Le 5 janvier, fête de l’Épiphanie

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Is 60, 1-6 ; Ps 71 (72) ; Ep 3, 2-3a, 5-6 ; Mt 2, 1-12

 

Au bout de cette quinzaine qui suit Noël, Isaïe laisse éclater la joie de la délivrance. Le peuple peut retourner à Jérusalem qui va rayonner sur toutes les nations. Non seulement Dieu a sauvé son peuple, mais il l’installe comme lumière du monde. Nous pouvons imaginer la joie des hommes libérés de leur chaînes (l’exil à Babylone au 6ème siècle), arrivant enfin dans le pays tellement rêvé ! La déception viendra après, le royaume est encore à construire, les efforts à faire, mais pour le moment goûtons cette joie, source de notre espérance.

 

Imaginons les migrants actuels accostant sur une côte européenne après la traversée de l’enfer de la Lybie puis de la Méditerranée... imaginons la déception de la façon dont ils peuvent être accueillis, mais là encore goûtons pour le moment ces instants de joie, viendra plus tard la joie pleine et entière lorsque l’un d’entre eux obtient son statut de réfugié après un ou deux ans de galère parmi nous !

 

Ce texte d’Isaïe est bien d’actualité, d’actualité aussi pour nous tous, car tous nous aspirons à être libérés de nos chaînes, et la joie de Noël est venue raffermir notre espérance.


Cela ne s’arrête pas là. Pour Isaïe, les autres peuples vont glorifier Jérusalem, elle va dominer.

 

Saint Paul, lui, nous annonce que tous sont conviés à la fête, sans distinction. La libération des chaînes, le don de l’amour sont pour tous, sans distinction. Le Père s’intéresse à tous les hommes, le Christ est venu pour tous.

 

« Proclamez l’Évangile jusqu’aux confins de la terre » ne signifie pas qu’il est réservé à ceux qui s’engagent sur le « bon chemin », mais que si Dieu a fait l’homme, c’est pour que chacun, en vivant sa vie d’homme, soit capable de liberté et d’amour, que Dieu y veille, c’est cela la Bonne Nouvelle. Parmi ceux-ci certains, nous, sont responsables de cette annonce qui passe par nos vies. Ce n’est pas un privilège, une marque d’amour spécial, mais une responsabilité.

 

L’Évangile évoque les Mages : la terre entière est conviée à la joie du salut, comme l’a dit Saint Paul. La terre entière est capable de cet amour, fondement de notre humanité, que Dieu a inscrit au cœur de chacun. La terre entière est invitée à reconnaître ce don de Dieu, reconnaître la grâce qui nous anime.

 

Mais une ombre plane aussi, le don de l’amour peut être refusé, la haine peut l’emporter, le massacre des Innocents peut advenir. Cette annonce est malheureusement aussi d’actualité. Cela renforce notre responsabilité de chrétiens dans le monde.

 

Marc Durand

Publié dans Fioretti

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