Appel aux catholiques responsables

Publié le par Garrigues et Sentiers

Après l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen
à l’Université catholique d’été de la Sainte-Baume
un communiqué de Témoignage chrétien

L’une des rares initiatives d’Église dans notre région qui ait eu cet été un écho national est l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen à l’Université catholique de la Sainte-Baume : tous les médias s’en sont fait l’écho.
Le communiqué que Témoignage chrétien a publié à ce sujet est passé plus inaperçu – et c’est un euphémisme. Aussi avons-nous pris le parti de le reproduire ci-dessous. Pour information, mais aussi pour partager et prolonger avec vous, amis lecteurs, le débat que nous avons eu en comité de rédaction sur l’opportunité, ou non, de le porter à votre connaissance.

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APPEL AUX CATHOLIQUES RESPONSABLES

L’invitation de Mme Marion Maréchal-Le Pen à l’université catholique organisée par le diocèse de Toulon-Fréjus jette une lumière crue sur le glissement vers la droite la plus dure d’une partie du catholicisme français que certains slogans de la Manif pour tous laissaient déjà percevoir. Ce catholicisme devient l’un des éléments d’une identité française qui se forge contre les étrangers, contre les musulmans, contre l’Europe, en un mot, contre la fraternité et contre l’universalité, à rebours de toutes les valeurs chrétiennes et évangéliques, en contravention avec l’élan suscité depuis deux ans par le pape François.
Nous déplorons cette connivence mais nous ne nous en étonnons pas. Il y a hélas en France une histoire catholique peu reluisante, qui passe par le refus de la République, le rejet de la démocratie, la haine des juifs, la collaboration honteuse sous Vichy, le soutien aux criminels de guerre, la complicité avec l’OAS. Nous le savons d’autant mieux que c’est contre ce catholicisme que Témoignage chrétien est né et qu’il s’est dressé avec d’autres grandes figures catholiques. Souvenons-nous que sous l’Occupation, à de rares mais précieuses exceptions, l’épiscopat français a appelé à la soumission aux « autorités légitimes », c’est-à-dire à Pétain et Vichy.
Aujourd’hui, on prétend que Mme Maréchal-Le Pen est légitime parce qu’elle et son parti rassemblent un nombre de suffrage important. La logique est la même. Le nombre ne rend pas les positions du Front national acceptables, ni ses dirigeants fréquentables. Une telle invitation leur donne un brevet de respectabilité au nom d’une conception pervertie de la démocratie.
Nous ne pouvons pas accepter que ce courant prétende aujourd’hui représenter le catholicisme français. Nous appelons les responsables catholiques et les catholiques responsables, qui aujourd’hui sont une majorité stupéfaite et muette, à rompre le silence et à s’élever contre cette banalisation dangereuse d’un parti qui fait de la haine de l’étranger son fonds de commerce.

Jean-Pierre Mignard, Bernard Stéphan, Christine Pedotti

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P
Merci d'avoir repris cet article qui aurait honoré plusieurs publications catholiques...hélas déficientes.
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M
article , un peu excessif , écrit sous l'emprise de l'indignation ou de la colère! pourquoi ne pas avoir interrogé l'évêque et le responsable de ce rassemblement...<br /> Mais , je suis d'accord du glissement vers une soit disant tradi pure et dure , d'une certaine partie des cathos de notre évêché, mais je ne suis pas si sûre du glissement politique vers le FN de ces cathos, quelques uns sûrement mais pas la majorité.
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M
Sur l'appel de TC aux " catholiques responsables "<br /> Je suis né en 1933, l'année de l'accession d'Adolf Hitler, de sinistre mémoire, à la chancellerie de la République de Weimar (sic) par les voies tortueuses certes, mais légales. C'est pourquoi j'ai toujours été et resterai politiquement et moralement hostile au FN, comme à tout mouvement extrémiste de droite ou de gauche, potentiellement violent.<br /> Ce texte de TC est une réaction juste et nécessaire à cette situation nouvelle d’un évêque conservateur invitant une élue d’extrême droite à une "université catholique" (fût-elle d'été). Cette invitation risque effectivement d’apporter de l’eau au moulin électoral du FN, en contradiction avec ce qu’avait été la position de l’Église de France jusqu’à maintenant. Il est néanmoins abusif de suggérer — au nom du passé et d'une collaboration peu glorieuse (qui a été celle de la majorité des Français, au moins jusqu'en 1942) — qu'il peut y avoir là un virage politique de l'ensemble de l'Église de France.<br /> On peut oser quelques remarques de méthode contradictoire :<br /> 1° Accepter de dialoguer ne devrait pas impliquer une approbation même implicite des thèses de l'interlocuteur. Au contraire, car si l'on n'échange qu'avec ceux qui ont nos idées, c'est un partage, non un dialogue. Cette observation reste vraie si l'évêque avait une intention politique.<br /> Question préalable, cependant : le FN a-t-il réellement envie de dialoguer avec des personnes ou des groupes qui ne penseraient pas comme lui ? Par dialogue, j'entends un échange d'idées et d'arguments qui pourrait nous amener à corriger notre point de vue. Évidemment non. Une longue pratique de discussions orageuses avec des admirateurs de régimes tels que ceux de Salazar, Franco ou Pétain, de partisans de l'Algérie française 1, d'adeptes du FN depuis longtemps… ne m'a jamais permis de les voir changer d'un poil leurs préjugés catégoriques sur la République, l'Europe, le pouvoir politique, les autres partis, souvent les Églises, les "races", les Juifs, les Arabes…<br /> Alors un tel  "dialogue", non pas avec des militants de base, mais avec une de leurs responsables politiques les plus en vue, peut-il avoir d'autre sens pour eux que de poursuivre leurs manœuvres de "dédiabolisation" et de servir leur propagande ?<br /> 2° Sur un point, la diatribe de TC me semble maladroite. Je ne sais pas si le nombre d'électeurs donne "légitimité" à Mme Marion Maréchal-Lepen, il reste que le FN reste un parti "légal" 2. S'il est dangereux pour la démocratie, il faut avoir le courage de l'interdire. Mais on a attendu qu'il reçoive l'assentiment de 25 à 30 % des électeurs. Si ceux-ci sont mal informés ou dégoûtés des partis traditionnels, à qui la faute ? Fabius a dit, en 1984, que le FN posait de bonnes questions et donnait de mauvaises réponses. Je ne suis pas sûr que les questions posées par le FN soient toutes bonnes, mais a-t-on jamais essayé de leur donner de bonnes réponses ? Quand le parti extrémiste exploite les peurs des citoyens, suffit-il de dire, avec un revers de manche méprisant vis à vis d'un peuple censément ignare, qu'il s'agit d'un simple "sentiment d'insécurité", ce qui voudrait signifier qu'il n'y a aucune raison d'avoir peur ? Etc.<br /> 3° Je ne voterai jamais FN. Mais je voudrais qu'on lutte contre lui par des réalisations concrètes (emplois, éducation, avancée sur l'Europe, …) et non par des discours, que ceux-ci ne soient pas uniquement tournés vers l'immigration, problème oh combien brûlant ! et cheval de bataille du Front, non sans succès. Le peuple en a marre des discours, d'autant plus qu'il n'y a plus guère d'orateurs dignes de ce nom : des imprécateurs, des tacticiens, des bavards… mais l'art oratoire, susceptible d'attirer l'attention et de faire réfléchir, est plus subtil que ce que nos hommes politiques déversent à l'assemblée ou dans les interviews, incapables d'autres choses que de polémiques stériles. Sans parler des promesses non tenues, de l'absence de perspectives constructives, d'idéal ! Tout ceci n’est pas pour rien dans le succès populaire de ce parti…"populiste".<br /> Il faudrait sortir de l’incantation pour bâtir une opposition plus intelligente et plus efficace au FN. La "dénonciation" qui dure depuis 40 ans, sans s’attaquer aux questions de fond soulevées par ce parti, a prouvé sa nullité : ils sont passés, on l'a dit, de moins de 10 % à plus de 30 %. Si c’est la seule "bêtise" des électeurs qui explique cela, alors il faudra se questionner sérieusement sur ce qu’est la démocratie, plus encore si le nombre de suffrages n'a aucune importance. Sinon il faut questionner les électeurs frontistes sur leur motivations et leur répondre positivement, par des actes. C'est la diminution de leur nombre qu'il est important d'obtenir, non de dénier leur poids actuel.<br /> Marc Delîle<br /> 1. A ce propos, si parmi les partisans de l'OAS beaucoup se prétendaient chrétiens, la majorité des libéraux l'étaient.<br /> 2. Légitime, adj. Inv. : <br /> - qui est conforme aux lois  <br /> - qui est conforme à l'équité, à la justice, aux lois naturelles  <br /> - qui est justifié par la raison, le bon sens
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L
C'est mot pour mot, parfaitement ce qu'il convenait d'écrire. Et dans une mise en situation historiquement impeccable.Témoignage Chrétien est bien fidèle à ses origines en publiant cet appel.<br /> Les appels qui sonnent aussi fort et aussi juste ne sont jamais vains et ne s'effacent pas.<br /> Ils sont l'honneur de ceux qui les portent, et de ceux au nom de qui ils sont exprimés..<br /> Y compris, parmi ces derniers, de ceux "qui ont plié et qu'on aurait cru plus fermes" - pour emprunter de l’indignation à qui cette ressource ne manquait pas (Victor Hugo).<br /> Un appel qui est l'occasion d'en citer deux qu'on ne rappelle pas assez souvent.<br /> D'abord, la lettre pastorale de l'archevêque de Toulouse, Jules Saliège, s'élevant sous l'Occupation contre les persécutions anti-juives. Appel qui, destiné à être lu dans les églises de son diocèse, avait aussi sauvé l'honneur de quelques institutions, et qui est entré dans l'Histoire notamment par l'interpellation qu'il lançait à toutes les consciences : "Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes ...".. <br /> Interpellation qui s'adresse aujourd’hui aux idées professées par la jeune député du FN et qui ont toujours été le fonds de la pensée d'extrême-droite - et qui vise au reste bien plus largement, en parallèle, la situation insoutenable faite présentement aux "migrants".<br /> Le message de dénonciation de l'archevêque Saliège fut suivi par celui de Mgr Théas, évêque de Montauban (déclaré Juste parmi les nations en 1969). On on a retenu non seulement le fond, admirable, de cette lettre « sur le respect de la personne humaine » mais également l'organisation, très méticuleuse, qui avait été déployée pour en assurer la diffusion en prévenant une censure des autorités en place. <br /> Toute comparaison entre la signification de l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen à l’Université catholique d’été de la Sainte-Baume et le sort des juifs en 1942 tomberait évidemment dans le registre de l'obscénité intellectuelle. <br /> Mais si les raisons de s'indigner n'ont bien heureusement, dans les faits en cause, aucune commune mesure, l'indignité qui est dénoncée est intrinsèquement du même ordre : les acte d'hier et les discours d'aujourd'hui ont en commun un mépris identique de l'humain.<br /> Didier LEVY
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K
j'adhere completement. Au moment où les allemands adhéraient aux idées d'Hitler, l'Eglise n'a pas su affirmer les convictions évangéliques. Aujourd'hui dans le var et même en France nous en sommes au même niveau.<br /> Que l'Evangile par l'Esprit vienne souffler toutes ces froideurs ...
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B
J'ignore ce qui a été dit lors de cette université d'été à Fréjus Toulon, toujours est-il que l'article que vous reproduisez est violent, l'Eveché de ce lieu serait le siège de la sédition ? Ce magazine me parait usurper de son Titre en livrant un contre-témoignage chrétien<br /> NB: je n'ai aucune sympathie pour les extremes politiques qu'ils soient de droite ou de gauche
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A
ET BIEN MOI JE VIENS DE ME FAIRE DEBAPTISER<br /> LA LETTRE A ETAIT ADRESSE A MONSIEUR LEGALL DE TOULOUSE<br /> JE NE SUIS PAS MASOCHISTE<br /> JE LAISSE L EGLISE AUX MITRES ENRUBANNES<br /> QUI PREFERE QUE LES FEMMES TIENNENT LE BALAI<br /> SE PROSTERNENT ET S HUMILIE<br /> JE NE PARDONNE PAS LA VINDICTE CONTRE NOS ENFANTS GAY<br /> QUE LES FACHISTES SE RETROUVENT<br /> SUR LA POUSSIERE DE LEUR HAINE RECUITE<br /> TROP C EST TROP
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