Un trou dans le crâne
Beaucoup d’édifices religieux sont à l’origine de miracles, de visions ou d’apparitions. Ainsi l’abbaye du Mont-Saint-Michel est née des apparitions de l’archange Michel à l’abbé Aubert, évêque d’Avranches, en l’an 704.
Ce mont, à l’époque, s’appelait Tombe et à environ une centaine de mètres de là il y a un gros rocher qu’on appelle encore Tombelaine.
Un soir, alors qu’Aubert venait de prendre son sommeil, il vit soudain se dresser devant son lit l’archange Michel qui lui demanda d’édifier un temple en son honneur sur ce mont Tombe. L’évêque s’éveilla assez stressé par cette vision mais ne la prit pas au sérieux, pensant être l’objet d’une illusion.
Quelques jours plus tard, à nouveau, l’archange lui apparut et cette fois-ci lui intima sévèrement l’ordre de lui bâtir ce temple sans délai.
Cette fois-ci l’évêque ne put se rendormir. Il pria Dieu en le suppliant de lui démontrer qu’il avait bien été l’objet d’une tromperie, peut-être par le Démon lui-même. Il jeûna et se mit à secourir les plus pauvres… mais sans obéir à l’ordre donné.
Alors, une troisième fois, l’archange revint furieux, le blâma de trop tarder et lui donna un coup de doigt sur la tête qui lui fit un trou, qu’il garda jusqu’à sa mort quinze ans plus tard.
Alors Aubert se démena, embaucha des assistants… et tout le peuple mis au courant de la vision se joignit à eux. Aubert bénit l’emplacement que devait occuper le sanctuaire. Il réunit un grand nombre de maçons et séjourna au Mont jusqu’à ce que l’église fût achevée.
La mort de Saint-Aubert fut pleurée par toute la population, car il avait été bon pour tous et en particulier pour les plus pauvres.
Il fut inhumé dans le chœur, selon sa volonté, la tête tournée vers l’autel.
Son crâne portait toujours l’empreinte profonde du doigt de l’archange.
Quelques scientifiques de notre XXIe siècle, avides de démystifier le moindre phénomène touchant au religieux ou au surnaturel, se sont penchés sur ce curieux trou. Ils ont d’abord été catégoriques sur le fait que cet évêque d’Avranches avait bien existé et vécu au VIIIe siècle et qu’il s’agissait bien de son squelette. Quant au trou, ils ont conclu que ce malheureux Aubert avait dû avoir une tumeur, car il était impossible de vivre encore quinze ans avec un tel trou dans le crâne.
Comme je me trouvais avec un groupe de touristes à écouter attentivement ce récit, quelqu’un parmi nous s’est écrié sans recevoir de réponse : « Et la Vie Éternelle alors ? »
Ce n’est pas le rôle des scientifiques de prouver que la vie existe après cette vie et qu’elle se continue dans l’au-delà. Mais vouloir à tout prix démolir les croyances de la religion populaire, ce n’est pas leur rôle non plus surtout quand science et religion peuvent s’accommoder car, pour ma part, j’ai ma petite idée sur cet événement…
Saint-Aubert a bien eu par trois fois la vision de l’archange Saint-Michel et il a bien ressenti la troisième fois le bout du doigt rageur frapper son crâne. Mais à l’emplacement du coup il lui est venu une tumeur qui petit à petit a dû travailler intérieurement, devenir ensuite cancéreuse et finir par l’emporter quinze ans plus tard dans la tombe. La part du mystère demeure ainsi entière, dans le fait que la tumeur s’est logée là où le doigt avait frappé.
Les scientifiques diront que le hasard l’a voulu ainsi. Mais Einstein lui-même n’a-t-il pas dit que « Le hasard c’est Dieu qui se promène incognito » ?
Pour ma part je dirais que l’Esprit-Saint s’est manifesté auprès d’Aubert sous les traits de l’archange Michel, que nous connaissons tous pour avoir terrassé le dragon du mal.
Et vous lecteurs qu’en pensez-vous, version science, version religion ?
La croix de Jésus fut plantée sur le mont Golgotha qui veut dire crâne.
N’y-a-t-il pas un rappel de la crucifixion en lien avec le geste de l’archange sur le crâne de l’évêque ?
Les commentaires sont ouverts…
Christiane Guès