À l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

6ème Dimanche de Pâques Année B 9/5/2021

Ac10, 25-26 .34-35.44-48 ; Ps97 ; 1Jn4, 7-10 ; Jn 15, 9-17

 

L’amour fait vivre. La Pentecôte approche : l’Esprit souffle en tempête dans ces textes qui nous disent que vivre, c’est être en relation.

 

La 2ème lecture (1 Jn 4, 7-10) nous met sous les yeux une radiologie de Dieu : il est le Vivant, car il n’est que relation : Chacun, Père, Fils, Esprit trouve leur singularité par l’amour de l’autre. Plus ils aiment et se donnent, plus ils sont eux-mêmes, comme un père ou une mère ne sont jamais tant eux-mêmes que lorsque, donnant tout ce qu’ils sont, ils font grandir leur enfant dans toutes ses potentialités. Un professeur n’est jamais tant « maître » que lorsqu’il communique à son étudiant tout son savoir, y compris les méthodes pour l’acquérir, grâce à celles-ci et, à ses talents personnels, le disciple deviendra lui-même un maître dans sa spécialité.

 

Dans l’Évangile (Jn 15, 9-17) Jésus continue avec ses disciples la même « logique du don » qu’avec le Père. Il franchit une étape nouvelle : désormais « je ne vous appelle plus serviteurs mais amis ». L’ami est celui sur qui on peut compter dans les moments difficiles, à qui on peut tout dire mais qui en même temps, dans les moments de dérapages possibles, peut dire les paroles de vérité qui redonnent vie. Pour les disciples, cette amitié est née de leur vie commune avec Jésus : repas partagés, pêches, bains, partage de l’enthousiasme des foules devant les miracles, mais aussi de la tension par la croissance de l’hostilité et de la haine. Mais surtout, Jésus vit avec eux cet amour même reçu du Père. Il donnera sa vie pour eux. À leur tour ils donneront leur vie pour annoncer la bonne nouvelle de l’amour du Père révélé en Jésus Christ.

 

La vie des disciples sera bousculée par cette expérience de la Bonne Nouvelle. Pierre est stupéfait en découvrant que l’Esprit, réservé jusque-là au « peuple élu » est présent aussi chez les païens. Tous, ils vont devoir sortir du ghetto judéo-chrétien, de leurs représentations étriquées pour aller « aux marges » chez les « nations ».

 

Pour nous aujourd’hui, nous serons bousculés par l’annonce de la Bonne Nouvelle. D’abord en réalisant dans notre vie que nous sommes les « amis de Dieu » non pas théoriquement, mais dans le quotidien de la vie. C’est une prétention tellement formidable que nous n’arrivons pas à y croire et à en vivre. Une amitié, comme un amour, bouleversent une vie. De plus, une bonne nouvelle ne se vit pas en solo ; on la partage, non seulement entre frères chrétiens mais avec tous les hommes habités par l’Esprit. Cela signifie aussi qu’un ami peut être un visage de Dieu auprès de nous. Remercions-le pour tous ces amis proches ou éloignés, dans le temps ou l’espace.

 

En conclusion, quelques questions : comment nourrir cette relation d’amitiés, vis-à-vis de Dieu ? vis-à-vis de ces amis, notamment ceux qui sont loin, âgés ou malades ? Sachons en créer de nouveaux, selon les rencontres de la vie, comme pour Pierre et Corneille.

 

Pierre a enfreint les règles de bonne conduite en accueillant des païens. Saurons-nous enfreindre les règles pour accueillir chez nous des « gens de rencontre » ? mais aussi comme Pierre, rendre compte de ces « infractions » à l’Église ?

 

Qui sont pour nous « les nations » ? où sont nos Corneille ?

 

Que l’Esprit de Pentecôte nous aide à répondre à ces questions et à en poser d’autres.

 

Antoine Duprez

 

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