A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

7eme Dimanche du Temps Ordinaire 20/02/2022

1 S 26, 2.7-9.12-13.22-23 ; Ps 102 (103) ; 1 Co 5, 45-49; Lc 6, 27-38

Le psaume et l’évangile de ce jour parlent de la même chose : la miséricorde divine, à laquelle nous sommes d’ailleurs conviés. Le psaume 102, l’un des plus beaux et des plus tendres, révèle Dieu, avant l’évangéliste Jean (1 Jn 4,8), dans son essence : l’amour.

«Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour». Compte tenu de ce nous sommes, ce qu’est l’homme : avare, coléreux,, envieux, glouton, luxurieux, orgueilleux, paresseux … [et oui ! les 7 péchés capitaux, par ordre alphabétique, qui nous collent à la peau plus ou moins profondément], il est bien heureux pour chacun d’entre nous que Dieu soit clément et miséricordieux.

Comme dans les contes orientaux, le psalmiste use d’une image poétique pour majorer le réel : «Aussi loin quest lorient de loccident, il met loin de nous nos péchés», c’est à dire, en fait, qu’il les oublie, car l’orient est à l’opposé de l’occident et, dans l’impossibilité des communications rapides à l’époque biblique, cela pouvait signifier qu’il ne les connait même plus.

Mais la conséquence de cet amour paternel, c’est qu’il doit susciter en nous la réciproque pour nos frères. Car «la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous» (Lc 6,38). Souvenons-nous de la parabole du «Serviteur impitoyable» (Mat 18,23-35). Un serviteur doit 10.000 talents à son maître, soit, sauf erreur, l’équivalent de plus de 14 kg d’or (à l’époque de Tibère), somme énorme ! «Ému de compassion» devant son apparent désespoir, le maître lui remet sa dette. Or, au même moment, ce même serviteur fait jeter en prison un collègue qui ne lui devait que 100 deniers (4 décigrammes d’or). Les compagnons de celui-ci, scandalisés, rapportent cette aventure au maître, qui «irrité livra l’ingrat aux bourreaux, jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il devait».

Alors, il nous faut aimer tous nos frères, ce qui constitue le plus grand commandement (Mat 22,34-40) : aimer Dieu et son prochain comme soi-même, et non seulement ceux qui sont sympathiques, «aimables», mais aussi, à l’imitation de Dieu, les «ingrats et les méchants» (Lc 6,35). Cela nous parait difficile, presque contre nature, de devoir aimer ses ennemis, c’est à dire des gens qui ne nous aiment pas du tout, voire qui nous ont fait du mal. Mais, pour ceux qui croient au péché, celui ci n’est-il pas une déclaration d’opposition, de guerre, par rapport à notre notre «seul maître» (Mat 23,10) : Dieu, Père et Fils.

Et c’est vrai, quand on y réfléchit : « si vous faites du bien à ceux qui vous en font …  si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour», en quoi ces gestes sont-ils méritoires ou simplement remarquables ? Seulement «naturels, d’une honnête mais médiocre réciprocité. Et cet amour des ennemis nous mène loin, puisqu’il ne faut même pas juger la personne considérée, et encore moins la condamner, mais seulement l’aimer. On voit aujourd’hui ce «commandement» accompli par des victimes d’attentat terroriste ou d’agressions sexuelles, qui parviennent à pardonner à leurs bourreaux.

Décidément, notre foi, si elle dépasse une somme de croyances et de rites, mais plonge au cœur de la vie de Dieu, de la vie en Dieu, est bien difficile ; mais, si l’on en croit l’expérience de ceux qui ont réussi à la vivre ainsi, elle est source de paix et même de joie.


 

Marcel Bernos

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A
un beau message de vérité dans la simplicité<br /> merci !
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