Fêtes des saints Irénée, Pierre et Paul

Publié le par Garrigues et Sentiers

28 juin : Fête de Saint Irénée.

29 juin : Fête des Saints Pierre et Paul.


Nous fêtons ces « colonnes de l’Église », mais quelle Eglise ?
Nombre de Chrétiens, surtout catholiques, ont tendance à vouloir ignorer l’Église. L’Église catholique a failli, gravement, dans le passé et maintenant. Combien d’ouvrages actuels pour dénoncer le cléricalisme ! Combien de procès contre des prêtres, évêques, cardinaux ! L’Église ne donne plus de sens au monde, ce n’est pas parce que quelques-uns de ses « spécialistes » sont conviés sur les plateaux de télévision qu’il peuvent être entendus. Ce n’est pas parce que le « lobby Église » peut encore arpenter les couloirs des différents pouvoirs qu’elle a de l’importance dans la vie des hommes.
Alors, la quitter, vivre sa foi en dehors ?

 

Mais qu’appelons-nous l’Église ? Il est légitime que les chrétiens se donnent des institutions leur permettant de transmettre leur foi, et aussi de la célébrer. Aucune société ne vit sans institutions. Ceci dit, l’institution n’est pas l’Église, elle est un service, modifiable, critiquable, amendable. Une institution qui refuse la critique et de se réformer est vouée à mourir et devient illégitime. La hiérarchie de l’institution Église n’est pas sacrée. Le pape, « serviteur des serviteurs de Dieu », a eu tendance dans l’histoire à oublier qu’il n’est qu’un serviteur, ainsi que tous ceux qui tiennent leur pouvoir de lui, toute la hiérarchie institutionnelle.

 

Nous avons reçu la foi de nos prédécesseurs, nous la recevons des autres croyants. Nous ne pouvons prétendre avoir un fil direct avec Dieu, la médiation humaine est fondamentale. Nous ne sommes rien sans les autres, nous ne sommes pas des êtres autosuffisants, c’est notre relation aux autres qui fonde ce que nous sommes. Alors vivre sa foi tout seul est un leurre. Nous découvrons notre foi par le témoignage des autres et nous sommes engagés à témoigner à notre tour.

Mais cela va beaucoup plus loin. Il en va du sens de nos vies. Quel est le salut auquel nous nous référons ? Le Fils s’est incarné pour nous inviter à vivre dans la relation que le Père entretient avec Lui, dans l’Esprit. Le salut annoncé par Jésus, c’est l’entrée des hommes dans la relation trinitaire, et cette entrée ne peut se faire que par leur identification au Fils, ils deviennent fils avec lui ( deviennent son Corps).C’est la communauté humaine qui est invitée, pas des individus esseulés. « Quand deux ou trois d’entre vous sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18, 20), c’est la communauté la plus restreinte, elle dépasse déjà l’individu isolé. Cette communauté humaine appelée à vivre dans la relation trinitaire se construit ici, maintenant, pour constituer le Corps du Christ.

 

Alors être Chrétien sans Église est un leurre, une chose impossible. Si l’on se souvient bien que l’Église est le Corps du Christ qui transcende totalement toute institution.

 

C’est cela le travail qu’on effectué Pierre et Paul : fonder l’Église. Ils étaient loin de l’institution à organiser, ils faisaient vivre l’Église primitive par leur témoignage et leur engagement au service de leurs frères. Quant à Irénée, évêque de Lyon à la fin du deuxième siècle, il s’est efforcé de rendre viable cette communauté qui s’organisait en institution, préoccupé par l’unité des Chrétiens (contre les divergences entre l’orient et l’Occident), luttant contre les sectes gnostiques qui tentaient de passer outre la réalité de Jésus. Avec eux le Corps du Christ perdait toute signification.


Les institutions Église (catholique, réformée, orthodoxe) peuvent être mal en point, mais à travers elles n’oublions pas la réalité de l’Église du Christ : nous sommes le Corps du Christ, c’est le salut annoncé.

 

Marc Durand

 

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