Ode au courage et à l’audace
Hommes et femmes d’espérance, nous refusons d’avoir peur des menaces et n’acceptons pas davantage que des frères soient menacés dans leur vie pour être condamnés à survivre.
Hommes et femmes libres, nous n’acceptons pas que la misère continue d’insulter l’éminente dignité de chacun. Aussi entendons-nous entrer en résistance pour en combattre les causes. Sans attendre, mettons en œuvre des mesures compassionnelles pour répondre à l’appel de nos frères : « il n’y a donc personne pour entendre, personne pour comprendre ? ».
Hommes et femmes d’espérance, refusant les facilités, nous ne voulons pas en rester à des indignations, leur préférant l’audacieuse et créatrice mobilisation pour un monde plus humain, plus tendre.
Hommes et femmes libres, nous ne voulons plus voir des enfants subissant des situations si déshumanisantes que le présent de leur histoire est lézardé et leur avenir compromis.
Hommes et femmes d’espérance, scandalisés par le fait que trois millions d’enfants vivent en France sous le seuil de pauvreté, nous nous engageons à ne plus pactiser avec l’intolérable.
Hommes et femmes libres, nous savons que la qualité d’une Société est liée à son attention aux situations de fragilité et à sa volonté d’être aux côtés des plus vulnérables, quelles que soient leur histoire, leur origine.
Hommes et femmes d’espérance, observant les dramatiques inégalités et iniquités, nous n’acceptons pas qu’elles soient instrumentalisées comme une arme rejetant les plus faibles, à commencer par l’étranger, déjà exilé par la haine.
Hommes et femmes libres, nous croyons que la démocratie est une valeur si noble que nous avons pour devoir de ne point la salir par la médiocrité et par ces idées funestes et illusoires de puissance, permettant aux démagogues de faire croire que, pour se protéger, il suffit de se mettre à distance de l’autre ou de le rejeter.
Hommes et femmes d’espérance, nous savons que tout ce qui est fermé fermente.
Hommes et femmes libres, nous voulons nous ouvrir à une écoute attentive pour substituer l’hospitalité à l’hostilité, conscients que l’indifférence n’est brisée que là où est entendu le bruissement des cœurs.
Hommes et femmes d’espérance, hommes et femmes libres, nous éprouvons combien l’heure est de vibrer à ce « n’aie pas peur » en se laissant interroger par cette question qui jamais ne sera dépassée ou effacée : qu’as-tu fait de ton frère.
Bernard Devert
24 novembre 2015
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