« Pax Christi » : une O.N.G. chrétienne
Créé en France en 1945 et présent dans plus de 60 pays : est une organisation non-gouvernementale (ONG) auprès de l'UNESCO, des Nations unies, de la Commission des Droits de l'Homme à Genève et du Conseil de l'Europe.
Pax Christi fut fondé au lendemain de la Seconde guerre mondiale par Mgr Pierre-Marie Théas, évêque de Montauban, et par une enseignante du Midi de la France, Marthe Dortel-Claudot. Mgr Théas fut l'un des rares évêques à protester publiquement contre la déportation des juifs. Arrêté en juin 1944, il prêcha auprès de ses codétenus « l'amour de ses ennemis ». C'est avec son support que Marthe Dortel-Claudot fonda un petit groupe de chrétiens catholiques pour prier pour la conversion de l'Allemagne et pour la paix.
Pax Christi grandit vite et des évêques de France et d'Allemagne ne tardèrent pas à apporter leur soutien à cette initiative. Une section de Pax Christi fut créée en Allemagne et quelques années plus tard, dans un geste symbolique de réconciliation, elle offrit un calice à la paroisse d’Oradour-sur-Glane en réparation du massacre commis en 1944 par les S.S. qui avaient détruit le village.
Pax Christi est reconnu par le Vatican dès 1945 et le Pape Pie X s’engage officiellement dans des actions comme les routes de la Paix.
Les jumelages
Dans le contexte de la réconciliation d'après-guerre et des grands débats menés au niveau diplomatique sur l'Europe en devenir, l'idée a peu à peu germé de construire l'Europe à partir de ce qui constitue la cellule de base de toute démocratie : la commune.
Toutefois, à une époque où les relations internationales relevaient du domaine réservé des États, il fallait trouver un terrain d'action pour que les collectivités locales puissent s'exprimer et agir au delà des frontières de leurs pays.
C'est pourquoi, les collectivités locales qui se sont regroupées à l'époque au sein du Conseil des Communes d'Europe (aujourd'hui Conseil des Communes et Régions d'Europe) ont d'emblée voulu donner une dimension politique à leur action internationale. C'est de cette volonté qu'est né le concept du "jumelage", instituant une pratique applicable partout par les collectivités locales, dans le cadre ou en l'absence de législations en la matière et dans un but clairement affirmé, susceptible d'être admis à tous les niveaux : L'Europe des citoyens.
Ce qui vient de naître alors, c’est un nouvel esprit : la paix est considérée non comme un intermède entre deux conflits mais une construction constante de l’esprit qui la soutient.
Qui oserait encore écrire comme Péguy en 1914 « Heureux ceux qui sont morts pour une juste guerre ! Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés ! » Déjà en 1938 Giraudoux faisait dire à Hector dans la guerre de Troie n’aura pas lieu : « Vous pourrissez sous la terre et nous nous sommes avec vos femmes et vos enfants » !
Il n’y a plus de juste guerre, mourir au champ d’honneur n’est plus un honneur mais un malheur, les soldats sont devenus les combattants de la paix (ou les garants ?).
L'équipe locale de Pax Christi-Avignon est animée par un groupe qui, réuni sous la responsabilité de Monique Morvan, s'attache à relever et à diffuser dans une affiche mensuelle, auprès d'un millier de personnes, les bonnes nouvelles, signes d'espérance pour lesquelles la presse, généralement, n'apporte que peu de considération.
Monique Morvan & Francine Bouichou-Orsini