A l'écoute de la Parole de Dieu
16eme Dimanche du Temps Ordinaire Année B 18/07/2021
Jr 23, 1-6 ; Ps 22 ; Ep 2, 13-18 ; Mc 6, 30-34
Qu'est-ce qu'un pasteur ?
Le pasteur ou le berger dans le 1er Testament c'est celui qui doit conduire son peuple avec justice (Jérémie nous en donne plus loin la définition avec David), et dans le second Testament c'est l'image du prêtre qui doit enseigner ses fidèles afin de faire grandir en eux la foi. Mais le seul vrai pasteur qui peut donner la vie et la vie en abondance c'est Jésus lui-même.
Jérémie nous dit : « Je susciterai pour David un Germe juste. Il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice ».
Malheureusement dans le 1er comme dans le second testament il y a de faux prophètes, de mauvais pasteurs qui n'agissent que pour leur propre intérêt, que pour marquer qu'ils possèdent un certain pouvoir sur le peuple Hébreu au temps de Jérémie et sur le peuple chrétien de nos jours.
Le mauvais pasteur ne conduit pas son peuple vers la vie mais vers la mort, dans ce sens il est facile de le reconnaître.
Heureusement avec ce nouveau pasteur qui va naître et qui pour nous est déjà là et dont le nom sera « le Seigneur est notre justice », Jérémie promet des jours meilleurs pour son peuple.
Mais hormis les défaillances, les abus que nous avons pu constater dans l’Église elle-même, ne mettons personne à l'index car si nous considérons que nous sommes tous prêtres, prophètes et rois lequel d'entre nous peut s'estimer avoir été le meilleur berger du monde, avoir entièrement rempli sa mission de chrétien sur cette terre ? Avons-nous été fidèles en permanence à la loi de Moïse revivifiée dans l'Amour de Dieu et du frère proclamé par Jésus ? Avons-nous toujours pratiqué la fraternité, la solidarité, l'accueil de l'autre ? N'avons-nous jamais prononcé de condamnations, de jugements ? Il est si facile de voir la paille dans l’œil du voisin et pas la poutre dans le nôtre.
Le psaume 22 est un hymne au Seigneur à ses bienfaits, à sa sollicitude, à sa protection, à son amour qui nous accompagne et nous guide. Avec lui nous pouvons franchir tous les obstacles même les plus infranchissables semés sur notre route.
Dans l'épreuve, dans l'adversité, faisons-nous entièrement confiance à ce Seigneur qui nous aime, nous conduit et nous sauve ?
Ce psaume est un hymne au présent et qui sera toujours au présent. Avons-nous assez d'espérance en nous pour rompre avec un passé dans lequel a pu dominer l'indifférence, le mépris, la souffrance, l'échec, l'absence de Dieu, pour nous tourner résolument vers l'avenir ?
La réponse de Paul dans son épître aux Éphésiens c'est la paix du Christ qui va nous y aider.
Il y a quatre fois le mot paix dans ce court passage. Mais rappelons ce qu'est la paix dans les Évangiles. La paix, c'est d'avoir la plénitude de l'amour de Dieu en soi. A sa résurrection, Jésus dira souvent à ses apôtres « La paix soit avec vous »
En réconciliant l'humanité, en lui donnant sa paix par le don de sa vie sur la croix et en aimant jusqu'au bout, le Christ a voulu créer avec l'humanité un homme nouveau promis à la vie éternelle en ouvrant à tous l’accès au Père.
L'urgence et la priorité dans l’Évangile c'est toujours la mission. Celle-ci prend le dessus même sur un temps de repos nécessaire.
Nous voyons Jésus attentif à ses apôtres revenus épuisés du labeur de la journée en leur disant de prendre un peu de repos mais Lui reste davantage attentif à ceux qui sont seuls, malades, dans la détresse physique ou morale. Sa compassion passe en priorité et en urgence à ceux-là, leur apporter à eux aussi la paix de Dieu.
Cela nous invite à reconnaître que notre seul vrai pasteur c'est le Christ. Mais dans un monde sécularisé à 95 % et multi-religieux il est de plus en plus difficile et nous ne voyons pas la façon de nous engager dans cette mission. Et la question demeure assez lancinante :
« Comment annoncer l’Évangile tout en sachant que nous sommes invités au respect de l'autre et au dialogue interreligieux ?... Dans son dessein d'amour, Dieu ne s'engage pas envers une religion particulière mais envers l'ensemble de l'humanité (Cardinal Joseph de Kesel ) »
Vivre les valeurs de l’Évangile tout simplement, continuer à nous réunir pour prier, pour partager, pour célébrer ensemble sachant que nous sommes tous différents, que cette différence ne doit pas être un obstacle à l'accueil de l'autre, que plusieurs chemins mènent à la rencontre de Dieu quelle que soit l'existence ou la religion de ceux et de celles que nous rencontrons ou qui peuvent venir vers nous. Vivre à l'image des moines de Thibirine dont le seul témoignage était leur existence même en milieu non-chrétien.
Jésus n'a jamais établi de catalogue. Il est allé à la rencontre des « sans berger » sans se préoccuper s'ils étaient sans péché ou non-juifs.
Christiane Guès