A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

 

Septième Dimanche de Pâques Année B 16/05/2021

Ac 1, 15-17.20a.c-26 ; Ps 102 ; 1 Jn4, 11-16 ; Jn17, 11b-19

 

Dans le livre des Actes nous assistons à une première élection, premier pas vers une institution de ce qui a été choisi par le Christ c'est-à-dire le nombre de douze personnes ayant chacune une charge spécifique.

De plus ce choix de la douzième personne devant remplacer Judas doit se faire sur quelqu'un qui a accompagné les apôtres toute la durée du ministère de Jésus depuis son baptême par Jean jusqu'à sa mort et son ascension dans le ciel. Cette fidélité dans l'accompagnement est un gage de la bonne foi de la personne élue, une garantie pour la mission qui lui sera confiée. Une prière est adressée à Dieu pour qu'Il désigne celui qui va être élu et le choix se fait par un tirage au sort.

La situation matrimoniale de la personne n'entre pas en ligne de compte. Il est vrai que l'élu est obligatoirement un homme, l'élection d'une femme à cette époque là étant impensable, elle l'est d'ailleurs toujours, l'évolution ne se fait qu'à petits pas. Le critère requis, le plus important c'est de croire en la résurrection et en devenir témoin.

Nous pouvons nous poser la question : comment suis-je moi-même témoin de la résurrection et de l'amour de Dieu dans ma vie ?

 

La première lettre de Jean nous donne une piste. Nous devons nous aimer les uns les autres.

« Dieu, personne ne l'a jamais vu » Avons-nous réfléchi à cette affirmation ? Le réel de notre connaissance, le réel de notre vie ne vont pas jusque là. Personne ne connaît vraiment Dieu. Alors la seule façon de devenir témoin de cet amour infini c'est de nous aimer les uns les autres. Dans cette action de sans cesse veiller à cette fidélité d'un amour fait de respect, de solidarité, d'accueil les uns envers les autres, Dieu nous donne part à son Esprit. Dans tout acte d'amour nous attestons comme les disciples que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. Alors nous demeurons en Dieu et Dieu demeure en nous.

 

L’Évangile donne la seconde piste qui s'adresse plus particulièrement aux disciples. Jésus adresse cette prière à son Père : « Garde mes disciples unis dans ton Nom, le nom que tu m'as donné » . Le nom dépasse la simple désignation de la personne pour cibler sa qualité, ici c'est la relation entre le Père et le Fils : « Pour qu'ils soient un comme nous-mêmes » et il ajoute : « Pour qu'ils aient en eux ma joie et qu'ils en soient comblés ».

Nous pouvons nous associer à cette dernière et longue prière du Christ et la recevoir comme les disciples ont dû la recevoir dans la confiance et dans la joie.

Comment être artisan de cette unité proclamée par le Christ ?

« Qu'ils soient un » trop souvent cette expression fait référence pour la recherche d'unité entre les différentes Églises chrétiennes. Mais l'unité y est déjà présente puisque le critère principal est une même foi dans la Parole du Christ au sein de ces Églises.

Une recherche frileuse de l'Institution se dirige plutôt malencontreusement non pas sur l'unité qui fait part à la diversité mais sur l'uniformité. On veut une semblable interprétation des textes, des sacrements, des déroulements de célébrations, de l'accueil sélectionné des fidèles avec toutes les conséquences qui en découlent Et on voit se glisser perfidement la « pensée unique » au sein même de l’Église catholique alors que Jésus met la Parole de Dieu en avant.

Il faudrait garder aussi à l'esprit que chacun de nous participe plus ou moins à la construction de cette tour de Babel. Nous demandons souvent une Église assez ouverte pour accueillir et aller aux périphéries comme le proclame le Pape François. Mais n'avons-nous pas nous-mêmes des difficultés à reconnaître les autres avec leurs différences, leurs défauts, leurs situations de famille et à rajouter d'autres jugements négatifs aux seuls interdits fixés par l’Institution ? Or souvenons-nous que la tour de Babel n'a pas d'avenir.

Aussi Jésus finira cette partie de la prière à son Père par ces Paroles : « Garde-les du Mauvais », il y a trois fois le verbe garder dans ce texte et « Sanctifie-les dans la Vérité car Ta Parole est vérité ». Aussi ne cherchons pas à rajouter des directives mensongères qui ne viennent que de nos cogitations, de nos jugements, de nos condamnations en fait du « Mauvais ». Contentons-nous du contenu des évangiles en gardant la Vérité de cette Parole de Dieu en nous.

 

Christiane Guès

 

 

 

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