A l'écoute de la Parole de Dieu
Les textes du 2e DIMANCHE DE L’AVENT (8/12/2019) (année A)
Isaïe 11,1-10, Psaume 71, Lettre aux Romains 15,4-9, Matthieu 3,1-12
Isaïe, dans une sorte de poème utopique, qui retentit également dans le Psaume 71, décrit la personne du descendant de Jessé et de David, pour nous Jésus de Nazareth, le Christ : un juste jugeant avec justice et amenant la Paix – car il ne saurait y avoir de paix sans justice – une paix hors des limites de l’imaginable : «le loup qui habiterait avec l’agneau …» ! Mais on sait qu’«à Dieu rien n’est impossible» (Luc 1,37), et il faut, malgré ce que l’on voit, malgré ce que l’on vit parfois, garder espérance en un monde meilleur, qui ne soit pas «au delà», mais ici et maintenant.
Cependant, avant de pouvoir s’étendre au monde entier, la paix doit commencer ici et maintenant précisément : en nous, entre nous, dans nos familles, nos communautés, nos lieux de travail. Pour cela, la recette est simple : servir le frère et l’autre, à l’exemple de notre Maître — qui s’est fait serviteur des Juifs comme des Nations (Cf. la Lettre aux Romains)— au lieu de désirer, et souvent d’exiger d’être servi.
Et pour cela encore, car altruisme et compassion ne sont pas immédiatement naturels, une seule voie : la conversion, le retournement intérieur, auquel nous convie le “précurseur”. Ce n’est pas pour rien que Jean-Baptiste arrive en scène avant Jésus (voir le 3e dimanche). Il est là pour nous préparer à l’accueillir. Or, même si ce terme n’est plus à la mode, le baptême de Jean-Baptiste est un acte de pénitence, c’est à dire que nous devons nous exercer à mesurer le trop plein de nous, en nous, afin de faire de la place à celui qui «advient». Et ce n’est pas un hasard si Jean-Baptiste a choisi le désert, c’est aussi un acte de «préparation», hors des crissements, des grondements, des hurlements ou même des rumeurs du monde.
Une proposition de «pénitence» efficace, comme ça au hasard : éteindre sa télé quelques jours, quelques heures si on ne peut pas faire mieux. Et surtout, abandonner les «réseaux sociaux» trop souvent sources de tensions, de polémiques jusqu’à la haine. Ce serait une légère contribution à la Paix (oui, avec un grand P).
Marcel Bernos