A l'écoute de la Parole de Dieu
6eme Dimanche ordinaire Année B 14/2/2021
Lev13, 1-2.45-46 ; Ps31 ; 1Co10, 31-11, 1 ; Mc1, 40-45
Les médias nous saturent de prédictions alarmantes sur le covid 19. La liturgie de ce 2ème dimanche, emboîte le pas de la maladie, mais autrement.
Dans la première lecture ( Lev.13,1 – 2, 45 – 46) on croirait lire un arrêté du « ministère de la santé » sous Moïse : pas de couvre-feu, mais un confinement radical pour les lépreux. Certes, le virus de la peste était beaucoup plus mortel que notre virus actuel 1. Il n’y avait pas de vaccin : l'exclusion avec interdiction radicale de toutes relations était le seul remède: « le malade, impur habitera à l'écart du camp. » Comme seules ressources, la mendicité. Dans les rares cas de guérison, le guéri devait se faire enregistrer par un prêtre.
Dans l’épître, (1eer Cor 10,31-11,1) Paul donne à la nouvelle communauté chrétienne de Corinthe les ressorts d’une vie sociale : d’abord vivre pour la gloire Dieu, s'adapter à tout le monde, juif païens et chrétiens, ne pas chercher son intérêt personnel, mais l'intérêt commun.
Dans l'Évangile, Marc, 1,40-45 Jésus, rencontre un lépreux, sans craindre la contagion. Pris de compassion, il écoute sa demande , le touche et le guérit tout en respectant les pratiques en cours : « va te montrer aux prêtres ». Jésus veut des hommes et des femmes vivants ; c’est le sens des nombreux miracles , des « signes du Royaume », des preuves de l’ amour de son Père pour les hommes ses frères.
Comment vivre personnellement et collectivement aujourd'hui ces messages en période de pandémie ?
D’abord, en prenant au sérieux la maladie, par le masque, les geste barrières, le vaccin selon ses convictions.
Si l'on est soignant, C’est d’abord notre compétence professionnelle qui est en jeu2, mais pas uniquement : malgré les surcharges de travail, accueillir les patients avec compassion, eux et leur stress. Ce dont ont besoin les malades, ce sont à la fois de soins médicaux, mais aussi une présence et un soutien.
Si l'on est « patient », être patient et remercier les soignants pour leur travail et leur attention. Atteint d'un cancer agressif, J’en fais l’expérience personnelle actuellement par l'accueil et la compétence de tout un service de radiothérapie à l’hôpital et particulièrement de la doctoresse. Elles sont, pour moi figure de la gratuité de Dieu,3 . Sachons, comme le lépreux guéri de l’Évangile, « eucharistier » pour les soins reçus, a l’encontre de la tendance naturelle de « râler » contre tous les manques : pas de vaccin, pas de masque etc. etc.
Que cette période soit aussi une occasion d'inventer un nouveau vivre ensemble, et de nouvelles formes de solidarité entre générations : sans penser d’abord pas à son intérêt personnel » mais au bien commun, en portant le masque, faisant preuve de solidarité par des courses pour des voisins handicapés, passer un coup de fil, visiter des gens isolés, faire dans le quartier des travaux de dépannage urgents4..
Pour les personnes âgées, Ce peut-être aussi d’ entendre cet appel de préparer ces situations de fragilité que l'on cherche si naturellement à éviter. Tôt ou tard nous aurons le « grand passage » à faire. Pourquoi ne pas s'y préparer sereinement, pour ne pas laisser à nos proches des tâches qui nous reviennent . Commencer à ranger et à vider des armoires, mettre en ordre ses papiers…Pourquoi ne pas innover avec notre entourage dans notre façon de participer à l’Eucharistie. ?Ce serait une façon de découvrir en quoi ma foi en Dieu qui a ressuscité Jésus Christ, me fait déjà vivre aujourd'hui dans la fragilité, de cette vie nouvelle de ressuscité .
Antoine Duprez
1- A titre d’exemple, en 1431 la peste noire fit à Tournay en Belgique 25 000 morts sur une population de 30 000 habitants
2- Après une grave opération, je ressens encore le bien être apporté par un lit bien fait par une aide-soignante très attentionnée !
3- Ces ,soins certainement très onéreux, dont malheureusement je ne connaîtrai pas le coût sont totalement gratuits
4- J’ai été frappé lors de la dernière émission de Jour du Seigneur par la créativité d’une soignante photographe qui a transformé l’atmosphère stressée d’un service d’hôpital en tapissant les lieux de travail de très belles photos de soignant, individuelle et en groupes .Progressivement la joie de travailler ensemble et l’espérance de la vie redevenait manifeste.