Ésaü, Jacob… Père et prodigue !
Genèse 33,3-4 : Jacob, sachant les torts qu’il avait causés à son frère Esaü, se prosterne sept fois avant de l’aborder... « Mais Ésaü, courant à sa rencontre, le prit dans ses bras et se jeta à son cou et l’embrassa en pleurant ».
Dans la parabole du Fils prodigue on dit (Luc 15,20) : « Il partit donc et s’en alla vers son père. Tandis qu’il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié, il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement ».
La scène est identique. Les attitudes de demande de pardon, dans les deux cas, sont réfléchies à l’avance. Le « fils prodigue » a préparé ce qu’il va dire à son père. Il s’agit de deux cadets. Il s’agit du père dans la parabole du fils prodigue, du frère dans la rencontre d’Esaü et de Jacob.
Mais celui-ci dira à son frère : « J’ai affronté ta présence comme on affronte celle de Dieu » et Dieu peut-être assimilé à un père.
Jacob se prosterne 7 fois. Luc reprendra cela en 17,4 : « Si sept fois le jour, il pèche contre toi et que sept fois il revienne à toi, en disant je me repens, tu lui remettras ». Pour Luc le pardon envers le frère est repris du premier testament. Pour Matthieu 18,22 : « Je ne dis pas jusqu’à sept fois mais jusqu’à soixante dix sept fois », le pardon est amplifié
Nul doute pour moi que Jésus – ou plutôt Luc – s’est inspiré de cette scène pour bâtir sa parabole du fils prodigue. Luc a enjolivé ce « Midrasch » pour en faire ressortir ce qu’il recèle de plus important.
Ainsi dans cette parabole c’est l’amour et le pardon inconditionnels du Père qu’il met en valeur.
Christiane Guès