A l'écoute de la Parole de Dieu
4ème dimanche de Pâques 3/5/2020
Ac 2, 14a. 36-41 ; Ps 23 (22) ; 1P 2, 20b-25 ; Jn 10, 1-10.
Dimanche du « Bon Pasteur ». L’Évangile de ce jour reprend un thème récurrent : Dieu va lui-même réunir ses brebis et en prendre soin, ne faisant plus confiance aux pasteurs qui les ont perdues. Référence à Jérémie (ch. 23) et à Ézéchiel (ch. 34) qui expriment, en période de grand malheur (invasion et exil) le souci de Dieu pour son peuple que ses pasteurs ont dévoyé. Thème d’actualité s’il en est !
Mais si Jésus se dit le « Bon Pasteur », il faut lire cette affirmation dans le temps qui suit sa résurrection. L’évangile est écrit dans le monde nouveau inauguré par la Croix, toutes ses paroles prennent sens dans ce monde nouveau. Ce n’est pas l’homme Jésus qui se penche sur ses brebis, mais Jésus le Christ ressuscité. Alors il peut affirmer qu’il est la porte unique par laquelle nous pouvons connaître et aller vers le Père.
Par son passage sur la Croix, Jésus a été fait Christ ressuscité, la promesse du pardon des péchés est réalisée pour ceux qui l’acceptent (par le signe du baptême). Le Dieu de la promesse répand son Esprit sur les hommes pour les faire vivre.
Par le don que Jésus a fait de lui-même nous sommes guéris, don qui l’a mené sur la Croix. L’épître de Pierre se réfère au serviteur souffrant et juste d’Isaïe qui est justifié parce qu’il a fait don de lui-même. Ce texte ne nous demande pas de souffrir pour nous racheter, mais d’accepter de nous donner comme le serviteur souffrant et comme Jésus. La promesse de notre guérison s’accomplit chaque jour.
Ainsi ces textes sont un déploiement de ce qu’est le monde nouveau inauguré par la Croix, le monde du Ressuscité. Dieu est fidèle à sa promesse, elle passe par son Fils intronisé par sa Résurrection pour faire de nous des fils, guéris du péché et du mal, emplis de l’Esprit. Notre salut n’est pas terminé, il est en cours, nous ne sommes pas pleinement ressuscités (la croix, la nôtre, est encore présente pour nous), mais la Résurrection nous confirme la fidélité du Père à sa promesse, à nous d’y répondre. C’est cette promesse de notre salut à venir et déjà commencé qui donne sens à notre vie.
Nous pouvons alors chanter le psaume : « Le seigneur est mon berger ». En ces temps troublés, pénibles, douloureux, il est bon de se rappeler de la promesse de vie, se rappeler que nous sommes dans la « nouvelle création », le Père est avec nous, et c’est par notre action d’hommes qui ont reçu l’Esprit, qu’il sauve notre monde.
Marc Durand