Pour en finir avec Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

Chers amis lecteurs,

Le titre de cet article est tiré de l’ouvrage éponyme écrit par Richard Dawkins1.
Vous devez sans doute le ressentir comme une énième provocation gratuite, comme je l’ai ressenti de prime abord.
Mais quand j’ai lu la quatrième de couverture j’ai été saisi par une réalité à laquelle je ne m’étais jamais ouvert mais qui – présentée comme elle l’est – m’a plongé dans des abysses de réflexion, qui me m’ont pas encore rendu athée mais qui dérangent bien de mes certitudes de chrétien descendant de chrétiens.

Mon état actuel et la fuite de mes capacités cognitives, comme disent les professionnels, y sont sans doute pour quelque chose mais pas complètement, il est sûr…
Je ne veux surtout pas, chers amis Internautes fidèles, vous troubler par une quelconque vengeance que j’aurais contre l’Éternel et je ne renie rien de mes articles qui sont ma lecture personnelle de la Bible qui m’a fait vivre de nombreuses années de joie et de doute… et qui me permettront (peut-être… l’Espérance étant une vertu théologale) de Lui poser quelques questions quand j’arriverai dans l’autre Monde, si je suis du bon côté !

Cela étant posé, voici le texte en question…
« Imaginez, avec John Lennon, un monde sans religion… Pas de bombes suicides, pas de 11 Septembre, pas de Croisades, de partition de l’Inde, pas de guerres israélo-palestiniennes, pas de massacres de musulmans serbo-croates, pas de persécution de juifs, pas de "troubles" en Irlande du Nord, pas de télévangélistes au brushing avantageux, pas de talibans pour dynamiter les statues anciennes, pas de décapitations publiques des blasphémateurs, pas de femmes flagellées pour avoir montré une infime parcelle de peau… »

Bien sûr, on peut dire que certains de ces conflits ont été « étiquetés religieux » pour, en fait, cacher d’autres causes plus « terre à terre », économiques, politiques ou autres.
Toujours est-il que ce texte est troublant et que chacun de ses lecteurs, s’il est adepte d’une des religions prenantes au problème, doit se poser quelques questions.

Et vous amis internautes, chrétiens ou pas, qu’en pensez-vous ?

René Guyon

Richard Dawkins, né le

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Cher René Guyon,<br /> Tu peux, peut-être, « en finir avec Dieu », mais ça ne réglera pas les problèmes avec le présent et l’avenir de l’homme. <br /> « Historiquement, la responsabilité de la religion dans les conflits universels est plus compliquée. C’est sûr que, parmi ces conflits, il y a eu, il y a et il y aura encore des « guerres de religion» (oui, il ne faut pas de « S » à religion), ou des guerres à prétextes religieux. Mais c’est méconnaître la réalité que de bannir, sous ces prétextes-ci, d’autres facteurs bien plus meurtriers : l'économie (attrait des richesses minières ou du commerce comme mobiles de la colonisation), les conflits sociaux entre riches et pauvres – aussi bien pendant les guerres du XVIe s. (tant en France qu’en Allemagne) entre cathos pauvres ou ruraux et protestants urbains plus « riches » ou, localement, le contraire – qu'en Irlande au XXe s., les rivalités ethniques (voir en Afrique, les guerres tribales continuelles qui ont favorisé la traite des esclaves, des « nègres » vendant leurs voisins aux blancs des comptoirs ; les idéologies politiques enfin : les grands massacres du XXe s. doivent infiniment plus aux idéologies athées (nazisme, communisme, maoïsme etc.) qu’aux religions, du moins jusqu’à l’irruption de l’Islamisme, dont on tente de nous persuader que « ce n’est pas la vraie religion musulmane… »<br /> Ma conclusion reste toujours la même, non originale, mais fondée sur l’expérience et profondément anti-rousseauiste : L’homme n’est pas bon naturellement. Et j’aurais la faiblesse de croire (et même la certitude) que, si l’on vivait vraiment suivant l’Évangile, le monde se porterait mieux.<br /> Albert Olivier
Répondre
F
Mais il nous manquerait Jésus...<br /> Le "moule "religion" n'en finit pas de tordre la foi chrétienne.
Répondre
K
Oui De quel Dieu parlons-nous ?<br /> Pierre Locher a parfaitement résumé les choix qui s'offrent à nous, hommes soumis à l'aventure de la vie.<br /> Robert Kaufmann
Répondre
K
Ce genre de tirade, très utilisé par les anti-religieux et autres chercheurs de boucs émissaires, a toujours eu le don de m'agacer.<br /> *Sur la forme=<br /> D'abord, l'athéisme est une religion, comme aimait le rappeler JF Matteï; avec ses prophètes, sa bible , ses dogmes...<br /> Les religions sont avantageusement remplacées par les diverses idéologies et autres ambitions impérialistes pour ce qui concerne les crimes, les grands massacres collectifs, voire les génocides. Le XXe siècle nous en a malheureusement donné de douloureux exemples, sur des territoires d'où on avait chassé les religions.<br /> On pourrait aussi renverser l'argument en proclamant : "sans les religions, pas de sublimation de l'Amour....pas de St François...pas de St Vincent...pas de Dr Schweitzer....pas de mère Teresa ni de Jean XXIII...et sans doute peu de Justes parmi les Nations.<br /> Nous n'aurions pas non plus ce magnifique patrimoine de l'humanité dans ces cathédrales et ces abbayes...<br /> Et peut-être n'aurions nous même pas de Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, issue directement de siècles de culture judéo chrétienne...<br /> Sans parler de ce besoin vital de donner un sens à notre vie et nourrir l'espérance.<br /> <br /> *Mais sur le fond=<br /> En dehors de ce qui est de l'Appel, de l'Inspiration...<br /> notre intelligence ne guide t-elle pas vers la solution la plus logique ?<br /> Tout en conservant le doute, dont nous avons souvent parlé ici, les progrès actuels des découvertes sur l'Univers originel, sans rejeter définitivement les thèses de Jacob et Monod sur "le hasard et la nécessité", considérer les chances de réunir les conditions de l'émergence de la vie, son développement jusqu'à l'apparition de la conscience, en assumant son libre arbitre et sa propre créativité ,sont si infimes que la simple raison nous ramène à cette intelligence créatrice supérieure que nous appelons Dieu.<br /> Ceci acquis, entre la foi en ce dessin et le contenu des religions, il y a sans doute un pas. Celles-ci ne comportent pas seulement le souffle créateur de départ mais le mille-feuilles que les hommes (dont nous venons de parler longuement) y ont bâti au cours des siècles.....<br /> ....et que tu connais si bien, mon cher René, <br /> Tu le connais si bien qu'il t'irrite parfois...et pourtant tu n'hésites pas à y ajouter une page de temps à autres, de tes propres interprétations. <br /> Et il est bien qu'il en soit ainsi. N'est-ce pas ce qu'on appelle les écoles talmudiques dans le Judaïsme ?......<br /> <br /> L'Homme est imparfait. Et donc le monde qu'il construit est imparfait. Et il faut reprendre la construction tous les matins pour réparer les dégâts de la nuit. C'est notre destin.<br /> <br /> Robert Kaufmann
Répondre
F
Lorsque l’on échange avec des incroyants, ou qui se prétendent tels, on constate qu’il y a un anticléricalisme viscéral et mortifère, mais que l’opposition à Dieu est beaucoup plus nuancée. Il me semble que l’histoire de l’Eglise, dont nous n’avons aucune raison de rougir, y est pour beaucoup. Celle-ci s’est en effet construite sur le schéma d’une « théologie d’en haut », pyramidale, basée sur une écriture qui prône l’attente d’un Messie, source d’un futur meilleur. Cette notion est tellement bien ancrée dans les esprits, que Fabienne Brugère, dans son livre sur la « le sexe de la sollicitude » distingue celle-ci (p 22) de la compassion et de la charité, cette dernière s’actualisant dans « l’au-delà » ! Cette théologie induit une religion générant une loi qui s’impose à l’Homme par-dessus la loi civile. On la retrouve dans le christianisme fondamental, la religion juive et la religion musulmane. Tout ce qui n’interpelle pas l’homme de la rue est vain a écrit le père Maurice Zundel, et la « théologie d’en haut « n’interpelle plus personne. Sur les commentaires de jeunes relatifs aux films passés en vidéoclub, ceux-ci ont écrit l’équation suivante : Amour = fidélité = prison !! Parler de la libération par Parole tombe évidement à plat, d’autant que Celui qui la prononce, en est mort !
Répondre
M
Cher René, grâce à vous , je suis tombée en Amour avec la Parole de Dieu, n'ayons pas peur et au seuil de notre autre vie, continuons à chanter avec le psalmiste; " Je n'ai de repos qu'en Dieu seul, mon Bonheur est en Lui, mon Salut vient de Lui..."
Répondre
P
Toujours la même question : de quel Dieu parlons-nous ? Et si les hommes n’avaient pas eu la "religion" comme cache-sexe de leur violence et de leur soif de pouvoir, ils auraient inventé autre chose. Par ailleurs, le christianisme n'est-il la religion de la sortie de la religion ? "Pour en finir avec Dieu" ou "Délivrez-nous des faux-dieux" ? (voir Jean-François Bouthors)
Répondre
B
Prolongeant le texte Dawkins : " Pas de Fraternité, pas de salut , pas de ..." dans un monde sans religion ancrée dans l'histoire.<br /> Salut et fraternité, camarade internaute !
Répondre