Après la publication de l’exhortation « Chère Amazonie » par le pape François : un communiqué de la CCBF
L’exhortation apostolique « Chère Amazonie » qui vient de paraître se recentre sur la question amazonienne qu’elle explore dans toutes ses dimensions, économique, politique, écologique, culturelle et ecclésiale. Ce faisant, elle ignore, sans les approuver ni les annuler, les propositions des évêques réunis en synode qui s’étaient, à une large majorité, prononcés en faveur de l’ordination d’hommes mariés, pour pallier non seulement la pénurie de prêtres, la dispersion des communautés mais aussi leurs différences culturelles, en particulier linguistiques. Certains en espéraient une décision du Magistère pour un libre choix des ministres ordonnés entre célibat et mariage.
Mais on ne peut à la fois être déçus que le pape ne prenne pas de décision sur les ministères et en même temps demander que ce soit le peuple qui propose les changements. On ne peut à la fois aspirer à une structure synodale et attendre de l’organisation actuelle qu’elle décide de l’instaurer. En dehors de sa mission prophétique, le Pape François est sensible à sa position symbolique de garant de l’unité d’une Église catholique, menacée actuellement par la tentation d’un schisme.
La CCBF considère que l’exhortation apostolique encourage tout le peuple de Dieu à inventer en matière de ministères, de célébrations et de rites, dans la conformité au génie du christianisme, et pour qu’il se sente totalement responsable de l’annonce de l’Évangile, sans attendre une approbation de la hiérarchie. Une Église synodale résultera d’un état de fait en évitant les affrontements en matière de discipline.
Comme le dit François, il faut « surmonter des perspectives limitées pour chercher des voies plus larges et audacieuses ». Eh bien, allons-y !
La Conférence des Baptisé-e-s francophones