À l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

11eme Dimanche du Temps Ordinaire 13 juin 2021

Ez 17, 22-24 ; Ps 91 (92) ; 2 Cor 5, 6-10 ; Mc 4, 26-34.
 

Nous sommes enfin rentrés dans le « temps ordinaire », dans lequel le Christ nous invite à déployer en Église les trésors du salut issu de sa Pâque, à être à l’écoute de cet enseignement qui nous appelle à le suivre, à être fidèles à sa Parole sans en occulter ce qui nous bouscule, nous heurte parfois. Les disciples l’ont été plusieurs fois, nous ne sommes pas mieux lotis.

 

Le prophète Ézéchiel nous annonce l’action de Dieu pour son Royaume, il plante une toute jeune ramure qui « portera des rameaux, et produira du fruit, elle deviendra un cèdre magnifique ». Il relève ce qui est renversé, reverdit ce qui est sec, renverse et fait sécher ce qui se croyait élevé et vert. Autant dire que c’est Dieu qui nous crée et non notre propre puissance. Pour finir Ézéchiel a une de ses formules inimitables, bien dans son style : « Je suis le Seigneur, j’ai parlé, et je le ferai ». Dieu ne fait pas ici dans le sentiment, Ézéchiel est le prophète qui à maintes reprises révèle la grandeur de Dieu qui fait, que les hommes fassent ou non de leur côté. Dieu est au-dessus de nous, il faut prendre cela au sérieux, il en va de sa gloire (c’est-à-dire de son être de Dieu que nous devons reconnaître). Par ailleurs c’est le même prophète qui fait dire à Dieu « j’extirperai de leur chair le cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair » (Ez 11, 19 ; 36, 26) ou encore qui annonce comment il va s’occuper de ses brebis (Ez 34) : un Dieu aimant et attentionné.

 

Le psaume d’action de grâces nous permet de louer le Seigneur pour ce salut qu’il nous offre. Psaume d’espérance, aussi, de confiance dans l’action de Dieu.

 

Saint Paul s’appuie sur cette confiance. Et il nous rappelle que nous sommes encore sur terre. A son époque les premiers chrétiens (et lui aussi) pensaient que la Parousie était imminente, qu’elle atteindrait certains d’entre eux encore vivants. « Cette génération ne passera pas que tout cela ne soit arrivé » (Mc 13, 30), c’était donc la conviction des disciples. Mais à l’Ascension Jésus a renvoyé les hommes vers leur Galilée, l’extérieur, au-delà de leurs frontières, chargés de la mission d’annoncer la bonne nouvelle, pas de fuir dans un ciel déjà là. Nous sommes sur terre et devons y prendre nos responsabilités, et en cela « notre ambition, c’est de plaire au Seigneur ». Quant à la rétribution selon ce que chacun a fait, on peut l’équilibrer par la « justification » : nous sommes sauvés par le don du Christ à son Père et la grâce qui nous est offerte (par exemple Rm 5), non par nos œuvres.

 

L’évangéliste compare le Royaume à la semence, ou au grain de moutarde, qui donnent naissance aux épis source de richesse et à l’arbuste qui abrite les oiseaux et nous donne de l’ombre (valeur très recherchée en Palestine!). Rien ne se voit au départ, mais Dieu est à l’œuvre et fait germer dans le secret les semences que nous sommes (mais « si le grain ne meurt... »).

 

Jésus parlait en paraboles, qu’est-ce à dire ? Que c’est à nous de comprendre, d’interpréter. Il a aidé ses disciples, ils étaient débutants. Ceux-ci nous ont placé les paraboles dans tout un ensemble de textes qui doivent nous guider. Il nous reste à ne pas se contenter de la surface, mais à creuser, chacun pour soi, chacun en Église, pour entrer dans cette Histoire qui a commencé avec la Résurrection, comprendre ce que le Seigneur attend depuis notre état de semence.

 

Marc Durand

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