'en sépare pour nous et dans ce don inestimable, il nous laisse la joie d'être sauvés au-delà de la mort et de toutes les épreuves qui peuvent nous atteindre dans cette vie.
Christiane Guès