A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

3éme dimanche de l'Avent (année B) 13/12/2020

Isaïe 61,1…11 ; Lc 1, 46…54 ; 1 Th 5,16-24 ; Jn 1,6…28.

 

Un appel : «Gaudete», «réjouissez-vous !», initie la liturgie de ce jour. Faux paradoxe en cette période de préparation à Noël, pendant laquelle on pratiqua longtemps un «petit carême», alors que domine, dans les textes, l’espérance tendue vers celui qui doit «advenir».

Avant Jésus déjà, Isaïe dévoilait ce que serait le monde de la grâce : annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, qui sortiront de l’aliénation les privant de ce qui est nécessaire pour vivre dans la dignité ; guérir ceux qui ont le cœur brisé, donc constat que la misère morale existe aussi ; délivrer des prisonniers, non seulement de leur prison, mais aussi des fautes ou des crimes qui les ont amenés à être emprisonnés, etc. Dans tous les cas, le salut annoncé est libération. Ainsi nous est promis par le prophète, outre un «mieux être» , cette joie que ne peut donner le seul confort matériel. Elle éclate dans le cantique rapporté par Luc (lisez-le !) en un Magnificat de reconnaissante louange.

 

Paul nous propose la même attitude en nous invitant à prier dans la joie. L’épître aux Thessaloniciens appelle aussi au discernement. Celui-ci est la capacité de juger ce qui est bon, et même ce qui est meilleur, de ce qui est mauvais. Il n’est pas question de renoncer à notre liberté, mais d’en faire bon usage. Ça avait mal commencé, puisqu’Adam et Ève avaient mangé de ce fruit interdit «désirable pour acquérir le discernement» (Gn 3,6).et avaient été chassés de l’Eden. Mais en les renvoyant aux conséquences de leur refus de sa Loi, Dieu on ne le note pas assezleur a laissé ce qu’ils avaient payé si cher. Ils ont gardé la capacité de discernement. Eux et leurs descendants en ont-ils fait bon usage ? Et nous ? Sommes nous conscients de l’importance de nos comportements pour notre entourage et au delà. L’état du monde tel qu’il est relève en partie de notre responsabilités par nos lâchetés, nos égoïsmes, nos refus de s’engager, ou tout simplement par nos votes insuffisamment réfléchis

Tout chrétien participe, volontairement ou non, à la proclamation de la Bonne Nouvelle, ou au contraire à en donner un contre témoignage, par ses paroles et plus encore ses actes. «Malheur à moi si je n'annonce pas l’Évangile!», proclame Paul (1 Cor 9,16). Chacun de nous peut en constituer une voie possible pour ses frères. C’est une énorme responsabilité. Parce qu’on peut devenir aussi une «pierre d”achoppement» pour eux. Beaucoup de convertis attestent qu’ils ont adhéré au Christ à la suite du témoignage vécu d’un homme ou d’une femme qui vivait une foi authentique. Inversement, beaucoup sont sortis de l’Église ou refusent d’y entrerparce que des agissements de chrétiens, individuellement ou collectivement, leur semblent inacceptables et en contradiction totale avec leurs prétentions affichées d’être les prophètes d’un Dieu d’amour et de joie. Un seul homme, une seule femme tels l’abbé Pierre, sœur Emmanuelle ou mère Thérèsa (pour prendre des exemples populaires), peuvent faire plus que des «croisades» ou des cérémonies triomphalistes pour attirer au Dieu de Jésus-Christ.

 

Un critère absolu d’authenticité pour les annonciateurs ? L’humilité. Voyons Jean le Baptiste «Je ne suis pas le Christ, je ne suis pas le prophète…». Il n’est qu’une voix dans le désert de nos vies. Chacun de nous peut être une simple voix. Le chrétien, comme Jean-Baptiste, doit être non seulement un «précurseur», mais un «préparateur», aménageant le chemin jusqu’à «Celui qui vient», que les hommes ne pourront reconnaître que si on le leur rend manifeste. Un témoignage pourra aussi bien venir de nos communautés si elles sont vivantes et ouvertes : «Voyez comme ils s’aiment …». La chaleur de l’accueil est une clef du succès des sectes, pourquoi leur laisser ce privilège, en n’offrant que des assemblées froides et parfois ennuyeuses.

Soyons dans la joie … malgré tout 1.

Marcel Bernos

 

1. On ne va pas reparler du virus !

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