Quoi qu’il en coûte, voter E. Macron au second tour.
Message adressé par Guy Roustang aux abonnés de la « La lettre de l’ECCAP », dont il est le fondateur, et qui est également membre du Comité de Rédaction de Garrigues et Sentiers. Nous partageons ses conclusions sur la nécessité d’un vote sans équivoque refusant « l’abstention qui menace de faire passer Marine Le Pen » au second tour.
G et S
Comme beaucoup d’autres, je m’étais résolu à voter Mélenchon au premier tour avec l’espoir que cela permettrait de ne pas renouveler le duel Macron-Le Pen au second tour. C’est loupé. Mélenchon a eu beau répéter et répéter à ses électeurs qu’il ne fallait aucune voix pour Marine Le Pen, c’est insuffisant, car cela laisse la possibilité de s’abstenir. Comme le disent les responsables de l’Observatoire des inégalités « chaque voix de moins pour E. Macron augmentera d’autant le score de la candidate du Rassemblement National (RN) que vous aurez donc soutenue ». Le risque est grand que 2 ou 3% de l’électorat ne participe pas au vote, « avec l’absolution implicite de la France insoumise ». Marine Le Pen est aux portes du pouvoir, si elle est élue, c’est en perspective par exemple un apartheid entre les nationaux et les immigrés ainsi qu’une prise de distance par rapport à l’Europe.
Ce 2ème tour est redoutable et l’on comprend le désarroi des jeunes en particulier. « Macron et Le Pen, ils ne nous représentent pas du tout. Ce sont deux options aussi mauvaises l'une que l'autre et on en a marre de devoir choisir entre la peste et le choléra », explique à l'AFP Clémence, 23 ans, étudiante en Master d'anglais à la Sorbonne. « On se demande quel avenir on aura dans quelques années. On s'inquiète pour le climat, la précarité, le climat politique ». « On va avoir cinq ans d'ultra-libéralisme ou de fascisme. C'est une catastrophe pour notre génération. On estime que cette élection nous a été volée et c'est notre avenir qui nous est volé », ajoute Eli, étudiant en master de philo à la Sorbonne, qui lui non plus ne veut pas donner son nom de famille.
Mettre Macron au pouvoir pendant cinq nouvelles années sera une catastrophe (cf. l’article Élection présidentielle et changement climatique du 4 avril 2022) mais moins pire que l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir.
Comme le demande une autre tribune qui s’adresse à E. Macron s’il veut rassembler au-delà de son camp : « Il incombe au président sortant de faire refluer l’abstention qui menace de faire passer Marine Le Pen », au lieu de s’enfoncer dans la défense de son projet. Cette tribune avance quelques pistes, notamment : faire vivre la démocratie sociale, inventer de nouvelles formes de consultation sociale comme aurait pu l’être la convention citoyenne sur le climat etc.
Guy Roustang