Aimons-nous les uns les autres comme Il nous a aimés
Jésus est venu essentiellement pour signifier au monde qu'il y avait une Vie Éternelle à laquelle chacun de nous avait droit car nous la possédons dans nos gènes, c'est-à-dire qu'elle est dans le processus de la vie humaine tout comme le fœtus, sauf accident, deviendra inévitablement un être humain à part entière.
La parole de Pierre : « Seigneur vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la Vie Éternelle », est sans équivoque. Cependant, la condition pour que cette vie éternelle soit un plein accomplissement, un bonheur parfait, une résurrection pour chacun, c'est cette Parole des Écritures qui en donne la clé : « Aime ton prochain comme toi-même ». Il s'agit dans cette vie de ne jamais perdre de vue l'Amour et toutes ses déclinaisons : pardon, partage, solidarité, don de soi, fraternité etc. Saint Paul le dit : « Sans l'Amour, je ne suis rien ».
« Il faut naître pour ressusciter » dit F. Hadjadj dans son livre Résurrection, mode d’emploi, éd. Magnificat, 2016. L'Incarnation, la nôtre comme celle de Jésus, est la seule condition de la Résurrection, mais celle-ci passe par le plus haut degré de la quantité d'amour que nous avons reçue et donnée et même tenté d'agrandir.
Je donne un exemple : je peux rester indifférente devant les dix bébés africains morts noyés la veille de la fête des mères car du bateau qui les amenait en Europe, tout l'équipage a dû se jeter à l'eau sous le tir des Libyens.
À cette indifférence je peux réagir ainsi : « Ils n'avaient qu'à rester chez eux ! ». Mais je peux tenter de réagir autrement : « C'est épouvantable, je vais aider l'association pour qu'ils puissent acheter plus de gilets de sauvetage » ou en allant plus loin : « Je vais m'engager dans l'association ».
Le plus difficile à faire, c'est de pardonner à celui ou à celle qui nous a fait du mal. Jésus a bien prononcé cette parole envers ses bourreaux : « Père pardonne-leur... », mais il a ajouté : « car ils ne savent pas ce qu'ils font ». Sur terre un criminel qui n'a pas toute sa conscience est acquitté. On s'aperçoit que le pardon réel ne peut être donné que sous le regard et avec la présence de Dieu en soi ; sinon dans des cas extrêmes, c'est impossible. C'est pour cela que l’Église n'a retenu que « Père, pardonne-leur » sans en chercher ou en donner ou en expliquer le motif.
Excepté peut-être le pardon, toute personne même incroyante peut réaliser dans sa vie ces déclinaisons de l'Amour car si les croyances en Dieu sont réparties dans diverses religions, l'Amour, lui, est universel et partagé par tous.
A la dernière émission de Judaïca quelqu'un a dit : « Les dix commandements sont divisés en deux groupes de cinq. Les cinq premiers se rapportent à Dieu et les cinq autres à son prochain. Cela signifie qu'ils ont la même valeur ». C'est de là, à mon avis, que Jésus a prononcé son commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Aimez-vous comme Dieu aime car il n'y a pas d'autre voie que l'Amour pour atteindre la plénitude de la Vie Éternelle.
Christiane Guès