Résurrection

Publié le par Garrigues et Sentiers

Que veut dire pour moi, Résurrection, la Résurrection du Christ ?

 

Le tombeau vide est le point de départ de la Pâque chrétienne.

L’absent, le corps de Jésus absent, se transmue en corps divin ressuscité, la Résurrection ouvre l’Éternité.

 

Mais l’Éternité ne se trouve pas au « ciel », elle prend place dans la mémoire de l’humanité, dans la mémoire archivée de l’humanité. Sous quelle forme ? Il ne s’agit plus du corps de Jésus au sens d’un corps humain terrestre mais d’un corps symbolique, celui qui rejoint et s’ajoute au corps des Écritures.

 

La Résurrection jaillit du tombeau vide comme Parole vivante, source de vie pour ceux et celles qui l’intègrent à leur vie et source des textes sacrés de la religion chrétienne.

 

Les textes ne s’écrivent pas en dehors de l’existence des hommes et des femmes, en témoignent les premiers chrétiens qui ont créé les récits évangéliques : il a fallu leur foi, leur conviction  - Lui, il ne peut pas mourir -pour partager la trace du divin, se mobiliser pour recueillir ses paroles, pour suivre la vie vécue en communauté (en prenant le modèle de Jésus et des apôtres), transmettre les vérités qu’ils avaient entendues.

 

Du tombeau vide ont jailli les Évangiles adossés aux écritures bibliques. Par l’intermédiaire de paroles humaines, de communautés diverses s’écrit « l’archi-écriture chrétienne » au sens d’une écriture archéologique, originaire, reprenant les traces d’une tradition qui se perd dans la « nuit des temps ».

 

La Résurrection, c’est le surgissement d’un renouveau de la parole biblique dans la Palestine du 1er siècle, qui tout à la fois ébranle les certitudes du temps, et propose les valeurs fondamentales pour un nouveau monde.

 

La Parole, écrite, comprise, incomprise, lue, commentée, brûlée, traduite, publiée, transmise… Elle poursuit depuis 21 siècles son histoire, construit depuis 21 siècles la temporalité chrétienne et s’offre toujours à celui qui prie, à celui qui pleure, à celui qui célèbre la création, aux désirs des « cherchant Dieu ».

 

Nous vivons actuellement le  crépuscule des Églises chrétiennes, en particulier celui de l’Église catholique, mais le crépuscule n’atteint que les dieux, les idoles réifiées par les dogmes. Le Christ ressuscité, lui, ne meurt pas, même oublié, ignoré, perdu, il chemine à nos côtés, disponible à la rencontre, au partage, et comme pour les Pèlerins d’Emmaüs reconnaissable une fois parti, à notre propre compréhension-transformation.

 

Christiane Giraud-Barra

 

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V
Je ne sais trop si vous prenez la Résurrection pour un fait réel ou uniquement comme un symbole (“Il ne s’agit plus du corps de Jésus au sens d’un corps humain terrestre mais d’un corps symbolique, celui qui rejoint et s’ajoute au corps des Écritures”), mais en tout cas je ne comprends pas comment Jésus peut ne pas être une idole (puisque les Églises vivent leur crépuscule et que le crépuscule n’atteint que des “idoles réifiées par les dogmes) et être vraiment ressuscité (puisque la Résurrection est un dogme de l’Église catholique). On ne peut dire une chose et son contraire. Et Jésus ne serait pas un dieu, si je comprends bien. Est-ce ce que vous dites ?<br /> <br /> Armand Vulliet
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