À l’écoute de la parole de Dieu dimanche 14 juillet
Quinzième dimanche du « temps ordinaire » (Année C)
(Dt 30, 10-14 ; Ps 18 ; Col 1,15-20 ; Lc 10,25-37)
La Loi-Voix de Dieu, telle que transmise par Moïse, n’est rien d’autre que le rappel de préceptes qui sont des préalables nécessaires pour se mettre en capacité de répondre en vérité et en sûreté (Ps 18) à l’amour de Dieu. Cet amour se prolonge et s’authentifie par l’amour de ce prochain qu’il n’est pas toujours aisé de définir, ne serait-ce que pour ne pas mettre en péril notre confort. Est-il cet immigrant débarqué on ne sait d’où ? Ce Rom qui cherche à s’installer aux marges de la cité ? Cette mère isolée ne sachant vers qui se tourner ?
C’est parce qu’il a incarné l’amour absolu, par le don total de lui-même, que Jésus-Christ peut affirmer qu’il est venu pour « accomplir la Loi de Dieu » (Mt 5,17-19). C’est encore par ce don total de lui-même que Jésus peut être proclamé « l’image du Dieu invisible », dont parle Paul (Col 1,15), image ou mieux : « persona » (1) de l’unité divine. Et c’est parce qu’il a incarné cet amour créateur du Père, que Paul peut encore dire qu’« il était avant toute chose » (Col 1,17).
Pour être son disciple, nous devons l’imiter. Jusqu’à la Croix ? Heureux ceux qui se sentent capables d’une telle oblation ! Pour les autres, pour la plupart d’entre nous, ce serait déjà bien si nous imitions le Samaritain. Il n’a pas cherché l’extraordinaire, l’héroïque, le « sacrificiel »; il a répondu, au hasard de son voyage, à ce que la simple pitié humaine lui commandait, et nous commande. Quand un frère est dans la peine, il est naturel de s’intéresser à lui, de lui porter secours.
Quelle leçon en tirer ? « Va, et toi aussi, fais de même. », dit Jésus (Lc 10, 37). Mais combien de fois, à l’instar du prêtre ou du lévite, préférons-nous changer de trottoir ou couper les images du téléviseur à la vue d’une insupportable misère ? Insupportable ? Elle l’est surtout pour ceux qui la subissent injustement…
Albert Olivier
(1) Chez les Romains, persona désignait le masque de théâtre, qui permettait à l’acteur non seulement de « représenter » le sujet qu’il interprétait, mais aussi d’amplifier sa voix pour qu’elle porte plus loin et soit audible de tous les spectateurs.