Quatre messages reçus d’Internautes amis pour notre dossier n° 38
De Xavier Puren, responsable du blog Appelés à la Liberté :
Merci de votre proposition de participer à votre réflexion.
Sur mon blog, je viens d'écrire trois posts sur ce que m'inspire le coronavirus.
https://kestenig.fr/priere-risque-ta-vie-et-mange-ta-mort/
https://kestenig.fr/solidarite-coronavarienne/
https://kestenig.fr/bienheureux-coronavirus/
Si cette participation entre dans vos souhaits, je suis heureux de vous les communiquer.
Et merci encore de la pertinence de vos articles
Cordialement,
Xavier
De Werner Burki, pasteur de l’Église protestante unie de France, aumônier du groupe protestant des Artistes de Marseille-Provence.
Nuit de mars 2020, nuit de printemps, nuit d’inquiétude
La consigne est simple : apparaître au balcon ou à la fenêtre » en début de soirée, à 20 heures et manifester par des applaudissements et des bravos, la reconnaissance à tous les soignants, tous les aidants, toutes les personnes facilitant la vie de tous en ces temps de souffrance et de douleur dues au cheminement du virus à couronne.
Une France confinée, disant de la joie et de la reconnaissance au sein même du drame et de la menace persistante.
Quelle étrange parenté que celle qui naît de la solidarité, de la prise de conscience et du désir de chanter la vie.
Dans la nuit naissante, faisant de chaque persienne une lumière d’espérance devant laquelle les mains se joignent et les voix se mêlent pour des « vivas » joyeux, j’ai joint à cet opéra improvisé à tant d’étages, quelques accords rythmés sur mon piano.
Puis, le silence s’est rétabli. Restait en soi comme une étreinte, indicible mais puissante. Une envie que la nuit soit bonne, pour tous. Et aussi, sans doute, pour que demain encore apparaissent aux balcons et aux fenêtres des visages vivants d’une piété sereine, précieuse pour guérir.
De Peter Healy, prêtre néo-zélandais
Face au coronavirus en ce temps de crise climatique
Source de compassion, toi qui contiens toute vie,
rejoins-nous alors que nous tendons
vers un futur qui naîtra de nos humbles efforts.
Guide-nous dans ton futur qui émerge.
Donne-nous la force de réduire les dommages que nous causons.
Transfigure nos désespoirs, qu'ils deviennent les champs fertiles
où germera un monde renouvelé.
Nous t'invoquons, Esprit de bonté, pour que tu enveloppes toute chose
d'une plénitude de bénédiction.
Ouvre-nous à la force de vie qui anime tout ce qui vit,
donne-nous le courage,
enseigne-nous l'art de la co-création dans notre monde.
Whaea nui o te Taiao katoa, inoi mo matou.
Mère de la nouvelle Création, prie pour nous.
De Alain Cornec, un Nantais qui a longtemps vécu en Italie.
Un message de soutien pour l’Italie
L'Italie, ce pays que nous aimons tous, compte ses morts : 812 pour la seule journée d'hier, dont 90 dans le seul hôpital de Bergame, ville la plus touchée.
Roby Facchinetti, auteur compositeur, musicien natif de Bergame, a cédé ses droits d'auteur de manière à aider l'hôpital de la ville, sur une chanson composée pour la circonstance Rinascerò, Rinasceraì (Je renaîtrai, tu renaîtras). Youtube reverse les droits correspondants à cet hôpital Pour chaque clic sur le lien suivant : https://youtu.be/bIkCi2-q3o0
C'est peut-être une façon concrète et simple de faire preuve de solidarité dans une situation qui devient par endroits dramatique.
Toujours au sujet de l'Italie, mais d'un point de vue historique et culturel, je vous propose d'écouter en guise de méditation le Miserere de Gregorio Allegri, que vous connaissez peut-être.
Prêtre et musicien un peu oublié, il étudie tout jeune enfant le chant choral de 1591 à 1596 sous la direction de Nanino à Saint Louis des Français à Rome. Après sa mue, il se perfectionne en composition musicale et sera chantre à Saint Louis des français de 1601 à 1607. Remarqué par le Pape Urbain VIII, il sera engagé en 1629 pour diriger les chœurs de la Sixtine.
Son célèbre motet Miserere, Deus... est écrit pour deux chœurs, l'un à quatre voix et l'autre à cinq. L'un des chœurs chante une version simple de la psalmodie et l'autre, comme en écho, en chante un commentaire orné. C'est un des meilleurs exemples du style polyphonique baroque. On y relève des influences combinées des écoles romaine (Palestrina) et vénitienne (Gabrieli)
Ce motet a été interprété pour la première fois en 1693 à la Chapelle Sixtine, pour le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, puis chaque année suivante, uniquement en ce lieu et en ces jours précis. Le Vatican se réservait jalousement les droits de reproduction et d'interprétation.
Jusqu'à ce qu'un "petit" génie qui passait à Rome, lors de la Semaine Sainte de 1770, il y a donc exactement 250 ans, assiste avec son père à l'office papal du Mercredi des Cendres. Il avait seulement 14 ans et s'appelait... Mozart. Il mémorisa ce qu'il avait entendu et qui l'avait impressionné, puis le transcrivit en notes le soir même. Il y retourna le Vendredi Saint pour vérifier si ce qu'il avait retranscrit était juste, puis l'œuvre devint publique. Le pape, qui avait changé entre temps, le convoqua et... le décora de l'Ordre de l'Eperon d'or pour son génie.
C'est donc à Mozart, à son génie et à son audace (c'était quand-même une "dictée musicale" à 5 voix...) que nous devons de pouvoir entendre aujourd'hui cette œuvre que vous pourrez découvrir, par exemple, en cliquant sur le lien suivant : https://youtu.be/rs5bc_P1kKo.
Des êtres humains quittent en ce moment leur vie terrestre, dans l'isolement, la peur et le chagrin.
Miserere mei, Deus : Dieu, prends pitié de moi.
Prends aussi pitié d'eux...