Un appel de la CCBF : « Transmettre le feu et non pas adorer les cendres »
Lors du Rendez-vous qu'elle a organisé le 29 mai sur le thème « L’Église en mal de transformation » la CCBF, avec l’ensemble de ses adhérents et de ses sympathisants, a appelé les baptisés « à exercer pleinement leurs responsabilités dans l’Église, peuple de disciples, à travailler à sa transformation et à contribuer, par leurs charismes, leur ouverture et leurs prises de parole, à son attractivité comme communauté vivante qui fasse sens dans le monde tel qu’il est. »
Notre blog qui se veut, comme la CCBF, une « Voix » au sein de l’Église catholique, ne peut que s'associer à cet appel. Sans trop d'illusions cependant, tant l'institution demeure décidément formatée par le cléricalisme en dépit des objurgations du Pape François. Mais il est du devoir des fidèles de faire entendre leur voix « à temps et à contretemps », dussent-ils avoir l'impression de prêcher dans le désert.
G & S
Pour ce troisième Rendez-vous, la CCBF approfondit l’analyse des dysfonctionnements de l’Église catholique. Elle identifie quelques impasses : « l’affaire » du Centre Pastoral Halles-Beaubourg installé depuis 1975 dans la paroisse Saint-Merry à Paris, la situation des prêtres mariés et les situations douloureuses des femmes et des enfants de prêtres privés de reconnaissance et souvent de secours. Dans ce troisième RDV, la CCBF a proposé, comme base de réflexion pour l’action une exploration du droit canon, et de ses ressources méconnues des laïcs ainsi que les analyses lucides du professeur Hans Küng, théologien très actif et vigilant, qui exhortait à la transformation de l’Eglise catholique, notamment sous le pontificat de Jean- Paul II dont il a largement souligné les paradoxes.
Transformer l’Eglise, en pleine tourmente d’abus de tous ordres et en désaffection croissante est une urgence vitale qui demande une prise de conscience sérieuse de la situation et une vraie décision : ne pas servir le déclin du christianisme. Des membres du peuple des baptisé.e.s, à la recherche avec la CCBF de nouvelles modalités de vie ecclésiale – dans la nef, sur le parvis, aux périphéries – partagent ce constat pour agir. L’histoire de ces 50 dernières années montre qu’il est temps que les baptisé.e.s s’en mêlent car la situation est trop complexe pour la laisser aux seules mains des clercs. La transformation doit être théologique, canonique, et pratique. S’inspirer des protocoles de transformation des grandes organisations de la société civile est une manière de participer à l’action de l’Esprit qui, lui, n’exclut jamais le réel.
La sociologie propose trois items pour penser le mécontentement et le déclin qui l’accompagne, qui permettent à chacun de se situer et peut-être de se déplacer : « partir, donner de la voix, rester ». Une quatrième catégorie a été ajoutée plus tard : l’apathie, soit « ne pas réagir ». La Conférence des baptisé.e.s est manifestement du côté de la « Voix » dans l’Église, voix par fidélité à la Parole, mais aussi parce que « la tradition, c’est transmettre le feu et non pas adorer les cendres », selon la définition de Gustave Mahler, évoquée en 2019 par le pape François en clôture des travaux de l'Assemblée spéciale du Synode des évêques pour la Région panamazonique.
Conférence des baptisé.e.s
La Conférence des Baptisé-e-s : La CCBF est un réseau de personnes et d’associations 1901 qui rassemble des chrétiens d’ouverture. Au centre de ce réseau, une association (la Diaconie des baptisé-e-s) gère les services communs et mutualise les expériences. Le réseau promeut une véritable opinion publique dans l’Église et contribue par des prises de positions et des services -célébrations, lectures suivies d’évangiles, formation, conférences, forum de discussions, etc.- à se mettre dans le sillage de l’Église synodale prônée par le pape François.