A l'écoute de la Parole de Dieu
1er Dimanche de l'Avent (année C) 28/11/2021
Jr 33, 14-16 ; Ps 24 (25) ; 1 Th 3, 12 – 4, 2 ; Lc 21, 25-28.34-36
Avec ce premier dimanche de l’Avent, commence une nouvelle année liturgique. C’est une chance de disposer d’un calendrier qui nous refait suivre, chaque année, le parcours du salut. Non pour rabâcher en nos crânes rebelles des vérités arrêtées, mais au contraire pour nous donner l’occasion de renouveler notre vie pour Dieu et avec Dieu. De nombreux spirituels insistent sur la possibilité de rattraper nos erreurs, de nous amender, de nous redresser après une chute sur le chemin, de «recommencer» notre vie sans être prisonnier du passé. Déjà Isaïe (43, 18) l’avait proclamé : « Ne vous souvenez plus d'autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau». François d’Assise nous propose, brièvement mais de façon réaliste une espérance sur ce sujet : «Chaque matin est un commencement». Ce que confirme François de Sales (un maître que nous aurions intérêt à relire tant sa sagesse spirituelle est à la fois douce, exigeante et «moderne» : « Commençons tous les jours à mieux faire ».
Le texte de Jérémie peut se résumer aisément. Le bonheur, auquel chacun aspire, ne peut exister que dans un climat de sécurité. On ne peut être heureux si pèsent sur nous des menaces ou une instabilité de l’environnement social. Et une vraie sécurité ne peut être obtenue que si règne la justice. Est-ce que ce constat si simple, si évident, ne devrait pas devenir le programme de tout gouvernement soucieux du vrai bonheur de son peuple ?
Sans justice, les contraintes inhérentes à la vie en société paraissent rapidement arbitraires, deviennent agressives, voire oppressives. Reste, bien sûr, à définir la justice. Ainsi l’égalité, obsession contemporaine, est-elle toujours juste ? Ne doit-elle pas, parfois, céder le pas à l’équité ? Salomon a su trancher ce débat : l’égalité aurait dû faire découper le nouveau né contesté : à chacune la même part. L’équité et la justice ont consisté à savoir de quelle femme il était réellement l’enfant.
Mais comment savoir le juste en vérité ? Le psaume 24 laisse entendre que le maître en la matière est le Seigneur lui-même, à qui il faut demander de nous l’enseigner. Mais comment être sûr que cet enseignement vient bien de lui et non de notre imagination ou d’injonctions frauduleuses ? Surtout, il est bon et urgent de se garder de ceux qui prétendent avec assurance, et parfois arrogance, parler en son nom.
Après ces textes annonçant le bonheur dans la justice, l’évangile de Luc nous avertit qu’avant la parousie, il y aura une période de catastrophes diverses dues à l’homme ou venant des forces de la nature. Si l’on avait mauvais esprit, on constaterait que, depuis des millénaires, les hommes subissent des catastrophes : guerres, inondations, famines, tremblements de terre, épidémies, éruptions volcaniques … Et la «fin du monde» se fait attendre. La fin d’un monde ou la libération (Lc 21,28) ? Dans tous les cas, un conseil vital permanent : rester éveillés, c’est à dire conscients, et debout, prêts au changement de monde. Et, pourquoi pas ? dès maintenant.
Marcel Bernos.