L’article de Marc Delîle sur le « droit au blasphème » : Un mauvais procès fait à certains ?
Dans l’article de Marc Delîle Le "droit au blasphème", c’est clairement l’Islam qui est visé, puisque Marc Delîle semble mettre de côté chrétiens ou bouddhistes, puis revient sur les manifestations qui ont suivi le discours du pape en 2006, même si cela se veut déconnecté des événements actuels.
Tout-à-fait d’accord avec lui pour dire qu’en ces temps troublés, on ferait mieux de chercher ce qui permet l’unité du peuple et l’organisation de relations apaisées permettant de faire société. Il s’agit d’un bon sens que Marc Delîle semble trouver absent dans notre société contemporaine... c’est son droit. Par contre j’ai du mal à le suivre dans ses arguments ou comparaisons.
Pourquoi parler d’hypocrisie ? Je peux dire mon aversion pour telle ou telle notion ou réalité sans que cela soit une attaque de ceux qui l’acceptent. Cela peut les peiner, cela les peine, ça ne signifie pas que ce soit une « attaque » ad hominem. Quand je dis mon horreur de certaines idées, je n’attaque pas ceux qui y croient, je me situe, je marque mon territoire, tout simplement. D’autres fois, devant des idées nauséabondes, je peux attaquer leur auteur, comme Zemmour par exemple ; il s’agit alors d’une autre question, attaque de quelqu’un qui appelle à la haine et au racisme.
Faut-il parler en termes d’utilité ? Il peut être « utile » pour moi d’exprimer mon aversion pour quelque chose sans chercher à me rendre utile aux autres, simplement pour définir mon camp, pour m’adresser à ceux de mon bord, pour appeler certains à me rejoindre. Tout comme certains chrétiens se retrouvent dans des processions ou autres manifestations. Qu’est-ce que l’utilité ?
Enfin la note me semble faire un mauvais procès à certains. L’auteur leur reproche de vouloir interdire d’expression leurs opposants. En fait ils refusent qu’on puisse exprimer (publiquement) des idées interdites par la Loi (racisme, appel à la haine ou au meurtre, etc.) Pour les autres idées, il ne me semble pas qu’il y ait appel à les interdire. Par contre il est tout-à-fait légitime de manifester contre ceux qui les prônent. Il ne s’agit pas d’un refus d’expression des adversaires, mais d’un combat social ou politique.
Marc Durand