À l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

5eme Dimanche de Carême A 29/3/2020

Évangile Jn 11, 1-45

 

Ac. 2, 31 « Le Christ a prévu et annoncé sa résurrection en disant qu'il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption ».

 

Lazare cet ami de Jésus est malade et va mourir. Pourtant Jésus dit dans un premier temps : « Cette maladie ne conduit pas à la mort ». Jésus veut sans doute se rassurer mais il est conscient que quel que soit l'état de santé de Lazare, il le guérira. Il a fui les Juifs qui tentaient de le lapider. Non seulement il n'a guère envie de retourner en Judée mais il ne s'inquiète pas outre mesure pour Lazare pensant que l'aggravation de sa maladie irait assez lentement un peu comme nous pensions il y a peu de temps de la propagation du coronavirus.

 

Et il reste encore deux jours là où il se trouve. Puis, saisi d'un mauvais pressentiment  « Lazare notre ami s'est endormi », il décide de retourner en Judée. Et comme s'il avait reçu en dernier avis un flash dans son esprit, il ajoute : « Il est mort » mais il reste persuadé de le ramener à la vie et ainsi témoigner devant ses disciples de la puissance de Dieu, ce qui contribuera à les faire croire plus profondément.

 

Mais Lazare est dans le tombeau déjà depuis quatre jours, la nouvelle de sa mort lui ayant été apparue avec au moins deux jours de retard et Jésus dit donc à Marthe que son frère ressuscitera, sans rien ajouter.

Marthe est dans la croyance de l'époque que les morts vont au shéol et qu'ils ressusciteront au dernier jour, à la fin des temps, ce que Jésus ne conteste pas. Mais il lui dit : « Moi je suis la Résurrection et la Vie » c'est-à-dire : Je suis celui qui va lui-même ressusciter et qui introduit le jaillissement de la Résurrection à la fin de toute vie humaine afin de lui donner la vie éternelle dans le Royaume de Dieu. Je suis à la fois l'arbre et le fruit qu'il porte, le concept et la personne objet et témoin du concept, il dira de même « je suis la Vérité » et « je suis venu rendre témoignage à la vérité » dans ce même ordre d'idée.

Jésus sait que Marthe ne comprend pas mais il lui demande de croire.

Et nous que comprenons-nous ? Mais Marthe lui fait confiance et nous ferons de même car rien n'est impossible à Dieu.

 

Mais devant les pleurs de Marie la sœur de Marthe et de Lazare, et devant le tombeau, Jésus est pris par l'émotion. C'est sa propre mort qu'il voit, son propre ensevelissement, la même pierre roulée pour le fermer, l'emprisonner. Marthe, elle, est reprise par son pessimisme et reste sur le fait que 4 jours ça fait beaucoup trop pour faire revenir quelqu'un à la vie. Le corps a dépassé le seuil du 3eme jour de la résurrection (bien que celle-ci n'ait pas encore eu lieu, ce 3eme jour constitue une limite) et il est déjà en voie de décomposition.

 

Lazare est donc déjà au shéol, au séjour des morts, un lieu où le Royaume de Dieu n'existe pas encore car celui-ci se mettra en place seulement avec la résurrection de Jésus. Si le Shéol offre quelques similitudes avec le Royaume de Dieu faisant la part des justes et des autres qui ne le sont pas, il n'en est qu'un pâle reflet. Il se réduit au « sein d'Abraham » c'est-à-dire à un espace de bien-être restreint réservé aux seuls justes d'Israël, cité dans l’Évangile de Luc. Et Jésus le sait.

Jésus sent qu'il faut prier ardemment le Père pour que non seulement ses disciples mais la foule celle-là même qui tentait de le lapider soient témoins du miracle, afin que tous croient.

 

Et Jésus crie très fort à la mesure de l'avancée de Lazare vers le Shéol, vers un état de survie assez fantomatique. Jésus crie de toute la force de ses poumons : « Lazare, viens dehors », refais vite le chemin inverse et sors dans la lumière. Puis il commandera « déliez-le ». Lazare est sorti libéré du Shéol.

Revenu à la vie terrestre, il continuera cette vie encore longtemps après la résurrection de Jésus qu'il retrouvera dés sa seconde mort dans le Royaume de Dieu.

 

La Résurrection sera alors donnée à tous et non plus à un seul peuple, non plus à la fin des temps mais dès notre dernier souffle de vie terrestre bien avant le 3eme jour.

C'est ce que cet évangile témoigne pour nous aujourd'hui, d'une Résurrection immédiate donnée à toute l'humanité et non plus restreinte ou différée. Il témoigne également du renouvellement d'une chair qui n'est plus corruptible, le retour à la vie de Lazare signifiant la liberté retrouvée dans ce Royaume de Dieu à venir mais aussi déjà là.

 

Christiane Guès

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